Capitaine d’artillerie en 1815 les evenements qui, à cette époque, bouleverserent les affaires publiques et privées en France, me firent perdre toutes mes espérances de fortune dans la carriere des armes et me déterminerent d’aller au loin tenter l’aveugle déesse. pendant sept ans j’ai visité presque toute la haute Asie; dans le cours de mes voyages je suis passé deux fois à Moka, toujours j’y ai vû grand nombre de batimens américains: mais jusqu’à présent le gouvernement des états unis n’y a point placé d’agent, qui veilla aux intérets de ses négocians, qui par Cette raison sont forcés de se confier à des Arabes ou des Banians avides de gain, qui trompent souvent ceux qui les ont honorés de leur confiance. d’ailleurs le pavillon des etats unis ne flotte point à moka et la nation Américaine en tous lieux si respectée n’y jouit point de la considération qu’elle mérite à tant de titres.

Désirant aller me fixer en Arabie dont le climat convient à ma santé, et nommé agent français par mon gouvernement j’ai pensé, que si celui des états unis daignait m’honorer du même titre, je pourrais être de quelqué utilité aux négocians de cette nation toujours amie de la mienne. connaissant les langues Anglaise et Arabe je pourrais diriger leurs operations avec facilité, voila cequi me fait hasarder la demande que vous voulez bien vous charger de transmettre.

quelque soit le resultat de [ce]tte démarche, je vous prie de croire, Monsieur, que vous n’obligerez pas un ingrat dans celui quï a l’honneur d’être avec respect,