Le petit Livret que vous trouverez ci inclus m’a été donné, & moi je l’envoye à celui à qui il doit naturellement appartenir. L’homme de Goût qui a fait la collection intéressante qui s’y trouve, a voulu qu’on dise de son travail Finis coronat opus, en placant ce qu’il y a de meilleur à la fin.

C’est en y lisant la traduction d’une partie d’un Sublime Discours, sur lequel tout ce qui pense en Europe & en Amérique est de la même opinion que moi, que les quatre vers que j’ai pris la liberté de mettre au bas du portrait de l’Auteur, se sont présentés à mon esprit—Ils expriment bien faiblement ce que j’ai toujours senti en lisant l’Original qui étincelle de toutes les beautés d’une langue féconde & énergique, & qui renferme le Code éternel des Législateurs, qui voudront établir le bonheur des Individus & des Nations, sur la base inébranlable de la Morale & de la bonne-foi publique. Un jeune Médecin de la Virginie, qui partage mon enthousiasme pour l’Auteur & pour ses ouvrages, a voulu traduire mon Quatrain. Il s’en est acquitté avec tant de facilité & de plaisir que j’ai cru devoir y Joindre sa traduction—

Monsieur le Capitaine Lewis, votre Secrétaire, S’est donné la peine de passer chez moi, & de me remettre une petite Somme, dont je n’étais nullement pressé—

Je vous remercie de votre attention à laquelle rien ne Saurait échapper—

Vous recevrez par le Sloop Hiland, Priestley’s institutes, his early opinions, & un Ouvrage de Cuvier qui n’est point le même que son Anatomie comparée; ainsi nous Gagnons à cela un bon ouvrage de plus.

Je ne perds point de vue les autres livres que j’espere toujours vous procurer.

Votre lettre n’est point encore partie: je ne la mettrai dans le sac aux lettres, à la Bourse, que la veille du départ du Navire qui doit s’effectuer vers la fin de cette semaine. J’aurai alors l’honneur de vous en prévenir.

Je vous réitere, avec empressement, mes offres de service pour les choses auxquelles je pourrais vous être bon, à Philadelphie, & même à New-York, où j’ai un Correspondant sûr & diligent—

J’ai l’honneur d’être, Monsieur, avec Les Sentimens que nous vous devons tous, & ceux que je vous dois en particulier.

Votre très dévoué Serviteur