To Thomas Jefferson from J. P. P. Derieux, 16 June 1805
From J. P. P. Derieux
Greenbriar Court house ce 16. Juin 1805.
Monsieur
La reponse dont vous avés bien voulu m’honorer m’est parvenue par le dernier courier, et je m’empresse de vous donner les details que vous desirés sur l’espece de Bled blanc solide que j’apportai de France, qui doit se planter a un pied de distance, sa paille est trés grosse et remplie d’une Substance trés nourissante pour les Bestiaux, Ses Epis Sont Larges et d’une forme qui différe beaucoup de celle des notres. j’en ay cette année quelques pieds dans mon jardin dont j’aurai L’honneur de vous faire part aussitot leur maturité, ainsi que de plusieurs autres especes de Bleds que j’attends dans une caisse de graines de jardinage qui doit incessament m’arriver de France. J’eleve aussi un Bled rouge superieur a la grosseur et a la force ordinaire du notre. Sa forme est oblongue et approchant un peu de celle du Seigle. J’ai une petitte fêve marbrée qui brulée et reduite en poudre a beaucoup L’odeur et le gout du Caffé. Sa plante qui S’eléve a un pied est trés branchée et garnie de feuilles concaves d’un beau vert pomme. je la crois d’autant plus Succeptible d’etre elevée en pots pour Servir d’ornement dans les appartements, quelle paroit conserver son eclat et sa même fraicheur dans les differentes Saisons, elle a resisté a nos fortes gelées du Printemps, je vous en envoie la feuille et prendrai la liberté de vous en remettre la graine Si vous n’en avés pas vous même. J’avois L’année derniere des Choux de fleurs qui ont produit têtes et graines dans la même saison ce qui ne m’etoit jamais arrivé depuis Vingt ans que je les cultive, et est d autant plus Surprenant que dans ce climat trés froid, il est presque juin avant que nos plantes commencent a prendre de la force. et que Souvent dés les premiers jours de Septembre La Végétation se trouve interrompue par les gelées. Je me donne beaucoup a la partie du jardinage, ne pouvant resister a la fatigue des autres travaux de la Campagne, par rapport a mes anciens rumatismes de Charlotteville qui me reviennent touttes les fois que j’essaye de m’y livrer. C’est principalement cette raison qui manque de fortune pour remplacer l’aide de mes Enfants, m oblige de chercher une Situation plus analogue a mes circonstances et m’avoit fait prendre la liberté d’esperer qu’honoré de votre protection et connaissant mon integrité j’aurois pu etre assés heureux pour obtenir de vos bontés quelqu’emploi de Confiance auprés de vous. Lorsque j’arriverai a Washington on m’avoit conseillé de Solliciter celui de votre Steward qu’on Supposoit devoir sous peu etre Vacant; mais L’esprit d’entousiasme pour le ohio avoit tellement gagné ma femme, que je negligeai cette occasion de vous offrir mes Services dans une Capacité dont j’ai toujours eu une parfaitte connaissance.
Le desir de vous apprendre, Monsieur, que pendant mon Sejour en France j’ai eu la Satisfaction d’avoir favorablement disposé mes plus proches parents, me fait prendre la liberté de vous communiquer une lettre de ma tente de Nantes et quelques pages de celle de son fils, qui a la mort d’une pere très agé jouira de beaucoup de Biens. Je juge par la Suite de sa lettre que je nai pas osé vous envoyer vu son volume, qu’on n’est pas generalement Satisfait de L’administration du nouvel Empire, et que c’est toujours la force militaire qui fait indistinctement tout respecter.
Je l’avois invité L’année derniere a venir visitter nos Etats ou il verroit que par les soins dun Chef aussi eclairé mais plus aimé que le sien. La douceur et L’equité de nos loix ne promettoit a ses habitants qu une continuation de bonheur et de prosperité. je crois que le commerce quil a en vue L’y amenera avant Longtems.
J’ai l’honneur d etre dans les Sentiments du plus profond respect; Monsieur, Votre trés humble et trés obeissant Serviteur
P. Derieux
Editors’ Translation
Greenbrier Court House, 16 June 1805
Sir,
The reply with which you honored me has just arrived and I hasten to provide the details you requested about the species of hardy white wheat I brought from France. Seeds must be planted one foot apart. The straw is thick and filled with a substance that can feed animals. The ears are wide and shaped differently from ours. This year I have a few plants in my garden which I shall be honored to share with you as soon as they are mature, along with seeds from several other types of wheat I am expecting in a package due to arrive soon from France. I am also growing a variety of red wheat that is greater in size and usual strength than ours. It is oblong and looks a little like rye. I have a small, marbled bean that roasted and ground smells and tastes a lot like coffee. The plant grows to a height of one foot and its many branches are lined with lovely apple-green concave leaves. I think it can grow just as well in pots as an ornamental plant for apartments, since it seems to stay bright and fresh in all seasons. It weathered the severe spring frosts. I will send you the leaf and take the liberty of giving you a seed if you do not have it. Last year my cauliflowers produced heads and seeds in the same season, which had never happened in the 20 years I have been growing them. It is all the more surprising in this cold climate where plants do not begin to bloom before June and vegetation is often interrupted by frost in early September. I spend a lot of time gardening since I can no longer do the more exhausting agricultural tasks. When I try, my old Charlottesville rheumatism recurs. The lack of resources to replace my children’s labor is my principal reason for seeking a position more consonant with my circumstances, and taking the liberty of hoping that, favored by your protection and through your kindness, I might be fortunate enough to obtain some position of confidence in your employ, since you know I am a man of integrity. When I arrived in Washington I was advised to apply to be your steward, a position expected to become available soon thereafter. But my wife was so enthusiastic about Ohio that I missed this opportunity to offer my services in a role for which I was eminently qualified.
I wish to inform you, Sir, that during my stay in France I had the pleasure of making satisfactory arrangements for my closest family members. I take the liberty of sharing a letter from my aunt in Nantes and a few pages of a letter from her son who, at the death of his elderly father, will inherit significant wealth. From the rest of his letter, which I dare not send you because of its length, I gather that people are generally satisfied with the administration of the new empire and that military force still commands indiscriminate respect.
Last year I invited my cousin to come visit our states where he could see that, guided by a leader as enlightened but more beloved than his, the justice and benevolence of our laws promised only prolonged happiness and prosperity to inhabitants. I think the business he has in mind will bring him here before long.
With deepest respect, Sir, I have the honor of being your very humble and obedient servant.
P. Derieux
RC (DLC); endorsed by TJ as received 25 June and so recorded in SJL. Enclosures not found.