Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from Anne d’Estko, 19 December 1783

From Anne d’Estko1

ALS: American Philosophical Society

Le 19. Xbre 1783. à Brzescü en Lithuanie.

Monseigneur

Je n’ai nul droit qui puisse m’autoriser à Vous demander une grace, mais je sais par Votre grande reputation jusqu’a quel point Votre Ame èst bienfaisante, et qu’en lui offrant les moyens de faire une bonne action on peut s’adresser à Vous avec confiense: Mon Frere Thadé Koscüuszko2 passé depuis long tems au service des Etats Unis de l’Amerique, m’a laissé en partant la direction et le soin de ses bien et, de ses terres, comme il n’a pas donné aucun nouvelle depuis son depart, et que le bruit s’est repandû qu’il etoit mort, les Creancier de son Frere Ainé (:qui a dissipé tout son bien:)3 veuillent s’emparer de ces terres, qui effectivement en cas de la mort du dit mon Frere Thadé Koscüuszko doivent comme de raison apartenir a la succession de son Frere et passer entre les mains de ses Creanciers, dans cette extremité j’ai recours à la protection de V:E: en la supliant de vouloir bien prendre dans son paÿs des informations de l’existence de mon Frere Thadé Koscüuszko et de m’expedier un certificat ministeriale a ce necessaire, qui sera bien respecté dans nos Tribuneaux, et fera taire les Usurpateurs. Je prend la liberté de joindre ici pour l’information de V:E: l’extrait d’une lettre ecrite de Paris par Mr: le Comte de Murinet a S:A: madame la Princesse Sapieha,4 qui a la bonté de s’interesser au sort de mon Frere, cette lettre auroit sufit pour contaster [constater] l’existence de mon Frere, d’autant plus que Monsieur le Comte de Murinet etant extremement respecté dans notre paÿs son temoignage auroit été d’un grand poids, mais comme sa lettre n’est pas signé de son nom (comme il se pratique ordinairement dans la correspondence Amical:) ainsi Elle ne peut pas etre recevable aux jugements.

Il n’est pas sans doute necessaire que je cherche à Vous interesser dans cette affaire que Vous trouverez certainement bien juste et meritant Votre compassion. Je crois avoir assez dit Votre bon coeur dira le reste. Trés flaté que cette occasion me procure l’avantage de pouvoir vous presenter mes hommages, que Vos vertûs et votre grand Nom nous a inspiré; quoique nous sommes les habitants le plus eloignés et le plus ignorés du reste de l’Univers, nous ne cessons cepandant de partager l’admiration de l’Europe entiere a cet egard; que n’avons nous pas un Franklin pour nous voir hors de l’opression.

J’ai l’honneur d’etre Monseigneur de Votre Excellence la tres humble et tres obeissante Servante.

Anne d’Estko née Koscüiuszko

P.S. Je joint ici la lettre pour mon Frere que je Vous suplie de faire parvenir a mon Frere.

P.S. Mon adresse est par Varsovie, Brzescü, Lithuanie.

Ou si vous aimez mieux remetre Votre lettre à m: le Comte de Murinet elle me parviendra surement sous l’envelope de Me. la Princesse Sapieha, qui m’a permis de m’en servir de son adresse.

1Anna Barbara Krystyna Estkowa (1741–1814), the elder sister of Tadeusz Kościuszko. When Kościuszko left Poland in 1775 he made Anna’s husband, Piotr Estko, his legal representative: James S. Pula, Thaddeus Kościuszko: the Purest Son of Liberty (New York, 1999), pp. 22, 30–1, 211–2; Bartłomiej Szyndler, Tadeusz Kościuszko, 1746–1817 (Warsaw, 1991), p. 438.

2Tadeusz Andrzej Bonawentura Kościuszko (1746–1817), who was trained in engineering and artillery, sailed to Philadelphia in the summer of 1776. He offered his services to the American army and soon was appointed a colonel of engineers. He served with distinction under Generals Gates and Greene, supervising the construction of major fortifications (including those that contributed to the victory at Saratoga in 1777), and eventually assuming the duties of a cavalry officer. Congress honored him after the war’s conclusion with an appointment as brigadier general. Kościuszko was a founding member of the Society of the Cincinnati and a member of the APS. He returned to his native land in the summer of 1784 and became a leading figure there in the struggle for independence. DAB.

3Józef Kościuszko’s poor management had brought the family estate to the verge of bankruptcy by 1774: Pula, Thaddeus Kościuszko, pp. 30, 211–2; Szyndler, Tadeusz Kościuszko, p. 449.

4The extract is of a letter dated Dec. 8, 1781. The comte de Murinais assured the princess that he had made inquiries about Kościuszko. The engineer was reportedly fine, was currently serving under the comte de Grasse in Virginia, and had earned great recognition in the American army. Murinais predicted that he would soon return to his country “avec des Lauriers Amerique.” APS. Murinais forwarded the present letter to BF on Feb. 25, on Princess Sapieha’s behalf; see his letter, below.

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