Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from Count Andreas Peter von Bernstorff, 8 March 1780

From Count Andreas Peter von Bernstorff

ALS: Library of Congress; copies: Columbia University Library,2 National Archives; press copy:3 Library of Congress; transcript: National Archives

Coppenh. ce 8 Mars 1780.

Monsieur

Si Vous etiés un Homme moins connû et moins consideré, j’aurois eté fort incertain au Sujet de la Lettre que jai eu l’honneur de recevoir de votre part,4 et qui ne m’est parvenue qu’au 31. du Mois de Janvier. J’aurois pû la regarder comme une demarche calculée à nous mettre dans un nouvel Embarras aussi penible que le premier; mais on ne craint et on ne risque rien avec un Sage tel que Vous, Monsieur generalement respecté par cet Univers que Vous avés éclairé, et connû par cet Amour dominant pour la verité, qui caracterise l’Homme de bien et le vrai Philosophe. Ce sont ces Titres qui feront passer votre nom a la posterité la plus reculée, et auxquels je m’interesse particulierement dans un Moment, ou la Situation des Affaires m’impose la Loi de me depouiller en Vous ecrivant, de tout Caractère public, et de n’aspirer qu’a Vous paroitre ce que je suis bien veritablement, l’ami passionné de la Paix, de la verité, et du merite. Cette Maniere de penser decide non seulement de mes Sentiments personnels à votre Egard, mais aussi de ceux que j’ai relativement a l’Affaire facheuse Sur laquelle Vous avés bien voulû me parler, et qui dès Son Commencement m’a fait la peine la plus sensible. Vous conviendrés sans peine avec moi, Monsieur, qu’il y à des Situations epineuses, dans lesquelles il est impossible de ne heurter personne. Vous estes trop equitable pour ne pas entrer dans la nôtre. On ne se consoleroit pas de s’y trouver, et on ne pardonneroit pas a ceux qui les ont amené, si elles ne fournissoient aussi pas quelquefois l’occasion de s’entendre et de prevenir tout ce qui pourroit faire naitre à l’avenir des Embarras aussi essentiels.5 Mr. le Baron de Blome6 Vous parlera sur ce Sujet avec la Confiance et avec la franchise la plus entiêre, et si mes Souhaits peuvent estre remplis, je serai dedommagé de toutes mes peines, et il ne m’en restera que le Souvenir agreable d’avoir eu la Satisfaction de Vous assurer de ma main de cette Estime superieure et parfaite avec laquelle j’ai l’honneur d’estre, Monsieur Votre tres humble et très obeissant Serviteur.7

A. Bernstorf

Endorsed: Danish Minister’s Letter in Answer to my Memorial

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

2With the papers of John Jay. A notation in his hand indicates it was enclosed with BF’s June 13 letter to him, below.

3With the papers of Thomas Jefferson. His secretary William Short made press copies of a number of documents relating to the prize case to which the present letter alludes; see XXX, 336n.

4BF’s memoir complaining to the Danish foreign minister about the return of Landais’ prizes to the British: XXXI, 261–5.

5Bernstorff had already told the French minister in Copenhagen that the Danish authorities would not examine the papers of any American ship camouflaging her identity by flying a French or Spanish flag: XXXI, 261n.

6Baron Otto von Blome, the Danish envoy at the court of France: XXVIII, 59n.

7Bernstorff, although he adopts a conciliatory tone here, opposed American independence: Soren J.M.P. Fogdall, Danish-American Diplomacy 1776–1920 (Iowa City, 1922 [University of Iowa Studies in the Social Sciences VIII, no. 2]), 17, 152–3.

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