To James Madison from Joseph Pulis, 5 May 1802
From Joseph Pulis, 5 May 1802
A Malte ce 5e. Maÿ 1802:
J’ai L’honneur de vous participer, que Le Pascha de Tripoli detrhoné par son frere s’êtoit réfugié à Tunis, où il séjourna Long-tems; il parvint enfin à un accommodement avec son Usurpateur, en Luÿ accordant La Souverainité de Bengasi; après cet arrangement, il quitta Tunis, & se trouve actuellement en cette Ville, pour se transporter à son domaine; mais il craint d’entréprendre ce voyage par rapport au blocq de son ancienne Régence. Ces jours passés j’ai sçu par voye indirecte, que ce Seigneur compte de passer à Alexandrie avec idée, que si chemain faisant n’aura aucune réncontre de nos fregates, il se glissera à Bengasi pour y prendre son commandement.
Ces jours-ci par bonnheur arriva en ce port Le Sckuner du Commandant André Steutt, portant une dépéche pour Monsieur Maikel Neil commandant La fregate Boston, qui, par ma priere avant son départ, me laissa une Lettre pour indiquer où le trouver en cas de réchérche: cette prècaution à êté utille, parcequ’au moment de l’arrivée du dit Sckuner j’ai remis sur le champ à son Capitaine la ditte Lettre pour l’aller trouver, & je l’ai accompagnée d’une des miennes au dit Commandant Neil pour l’informer de la conduitte de ce personnage, & tout de suitte fit voile pour remplir sa destination.
Il y a près de trois mois, que nous manquons ici des nouvelles ⟨de⟩ ce qui se passe à Tripoli par l’interruption du commerce causée pa⟨r⟩ le blocq, & tout ce que j’ai pû savoir par la voye de Tunis, c’est que dans Tripoli reigne la plus affreuse disette.
Nous savons ici, que les Anglais vuident la Ville d’Alexand⟨rie⟩ & peu-à-peu ils font de même ici, en attendant, que L’Ordre de ⟨St.⟩ Jean de Jerusalem viendra se remplacer suivant le traité diff⟨ini⟩tif de la paix.
J’avois eû l’honneur de vous faire savoir par une de m⟨es⟩ précédentes, que La Fregate la Philadelphie avoit laissé ⟨à⟩ terre environ 60. Barrils de poudre pour la remettre en êtat ⟨de⟩ service, ayant trouvé la moitié presque toute mouillée; pou⟨r⟩ réparer à cet événement, je l’ai fait refabriquer de nouvea⟨u⟩ & remettre à son premier êtat, se trouvant maintenant dan⟨s⟩ les magasins à poudre, en attendant les ordres.
Notre Consul résidant à Alger m’écrivit derniéremen⟨t⟩ une lettre circulaire à touts les Commandants, qui abborderoien⟨t⟩ en ce port pour les avvertir des signalements, que les Corsaires Algeriens feroient en plaine mer à la rencontre de nos frega⟨tes⟩ attendu que tous les corsaires barbares portent généralement ⟨un⟩ pavillon rouge; par cette enseigne uniforme, on ne peut pa⟨s⟩ distinguer de quelle nation ils pourroient être, & pour préven⟨ir⟩ tout accident, ils ont donné ces signeaux; ensuitte j’ai jugé ⟨à⟩ propos de faire plusieurs copies de cette circulaire, affin de ⟨les⟩ distribuer, & instruire par cette marche tous les commandan⟨ts⟩ qui arrivent ici, me persuadant, que cela seroit fort util⟨e⟩ & necéssaire pour le bon ordre; c’est tout ce qui merit⟨e⟩ votre attention & la décharge de mon employ. J’ai l’honneur d’être avec toute la soumission possible, Monsieur Votre très-humble & Très-Obéïssant Serviteur
Joseph Pulis
The preceding is the full transcription of a document that was previously abstracted in The Papers of James Madison, Secretary of State series. The original abstract contains additional annotation and source information.