To Thomas Jefferson from C. P. de Lasteyrie, 2 October 1806
Paris Rue de la Planche No. 7.
le 2 octobre. 1806.
Monsieur
L’interèt que Vous attachez aux choses utiles et les soins que Vous prenez à les propager dans un pays dont vous avez été élu le premier Magistrat, m’ont persuadé que vous recevriez avec plaisir deux ouvrages que j’ai fait sur l’éducation et sur la propagation de Moutons Espagnols connus sous le nom de Merinos. C’est dans Cette Confience que je prend la liberté de Vous les offrir, et de vous témoigner l’estime que Vos Vertus morales et Civiles, Vous ont acquise au près de tous les hommes qui s’intéressent au bonheur de leurs semblables.
J’ai démontré dans ces deux ouvrages par des faits que j’ai recueilli sur divers points de l’Europe, que les Merinos peuvent se propager et conserver la finesse de leurs laines sous différents climats, et sur tout les sols, lorsqu’on leur donne les soins qu’èxigent les animaux domestiques ordinaires; et il ne peut y avoir le moindre doute qu’ils ne reussissent également dans chaque partie du Territoire des Etats Unis.
il me semble qu’il n’existe aucun moyen plus avantageux de tirer un Grand bénéfice des terres que le défaut de population ne permet pas de méttre en Culture, que de les Couvrir avec cette race précieuse, dont les produits en Laine forment aujourdhui un objet si important dans le Commerce de l’Europe.
L’introduction des Merinos en france, et leur nombre qui c’est prodigieusement accrus depuis quelques années, ont apporté un changement Considérable dans la balance de notre commerce, dans notre industrie Manufacturiere, et surtout dans l’amélioration de notre agriculture.
C’est à Vous Monsieur qu’il appartient de juger quels sont les avantages que votre pays peut retirer de l’introduction et de la propagation de Ces Animaux, et quels sont les encouragemens que Vous pouvez donner à leur éducation. il me suffit de Vous indiquer Ce que je Crois ètre utile à votre patrie, et de Vous réïterer les sentimens d’estime et de Vénération avec les quels
J’ai l’honneur d’ètre Votre dévoué Serviteur
C. P. De Lasteyrie
Le Général lafayette mon parent me charge de le rappeller á votre souvenir.
ViW: Jefferson Papers, Tucker-Coleman Collection.