To George Washington from Auguste de Grasse, 28 December 1793
From Auguste de Grasse
Duplicata
Mon Généralcharleston1 [S.C.] le 28 Xbre 1793
á mon arrivée ici dans les premiers jours d’aoust, j’ai Eu L’honneur de Vous Ecrire par la Voie de la poste Et par celle de la mer En même tems.2
je n’ai reçu de Vous aucune reponse, j’ai Soupçonnés que Les Calamités de philadelphie avoient detou[r]nées mes Lettres de leur destination. Et je vous En ait adressé de nouvelles par Le Commodore Guillon qui se disposoit a partir pour philadelphie immediatement aprés L’issüe de L’assemblée de la Caroline du Sud, mais dans L’incertitude ou je suis sur la Realité de son départ Et Consequemment sur Le sort des Lettres que je lui ait Confié, je profites Encor de la voye de la poste persuadé que Les premiers inconveniens qui ont pû detourner mes Premieres Lettres, ne subsistent plus Et que je serai plus heureux.3
je ne vous Jetois aucuns details Générale, des malheurs de St domingue Et des Evénémens qui m’avoient forcé de fuir Et de venir, Comme presque tous Les habitans de cette Colonie, me refugier ici, j’Etois passé a St domingue dans Le Cours de 1788, relativement aux biens Considerables que mon Pere m’y avoit Laissé, je comptois y Rester peu de tems Parce que L’Etat militaire au quel j’Etois attaché me rapelloit à mes devoirs mais la Revolution française m’y Surprit En 1789. Les troubles de la france, la desorganisation de tous les Etats, la degradation de la noblesse, Les dangers aux quels Elle y Etoit Exposée, Les Entraves que Les assemblées de St domingue mirent au depart des Colons Pour L’Europe Et plus que tous cela, Encore L’insurection Générale des Esclaves dans cette Colonie,4 me determina à me consacrer avec mes Concitoyens a la Guerre Cruelle Et infructueuse qui nous á accablée, tous nos Efforts n’ont pû faire rentrer nos Esclaves dans L’ordre, un demon invisible rendoit nos Succès innutiles, Et je n’ai pû Comme bien d’autres Evitter L’incendie Et La destruction de mes Biens, Enfin Les derniers Excês du 20 juin dernier ont mis Le Comble à nos infortunes, Et ne nous ont Laissé que Le Choix de la fuitte ou d’une mort Cruelle,5 Et je Suis arrivés ici avec ma femme nouvellement accouchée au milieu des flames Et des poignards. Mr de la hogue Conseillier au Conseil Superieur du Cap mon beau pere Et son Epouse, après avoir Eté depouillés En mer sur un Corsaire de la providence,6 nous avons trouvés ici tous Les secours que L’humanité peut offrire En pareille Circonstence, Et avec une Générosité Et des temoignages de sensibilité bienfait pour demeurer Gravés Eternellement dans nos Cœurs, mais ces Bienfaits doivent avoir un terme, Et Les Circonstences ne nous Permettent pas Encor de ne pas En abuser trop Longtems, D’ailleurs ils sont Bornés à une Existence mediocre Et Génante pour nos Bienfaiteurs Et pour nous, C’Est pour cela mon Général, que dans ma premiere Lettre je vous demendois au nom de la mémoire de mon pere au quel Vous avés Donnés des temoignages d’Estime, Les Conseils necessaires pour Sortir de Cet Etat precaire Et pour n’Etre plus journellement à charge, ainsi que la famille de ma femme à des personnes aux quelles nous avons trop d’obligations pour ne pas desirer de les delivrer de la Surcharge que nous Leurs occasionnons, Et En même tems S’il ne seroit pas Possible d’obtenir des Etats unis un Emprunt d’ont L’Employ put Subvenir à notre Existence7 je n’aurois cependant á offrire pour gage de Cet Emprunt que mes Biens de france Et Ceux de St domingue dont j’ignore Le Sort present Et avenir, je ne puis Guere Songer à retourner En france tant que Les troubles Et L’anarchie y Subsisteront, mon nom y Est peut Etre un Crime, quand a St domingue C’Est aussi un problëme dont la Resolution Est Ensevelie dans Les Evenements avenir. je dois avoir dans un des Etats de L’amerique des proprietés En terre qui ont Eté concedés par Le Congrés à mon pere, mais je n’ai pas Encor⟨e⟩ malgrés mes demarches me procurer aucune connoissances sur Leurs consistences8 Et sur Leurs situation, je vous prie Mon Général de me donner S’il Est Possible quelques renseignements à Cet Egard Et Sur Les moyens d’En prendre possession, j’ai Encor une autre Grace Particuliere a Vous demender, des L’instant de la naissance de ma fille, je lui ait donnée Le nom de Caroline, Et je me suis promis de Vous inviter à Etre Son parein, j’Espere que vous ne me refuserés pas cette faveur, Et En ce Cas je vous Prieois d’Envoyer à cet Effet votre pouvoir pour vous representer Et de faire choix de la mareine, Et des noms que vous voudr⟨ez⟩ ajouter à celui de Caroline que je lui ait déja donné En mémoire de L’acceuil fraternel que nous avons reçu des habitans de cet Etat,9 je me flattes mon Général que j’aurois Enfin la satisfaction de recevoir une Reponse de Vous, Et je ne Cesserai de la Solliciter tant que j’aurai lieu de Croire que vous n’aurés Pas reçu mes Lettres.
Mon Epouse, mon beau pere Et ma belle mere Vous Prie Mon Général d’agreer Leurs respects Et Civilités. j’ai L’honneur D’Etre avec Respect Et Consideration Mon Général Votre três humble Et três obeissent Serviteur
Auguste De Grasse
ALS (duplicate), DNA: RG 59, Miscellaneous Letters.
1. At the end of this letter, De Grasse indicated his location as “chez Mr jonh Bee Holmes Esqr. a charleston.” Holmes resided at what is now 15 Meeting Street.
2. See de Grasse to GW, 24 August. No other letter from de Grasse in August has been found.
3. Alexander Gillon (1741–1794), a Charleston merchant, was appointed a commodore in the South Carolina navy in February 1778. Gillon, who served several terms in the South Carolina general assembly, was not a member during the 1793 session, but his conduct as a commissioner for settling public accounts in the 1780s was under investigation. The legislature adjourned on 21 Dec., but the general assembly had voted on 20 Dec., after Gillon had testified, to “recommend . . . that he remain in this State until the final adjustment of his Accounts with the Public” (“Journals of the House of Representatives of the State of South Carolina, 1793,” pp. 537–42, ).
4. A slave rebellion commenced in the northern part of Saint Domingue in August 1791, and sporadic rebellions in the other two regions added to the general unrest on the island.
5. On 20 June, Governor General Thomas François Galbaud, dismissed by the French commissioners Etienne Polverel and Léger Félicité Sonthonax and encouraged to resist by colonists hostile to the commissioners’ rule, commenced an attack on Cap Français using sailors from the fleet in the harbor. By 21 June the town was in flames and the commissioners had issued a proclamation giving freedom to the blacks who fought on their side in the struggle. When Galbaud withdrew two days later, many of the colonists fled the island.
6. The ship Thomas was stopped on 30 July by the British sloop Susannah, out of New Providence, and property was seized from the passengers (see de Grasse to GW, 24 Aug., n.3).
7. On 29 Jan. 1794 Bartholomew Dandridge, Jr., replied to de Grasse’s request for a loan from the United States, informing him that GW had no public funds to disburse for relief but that the subject of relief for the refugees from Saint Domingue had been laid before Congress (DLC:GW).
8. No evidence that Congress gave land to De Grasse’s father, François-Joseph-Paul, comte de Grasse, has been identified.
9. No reply from GW has been found to the request that he allow himself to be named godfather of de Grasse’s infant daughter Caroline.