To Benjamin Franklin from the Comtesse de Lameth, 10 May 1778
From the Comtesse de Lameth8
ALS: University of Pennsylvania Library
A Dourier9 ce 10 mai 1778
Je ne puis résister, Monsieur, au désir de vous assurer moi meme de ma reconnoissance pour la protection que vous voulés bien accorder à Mr. le chevalier de Bazantin pris par les anglois se rendant à votre armée et détenu aux prisons de st. augustin dans la floride;1 c’est un gentilhomme de mes voisins auquel il ne manque, pour vous interresser puissamment, que d’être aussi connu de vous que de moi. Ses malheurs extrêmes et son métier [?] dans un état où le particulier ne peut se faire entendre du souverain, lui ont fait naitre l’envie de se rendre chés une nation qui vous doit en partie, Monsieur, le bonheur de jouir de la liberté qu’elle avoit de la nature; il est fait, par la noblesse, et la force de son ame, pour être citoyen des colonies unies, et très capable de les servir utilement par ses talens distingués, et sa bravoure peu communne; sa lettre que Mr. de bout me mande vous avoir laissée, vous fera juger de sa tranquillité, et de sa constance dans le revers le plus désolant; ce n’est point le langage de l’insensibilité, ni celui de la fanfaronnade, mais celui qu’inspire un caractère supérieur et l’habitude de supporter avec courage les événemens les plus accablans; vous vous rendés son protecteur, Monsieur; non seulement il sera libre, il sera encore heureux; car je me persuade que vous ne bornerés pas vos soins pour son sort à son échange comm’officier américain mais que lui procurant un poste digne de son mérite, vous lui donnerés le moyen de justifier et de reconnoître vos bienfaits en se signalant d’une maniere importante pour le service de votre patrie; étant la plus zélée amatrice de vos généreux compatriotes, je lui envierois ce privilége, s’il étoit permis a une femme autre chose que d’admirer dans le silence; le chevalier de Bazantin s’est acquitté envers moi des marques d’intérest qu’il en a constament receu depuis bien des années, par l’occasion qu’il me donne d’oser témoigner au docteur franquelin combien je partage à son égard la vénération générale, et combien j’ambitionne son estime; c’est dans ces sentimens que j’ai l’honneur d’être très parfaitement, Monsieur, votre très humble et très obeissante servante
De Broglie DE Lameth
Addressed: Monsieur / Monsieur le Docteur / Franklin / a Passy
Notation: Broglie Lameth 10 May 1778.
8. Née Marie-Thérèse de Broglie, the sister of the Marshal, Victor-François de Broglie; she married his chief of staff, Louis-Charles de Lameth, who died in 1761.
9. Douriez, in northern Picardy near the Channel.
1. Two sources give the chevalier different names and dates, but agree on the substance of his career. Aimable or Amable-Amand-Joseph-Aubert de Courtembue, chevalier de Bazantin, was born in 1738, according to Lasseray, left for America in 1777, and was imprisoned in St. Augustine and then transferred to New York; d’Estaing procured his exchange and took him to the West Indies, where he served with enough distinction to win the cross of St. Louis: Les Français, I, 168–75. Philippe-François de Monet de La Marque (1740–1828), according to Bodinier, went until 1811 under the name of Courtembue de Bazantin: Dictionnaire under Monet.
On Dec. 27, 1777, he wrote his sister from St. Augustine, detailing his misfortunes and mistreatment as a prisoner; the letter established that he sailed from Nantes with Brétigney’s party in July, 1777: APS. When the letter arrived, it apparently touched off a concerted appeal to BF to procure his release. In an undated note written before this one De Bout, the Paris banker (whom Dubourg spelled Debout: above, XXIII, 262 n), gave BF Bazantin’s letter and a memorandum of his own that repeated its contents and mentioned that the Broglie family had advised the chevalier to go to America: APS. On the 10th the comtesse de Lameth wrote this letter on his behalf. On the 14th Kéralio put in his own good word for him (see below) and, we believe, enclosed another memorandum about him. On June 2 De Bout asked to have back Bazantin’s letter, and on July 4 asked again because the comtesse de Lameth wanted to show it to her brother: APS; University of Pa. Library. At some point between July 4th and 12th BF complied, and enclosed a letter of his own replying to this one; his draft is below under the 12th. On that day de Bout returned the Bazantin letter and promised to forward BF’s: APS. This flurry of correspondence did not affect the chevalier’s exchange. D’Estaing, who as already mentioned procured it in America, had sailed in mid-April and left American waters in November.