Thomas Jefferson Papers

To Thomas Jefferson from Czar of Russia Alexander I, 10 August 1806

St. Petersbourg, ce 10. Août, 1806.

Monsieur le Président des Etats Unis d’Amérique. Mr harris m’a remis la lettre que Vous l’avez chargé de me faire parvenir, ainsique les ouvrages intéressans que Vous m’avez envoyés en même tems sur la constitution de Votre Pays. Je vous exprime à la hâte par le messager que Mr harris Vous adresse, toute la sensibilité, avec laquelle j’ai reçu ces nouveaux témoignages de Votre amitié. Vous m’avez rendu une justice, dont je me sens véritablement flatté, en me prouvant par ces ouvrages, que Vous m’envoyér sur Votre Pays, que Vous connoissez tout l’intérêt qu’il m’inspire. Si cette lecture pouvoit l’augmenter, elle ne feroit que redoubler la satisfaction, avec laquelle je vois son bonheur confié à Votre patriotisme & à Votre sagesse, & les voeux que je forme pour sa constante prospérité.

Je ne Vous ai point encore parlé de Votre lettre. J’ai commencé par Vous remercier de Vos livres, pour pouvoir Vous dire ensuite sans interruption de quelle satisfaction m’ont rempli les sentimens qu’elle contient, & l’opinion flatteuse qu’elle exprime. Il m’est bien doux de pouvoir joindre au témoignage de ma conscience, celui que Vous rendez à mes intentions & ce sentiment doit Vous être un sûr garant qu’elles ne varieront jamais. Si elles sont couronnées du succès, auquel tendent tous mes efforts, c’est en partie dans Votre suffrage que j’en attendrai la recompense; car la nation, à la tête de laquelle Vous Vous trouvez, participera également au bien qu’elles auront produit. Je ne me fais point illusion sur la grandeur des obstacles, qui arrêtent le retour d’un ordre de choses conforme à l’intérêt commun de toutes les nations civilisées, & solidément garanti contre les efforts de l’ambition & de l’avidité. Mais ce but est trop beau & trop cher à mon coeur, pour que les difficultés, qu’il présente, puissent me rebutter. Je trouve dans la justice que Vous rendez à mes vues, un puissant encouragement à mes efforts. Aussi Vos lettres ne m’en sont-elles que plus précieuses, & je ne puis mieux Vous exprimer le plaisir, avec lequel je les reçois, qu’en Vous en demandant la continuation. Sur ce je prie Dieu, Monsieur le Président des Etats Unis d’Amérique, qu’il Vous ait en sa sainte & digne garde.

Alexandre

DLC: Papers of Thomas Jefferson.

Index Entries