Botta (Charles) auteur de l’histoire de la guerre de l’independance des Etats unis d’Amerique, ouvrage écrit en italien et traduit en français par Mr Sévelinges et en anglais par Mr Otis, Boston1 est né à St George en Piemont le 6–9bre 1766. il étudia la médecine et à l’exemple des médecins italiens qui sont en général littérateurs il composa plusieurs ouvrages dont les principaux sont—„Il camillo o Vejo Conquistata.„

Une histoire d’Italie depuis 1789. jusqu’en 1814 (ouvrage tres considérable du même auteur) sera publiée dans le courant de la présente année.

Lorsque le Piémont fut occupé par les français, Botta fut appélé à divers époques (en 1798–1800–1801–1802—et 1803—.) sans aucune sollicitation de sa part étant même absent du pays, à prendre part au gouvernement. Il s’offrit alors à lui des occasions de faire une très grande fortune: s’il eut voulut transiger avec l’honneur; mais il préféra le devoir à la richesse et sortir de ses hautes fonctions les Mains pures et n’ayant pour tout bien que l’estime publique.

A la réunion2 du Piémont à la france en 1803. le suffrage de ses concitoyens l’appela au corps legislatif dont il ne cessa de faire partie qu’en 1814. par suite de la séparation du Piémont de la france.

Il reçu du Roi de france en 1814—. des lettres de naturalisation conçues dans les termes les plus honorables.

Nommé Recteur de l’académie de Rouen au mois de 9bre 1817. il fut remplacé au mois de 9bre 1822. sans qu’on lui ait fait connaitre les motifs de cet acte. Il n’a actuellement aucun emploi: et l’université n’a pu lui accorder qu’une légère indemnité temporaire après son déplacement.

Botta est veuf: l’ainé de ses fils agé de vingt deux ans a été forcé d’abandonner la carrière du bareau le déplacement de son père lui otant les moyens de fournir aux dépenses des examens; le second étudie la médecine à Paris; et le troisieme qui se trouvait au collège de Turin au moment ou son pere fut déplacé partit sur le champ pour venir s’engager volontairement au service de france et consacrer la modique somme provenant de son engagement aux besoins de sa famille. Ce jeune homme a accompli cet acte de piété filiale le 29 janvier 1823. et depuis ce temps il sert comme simple soldat dans le prémier régiment de la garde royale.

La fortune personnelle de Botta consiste en une petite terre patrimoniale en Piémont du revenu de 1000ƒ environ; mais les charges de la succéssion de son frère qui la lui a laissée l’empêcheront pendant plusieurs années de rien toucher sur ce mince revenu.

Touchant à la vieillesse et deja atteint de quelques unes de ses infirmités, après avoir travaillé quarante ans soit a écrire des ouvrages, soit à remplir des fonctions publiques ayant toujours été étranger à l’intrigue et à l’ambition et n’ayant été détourne de l’éxércice de la medecine que par les appels qui lui ont été faite pour servir l’état, Botta se trouve dans une situation pénible. Il n’a d’autre consolation que de voir l’intérêt que lui portent des personnes de bien, et que ses enfans au milieu de leurs infortunes ne lui reprochent point d’avoir été honnête homme.