To Thomas Jefferson from André Thouin, 11 May 1807
Paris ce 11. mai 1807
Monsieur le Président des Etats unis
En accusant la réception de votre mémoire et du Modèle sur la meilleure forme a donner à l’oreille de la Charrue que vous avez eu la bonté de m’envoyer par le Senateur Volnei. Je vous demandois la permission de faire traduire cet intéressant ouvrage et de l’imprimer dans nos annales du Museum. Après avoir attendu plus d’un an et demi votre assentiment à ce sujet sans qu’il me soit parvenu et présumant que ma lettre ou votre réponse et que peut être ces deux missives avoient été interceptées je n’ai pu résister à la sollicitation de mes collegues qui se sont empressés de publier votre prétieux travail dans notre dépot scientifique.
En prenant l’initiative de cette décision j’ai cru ne pas contrarier vos intentions philantropiques:
La plus douze récompense du Génie est d’être utile aux hommes et le perfectionnement que vous donnez a l’instrument qui procure a la plûpart d’entre eux la base de leur nourriture est un bienfait signalé qui mérite a son auteur leur reconnoissance et leur amour. la société d’agriculture de paris en a jugé ainsi; Elle a recu votre mémoire et le modèle que je lui ai présenté au nombre des pieces qui devoient concourrir pour le prix qu’elle avoit proposée sur les moyens de perfectionner la charrue.
Votre travail, Monsieur, a obtenu a juste titre un prix distingué et alors j’ai fait connoitre son auteur. l’Expression des sentiments de reconnoissance de notre société ainsi que le prix adjugé ont du vous parvenir depuis plus de six mois. mais ne sachant si la traduction de votre mémoire vous a été remise quoi que je vous l’ai adressée par trois personnes différentes je profite de l’occasion de M. Godon pour vous en faire passer un quatrieme Exemplaire. Veuillez, je vous prie Monsieur le président, me faire connoitre si cette traduction exprime clairement vos idées et surtout légitimer par votre approbation l’usage que j’ai pris la liberté d’en faire sans votre aveu, je vous en aurai la plus sincère obligation.
M. Godon est un Eleve naturaliste du Museum d’histoire naturelle de Paris ou il a puisé les bases des sciences exactes qu’il a étendues et perfectionnées depuis par des voyages, des études approfondies et des liaisons d’amitié avec un grand nombre de savants.
Il est auteur de plusieurs mémoires qu ont mérité l’approbation de différentes sociétés savantes et qui sont imprimés dans leurs Receuils. son but en passant dans les Etats unis avec sa jeune famille est de professer les sciences qu’il possede et d’y trouver la paix et le bonheur qui semblent bannis de l’Europe. Veuillez je vous prie, Monsieur le président, acceuillir cette estimable famille avec bonté et l’aider de votre protection. J’ose croire qu’elle en est digne et qu’elle emploiera tous ses efforts pour se rendre agréable et utile à sa nouvelle patrie.
Recevez Monsieur le président les témoignages de sentimens de Vénération profonde que je partage avec tous les amis de l’humanité repandus dans les deux mondes et que vous avouez depuis longtemps et pour toujours l’un de vos plus sinceres adorateurs
A. Thoüin
P.S. M. Godon vous remettra, Monsieur, en même temps que la traduction de votre mémore, mon essay sur l’exposition et la division méthodique de l’Economie rurale; je vous prie d’avoir la bonté d’en agréer l’hommage.
CSmH: Papers of Thomas Jefferson.