To Benjamin Franklin from ——— De Reine, 26 April 1780
From ——— De Reine
ALS: American Philosophical Society
a versailles Le 26. avril 1780.
Monsieur lambassadeur
Les harricots que j’ai eu lhonneur de vous donner hier chez Madame, Sont originaire du cap de bonne Esperance, ils ont étés recoltés a versailles.1 Ce un tres bon farineux, Surtout a l’huile et au vinaigre, en verd et Sec.
Cette espece d’harricot, Monsieur, propagera beaucoup, et je Suis tres persuadé quil reussira tres bien en amerique, ou ils deviendront d’un Secour, et d’une utilité interressante, Surtout pour la mer.
J’ose en outre, Monsieur l’ambassadeur, me persuader que vous voudrez bien me faire la grace de recevoir avec bonté la recette de ce topique.2 Qui mieux que vous aux yeux de qui rien néchape, Surtout lorsque les choses ont pour principes de contribuer au bonheur de la foible humanité! Vous saurez apprecier mieux que personne la valeur de cette decouverte, dont les effets ont étés prouvés par l’experience.
Je ne Suis point, Monsieur, l’auteur de ce Secret, ce uniquement dans l’Esprit de contribuer a faire le bien! J’ai combattu avec vigueur des prejugés d’autant plus dangereux que les gens de l’art par un principe de cupidité ont interet a le détruire, et il ni a Sortes d’horreurs que Madame toujan n’ai eprouvé.3 Non seulement j’ai encouragé l’ame honnete et deinterressée de cette femme qui a en moi la plus grande confience mais encore je lui ay dit que je nepargneroit rien pour mettre a portée de faire l’experience de Son topique, et pour empecher qu’il ne Soit perdu.
Quelle Epargne pour les Souverains, Surtout en tems de guerre, independenment de la precieuse conservations des hommes, mais encore Surtout les objets de consommations pour tous les pansements, qui, coutent des Sommes tres considerable.
J’ose vous Supplier, Monsieur, d’etre intimement persuadé, que nul Sortes de vues d’interets nentre pour rien dans mes principes. Et toutes les fois que j’ai Eté assés heureux pour par venir a Contribuer a faire le bien, j’ai toujours été Surpayé d’avance par la Satisfaction indicible que j’ai ressenti!
J’ay lhonneur d’Etre avec autant de considération que de Respect Monsieur L’ambassadeur Votre tres humble et tres obeissant Serviteur
De Reine
ancien Cap. d’infanterie rue Sataury pavillon jourdain aux 4. bornes./.
Avez vous eu des nouvelles du Riz nababe que je vous ay donné pour semence./.4
Notation: Le Reine. Versailles 26 avril 1780
1. In May of 1778, de Reine had sent a sample of these beans and directions for planting: XXVI, 386.
2. A three-page memoir entitled “Observations sur Le Caladaroû ou Mozambron, Gomme des indes Arabiques” is among BF’s papers at the APS. It states that while mozambron (defined in Larousse as aloes sap) includes the aloe plant as one of its ingredients, it contains other, unknown drugs which scientific study may reveal. Mozambron can be obtained easily and cheaply in Pondicherry or other establishments along the Coromandel Coast of India. The author gives directions for an infusion of mozambron in good wine brandy and prescribes different doses according to the age, strength, and temperament of the patient, as well as to the complaint. The remedy is particularly effective for falls, contusions, and fractures.
3. De Reine previously wrote about a topical remedy for fractures, urging BF to invite the author, Mme la veuve Detoujan, to discuss its usefulness: XXVII, 309–10.
4. He had sent the fine rice with the beans two years earlier. He writes again on June 20 (APS), to deliver a bottle of the raki he has mentioned. In the East Indies it is preferred over other spirits for making punche. If BF or his friends would like he can obtain eighty bottles more at three l.t. each. The letter and the raki he leaves with Mme Meunier at the hôtel de Jouy, the hotel Chaumont had recommended earlier: XXIX, 191. See also Jean Lagny, Versailles, ses rues (Versailles, 1990), p. 107.