To Thomas Jefferson from Edmond Charles Genet, 18 June 1793
From Edmond Charles Genet
Philadelphie le 18. Juin 1793. l’an 2e. de la République.
Monsieur
J’ai pris connoissance1 de la correspondance qui a eu lieu entre vous et mon prédécesseur relativement2 à des demandes de fonds qu’il a faites au Gouvernement fédéral pour acquitter certaines traites des administrateurs de St. Domingue et procurer des vivres à cette Colonie.3 Je rends hommage, Monsieur, à la justesse des observations que vous avez transmises au citoyen Ternant au sujet de cette demande4 arrachée a sa circonspection par les pressantes instances des administrateurs de St. Domingue. Je conçois que cette requisition a du infiniment embarrasser votre Gouvernment et sous ce rapport Je sens toutes les obligations que nous lui avons d’avoir, comme vous l’avez exprimé vous même, moins consulté en y adhérant la prudence que l’amitié. Vous avez remarqué avec raison,5 Monsieur, que le décrêt qui affectoit aux besoins des Colonies 4. millions a prendre sur la dette des Etats Unis envers la France, n’étant point parvenu6 au Gouvernment fédéral7 revêtu des formes officielles d’usage, ne devoit point avoir une application aussi positive, aussi determinée que celle que les commissaires et les administrateurs de Saint Domingue lui ont donnée, et qu’il etoit vraisemblable que le Ministére français8 avoit eu recours pour subvenir aux besoins de cette Colonie à des opérations d’une autre nature que celles qui avoient eu lieu. En effet, Monsieur, les traites pour l’acquittement desquelles les commissaires de Saint Domingue pressés par des circonstances impérieuses9 ont en quelque sorte obligé le Citoyen Ternant à vous demander des fonds n’ont été autorisées ni par la Convention Nationale ni par le Conseil Éxécutif10 et Je dois même vous dire qu’il m’a été prescrit11 de ne payer sur les fonds mis à ma disposition que celles de ces traites qui auroient été acceptées12 par le Consul Laforest en vertu des ordres de mon prédécesseur. Mais en arrivant ici J’ai été instruit que ce Consul13 avoit recu du Ministre Plénipotentiaire14 l’ordre d’enregistrer15 toutes les traites emises par les administrateurs de Saint Domingue et de les payer sur les nouveaux fonds que le Gouvernement fédéral avoit accordés16 provisoirement, sur la base du décret du 26. Juin, quoiqu’il ne lui fut point notifié officiellement. Je n’ai pas cru, Monsieur, devoir arrêter subitement le payement de ces traites, dans l’espérance que le mode de remboursement de votre dette17 que vous avez mis à ma réquisition sous les yeux du Président des Etats Unis seroit adopté par lui, et me donneroit les moyens, 1°. de faire honneur aux traites enregistrées par ordre de mon prédécesseur et dont le payement18 avoit été ordonné par lui; 2e. de pourvoir en même tems aux besoins urgens de la France et de ses Colonies.19 Mais ayant été trompé dans mon attente par des motifs qu’il ne m’appartient pas d’examiner, Je me vois privé20 de l’avantage de concilier tous les interets et contraint de n’obéir qu’à l’empire des circonstances qui me prescrivent21 de suspendre le payement des traites coloniales et d’employer les fonds destinés à leur acquittement à des achats de vivres pour la France et pour ses Colonies. Cette disposition, Monsieur, ne doit allarmer ni les porteurs des traites enrégistrées ni ceux des autres22 traites émises et non enrégistrées des administrateurs de Saint Domingue et des autres Colonies de la Republique française. La Nation remplira certainement envers eux les engagemens contractés23 par ses agens. Je sais qu’elle a destiné des fonds particuliers à cet objet; Je sais aussi que les Colonies ont fait des contributions24 en denrées pour remplir leurs obligations et pourvoir elles mêmes à une partie de leurs besoins et c’est d’aprés ces notions que Je me suis determiné a faire insérer dans les papiers publics l’avis ci joint dont le but est de calmer les inquiétudes des porteurs des traites que Je suis obligé d’écarter, et d’encourager les citoyens des Etats Unis à continuer de25 porter des secours a leurs freres les Républicans français des Antilles, dont le sors dépend de cet acte de générosité sans lequel26 les Colonies françaises pourroient se trouver reduites par la famine a passer sous une Gouvernement dont les principes commerciaux ne seroient assurément27 pas aussi avantageux aux Etats Unis que ceux qu’une politique28 eclairée et un attachement sans bornes pour le peuple americain nous ont fait embrasser.
Genet
PrC of Tr (DLC); in a clerk’s hand; at head of text: “Le citoyen Genet, Ministre de la République française a Mr. Jefferson, Secrétaire d’Etat des Etats Unis.” Dft (DLC: Genet Papers); dated 19 June 1793; at foot of text in another hand: “voyez les Gazettes pour l’avis”; contains numerous emendations, only the most significant being recorded below. Tr (NNC: Gouverneur Morris Papers). PrC of another Tr (PRO: FO 97/1); in the hand of George Taylor, Jr. Tr (DNA: RG 46, Senate Records, 3d Cong., 1st sess.); English translation in a clerk’s hand, with corrections by TJ. Recorded in SJL as a letter of 18 June 1793 received that date. Printed with translation in , 14–15 (App.), 38–9; translation printed in , Foreign Relations, i, 158. Enclosed in TJ to Gouverneur Morris, 16 Aug. 1793.
In this letter Genet announced that henceforth he would use advances on the American debt to France solely to purchase supplies in the United States for France and her colonies, and thus was suspending payment on the traites or bills of exchange drawn by French officials at Saint-Domingue on the French minister and the French consul general in Philadelphia for supplies shipped to the island directly by American citizens. His action followed the Washington administration’s refusal to advance payment of the entire American debt to France, which the Girondin ministry that appointed him had anticipated would be the main source of financial support for his diplomatic mission and the purchase of provisions for France and its colonies (see Editorial Note and documents on Jefferson and the American debt to France, at 3 June 1793; TJ to Genet, 11 June 1793).
The bills in question, currently amounting to about $93,000, were held by fifteen individuals or mercantile firms, most of whom were American and located in Philadelphia. Of the total, $45,000 worth had been registered with Antoine René Charles Mathurin de La Forest, the French consul general in Philadelphia until Genet’s arrival in Philadelphia in the middle of May 1793, and were scheduled for payment in July 1793 (George Hammond to Lord Grenville, 7 July 1793, PRO: FO 5/1, giving the value of the bills based on information received from Alexander Hamilton; xvii, 537–8, listing the holders of the bills; ; , 217, 233; , 44, 71, 80–6).
,TJ submitted Genet’s letter to the President and the Cabinet on 22 June 1793. “Tho’ from the tendency of this proposition an answer was embarrassing,” the Cabinet that day agreed to insist that the French minister discharge the bills and, if he refused, to pay the holders of the bills registered with La Forest from “other monies” in the Treasury ( decision to Genet in a letter of 23 June 1793 drafted by Alexander Hamilton. When Genet continued to refuse payment, the Cabinet met on 5 July in the absence of Washington and Attorney General Edmund Randolph and approved Hamilton’s recommendation to authorize payment of all the suspended bills out of the September 1793 installment on the debt to France (Notes of a Cabinet Meeting and on Conversations with Edmond Charles Genet, 5 July 1793; , xv, 29–30, 437, xvii, 537–8). The Editors have found no evidence that Genet ever published his enclosed announcement to the American people.
, 187). TJ communicated the thrust of the Cabinet’s1. Preceding four words written in the margin of Dft in place of “Les differentes occupations qui ont absorbé toute mon attention depuis que Je suis à Philadelphie ne m’avoient point encore permis <de vous entretenir d> de prendre.”
2. Sentence from this point to “traites” written in the margin of Dft in place of “aux traites qui ont été faites par.”
3. In Dft Genet here canceled: “<Je viens de remplir ce devoir, M, et Je m’empresse de rendre> et Je voudrais rendre.”
4. Remainder of sentence written in the margin of Dft in place of “que les pressantes instances de nos Commissaires nationaux ont arrachées à sa circonspection,” a passage Genet had substituted in the margin for “<et Vous avés> Elles sont parfaitement d’accord avec mes instructions.”
5. Preceding three words interlined in Dft in place of “parfaitement senti.”
6. In Dft Genet here canceled “officiellement.”
7. In Dft Genet first wrote the remainder of this clause in the margin as “dans les formes officielles que deux grandes puissances doivent observer” before revising it to read as above.
8. Preceding three words written in the margin of Dft in place of “la <Métropole> france.”
9. Preceding five words written in the margin in Dft.
10. In Dft Genet here canceled “et bien loin de les <sanctionner> accepter.”
11. Word interlined in Dft in place of a passage that in its final state read “défendu d’en compter aucune que celles que mon predecesseur avoit admises Jusqu’au No…”
12. Remainder of sentence written in Dft in place of “par mon predecesseur Jusqu’au No…”
13. In place of the preceding three words, Dft in its final state reads “que l’on avoit passe ce nombre et que le cidevant Consul laforest.”
14. Preceding three words written in the margin in Dft.
15. Here in Dft Genet canceled “et de payer presque.” Sentence from this point to “Saint Domingue” written in the margin in Dft of place of “les traites <colonials> de St. domingue Jusques et Compris le No. à l’effet d’être acquittées sur les nouveaux fonds Jusqu’à la Concurrence à peu de choses prés des 4 mons.”
16. Slightly variant version of remainder of sentence written in the margin of Dft in place of “et qui devoient absorber la presque totalité des […]. <L’ordre> La réquisition du Citoyen Ternant étant officielle a.”
17. In Dft Genet wrote “pour la totalité de votre dette” in the margin before altering it to read as above.
18. Preceding ten words written in the margin or interlined in Dft in place of “revêtues […].”
19. In Dft Genet first wrote “besoins ultérieurs des Colonies française et à ceux de la Mét” and then altered it to read as above.
20. Word interlined in Dft in place of “dans la nécessité.”
21. In Dft Genet first wrote: “et de ne Considerer que celui du moment lequel me prescrit” and then altered it to read as above.
22. Word interlined in Dft in place of “nouvelles.”
23. Sentence to this point altered in Dft from “La fidelité de la nation à remplir ses engagements est un sur garant.”
24. Word interlined in Dft in place of “Collectes.”
25. In Dft Genet first wrote “et de soutenir le Zêle de ceux des Citoyens des Etats unis qui” and then altered it to read as above.
26. In Dft Genet first wrote “generosité et de politique” and then altered it to read as above.
27. Word interlined in Dft.
28. In Dft Genet here canceled “et une philosophie.”