Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from Heinrich Ehrenfried Luther, May 1765

From Heinrich Ehrenfried Luther6

MS: Massachusetts Archives, Office of the Secretary of State

francfort le  Maÿ 1765.

Monsieur,

Puisque M. Gmelin,7 Capt. au Service de Sa Majesté Britannique en Amerique part pour Londres, je l’ai prié de s’y informer aprez vous, et de vous assurer de mes respects, d’autant plus qu’il y a bien des années, que je n’ai rien de vous appris. Je crois en 1751 étoitce pour la derniere fois, vous récommandiez alors à Boston Mr. Joseph Crell, qui vouloit se charger des affaires de la Colonie, il revint aussi ici, et m’apporta au Nom de la Province des Lettres de Récommandation de Mr. Spencer Phips Vice gouverneur,8 Suivant lesquelles je lui assistois dans Son Entreprise, et Lui ai procuré en 1751. de même qu’en 1752. un petit transport de palatins. L’Année Suivante 1753 j’entretenois avec Mr. Waldo Brigad. Genl.9 une Correspondance très étenduë, celui-ci envoya Son fils1 ici, qui jouissoit pendant Six Mois de la table et du Logis gratis chez moi, il obtint aussi un petit transport d’Emigrants, parmis lesquels se trouvoit Mr. le Secretaire Knoechel, qui actuellement est domicilié à Nieuport à L’Isle rouge mais Mr. le Brigad. Genl. Waldo ne se contenta pas de ce transport, et par des faux rapports il se laissa persuader d’envoyer à Muiden [?]2 en hollande un Navire bien beaucoup plus grand, que le Nombre des Emigrants n’exigeoit. Ceci lui causa beaucoup d’Embarras et l’a mis par dessus dans des frais exorbitants, il voulut alors sans rime et sans raison m’imputer la faute, nous nous brouillames la dessus, et les Dépenses considérables que j’ai eu et fait pendant 3 années, pour la province et pour Mr. Waldo me sont encore duës. Oui je puis bien vous assurrer Monsieur qu’aiant depensé des Sommes pour le Bien de la province, il ne m’a pas encore êté restitué un Liard, pas même les ports de Lettres. Mr. Waldo m’offroit pourtant un Morceau de pays pour ÿ etablir une Colonie, mais il mourut dans cet Intervale, la Guerre survint, et tout resta dans une Crise. Il est malheureux pour moi d’avoir eu à faire à un homme dure et irraisonnable, qui est aussi cause que la province s’est retirée de moi, malgré les bonnes Idées qu’elle m’a toujours fait sentir à L’Egard des grands Services que je Lui ai rendû, et il seroit encore bien plus mal si on vouloit, payer ceux-ci avec ingratitude, d’autant plus que je ne scache qu’il y ait encore des personnes en vie qui se souviennent de moi, et qui peutêtre penseroient à une réconnoissance si on pourroit renouveller l’ancienne Entreprise, mais j’ignore tout a fait de quelle façon et sur quel pié m’y prendre puisque les addresses nécessaires m’y manquent. Ce pourquoi Monsieur je vous prie de m’assister avec vos bons Conseils dans cette Affaire, surtout parce qu’elle a pris Son Origine par vous, ayez aussi la Complaisance de la recommander à l’Occasion à Mrs. les Lords des plantations, cela est peu de Chose pour vous puisque vous occupé auprez de Sa Majesté etle parlement la place de Président de la Province de pensilvanie, et donnez moi S:v:p: les Instructions et Informations necessaires à ce Sujet. Je me flatte Monsieur que vous ne me refuserez pas ce Service comme un ancien bon ami, et comme un anglois raisonnable et génereux, qui ne peut pas régarder de Sang froid qu’un Etranger soit payé avec ingratitude pour toutes Ses peines et travaux, et qu’il lui doit toujours rester Raison à se plaindre d’une pareille Injustice. Vous me ferez l’honneur Monsieur de me répondre par le premier Courier, et de me découvrir vôtre facon de penser.3 Je vous souhaite une Continuation de la plus parfaite Santé, vous priant de me continuer vôtre Amitié, et d’être persuadé que si je puis vous être utile dans ces quartiers, je serai toujours prêt à vos ordres. Mr. le Capt. Gmelin est domicilié en nouvelle Ecosse, il cherche avec ses Associés à enrôler des Emigrants pour la Colonie, il a besoin de Conseils, je vous le recomande au mieux, et ai l’honneur d’être avec la plus parfaite Estime, Monsieur, Vôtre tres humble et tres obeissant Serviteur.

Luther

A Monsieur Franklin

Endorsed: Luther’s letter to Dr Franklyn 65

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

6Luther was a Frankfort printer and type founder and an aulic councilor to the Duke of Württemberg. A high-minded man, he had been appalled by the unscrupulous traffic in German redemptioners to Pennsylvania and the Carolinas. In 1750 he saw an opportunity to reform the abuses of this trade by working with one Joseph Crell (above, IV, 77 n; IX, 356 n), formerly a Philadelphia printer and shopkeeper, who arrived in Europe in that year as a commissioner of the government of Massachusetts to obtain German Protestant immigrants to settle on the frontiers of that province. Luther put his own services and those of a number of his agents at Crell’s disposal and managed to obtain a considerable number of immigrants for him. He and Crell quarreled, however, and their cooperation ceased after 1752. Luther believed that he had never been sufficiently paid for his services (whether Massachusetts was bound to pay him for the obligations which Crell contracted is not at all clear), hence the present letter, asking the assistance of BF, who had recommended Crell in 1751. BF met Luther in Frankfort during his visit to Germany in 1766 with Dr. John Pringle. The dealings between Crell and Luther are described in Erna Risch, “Joseph Crellius, Immigrant Broker,” New England Quarterly, XII (1939), 241–67.

7Gmelin was almost certainly the George Adam Gmelin whose application for 20,000 acres in Nova Scotia (made in conjunction with 25 other men, among them Richard Jackson and Thomas Pownall, each requesting a grant of similar acreage) was approved by the Board of Trade on June 5, 1764. Board of Trade Journal, 1764–67, p. 64. He was probably also the Capt. Gmelin who served with the Royal American Regiment in Pa. during the French and Indian War. See above, VIII, 97 n.

8Spencer Phips (d. 1757) acted as lieutenant governor of Massachusetts during William Shirley’s absence, 1749–53. A nephew of Sir William Phips’s wife and his heir, he changed his name from Bennet to Phips. Justin Winsor, The Memorial History of Boston, II (Boston, 1882), 58, 127–9.

9Samuel Waldo (1695–1759) was a merchant and politician, who during the Louisbourg campaign of 1745 served as brigadier general and second in command of the Massachusetts forces. Waldo’s principal activity was land speculation, he being the chief proprietor of the Muscongus grant in Maine. It was in attempting to obtain settlers for this grant that he came into contact with Luther. DAB.

1Samuel Waldo, Jr. (1723–1770), Harvard B.A., 1743.

2The name of the town is overwritten. Muiden is a small port on the Zuider Zee.

3No reply from BF to Luther has been found. BF apparently did send this letter to his old acquaintance, Lieutenant Governor Thomas Hutchinson of Massachusetts. Hutchinson replied, Nov. 18, 1765, saying that he thought the government of the province had “greatly dishonored itself” in this affair. Letterbook, Archives Div., Mass. Sec. of State.

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