bien peu de jours apres la lettre que vous m’avez ecrit et a laquelle je me fesois un grand plaisir de repondre, jay eprouvé un cruel accident c’est une chutte qui ma cassé los du femeur de la Cuisse juste le même malheur que m de la fayette, je commence le 7eme mois je ne quitte presque jamais mon lit, et pour quelques pas dans ma chambre je souffre encor beaucoup, et boette si fort que je ne me flatte daucune guerison et quoique lon veuille me laisser quelques esperances pour lété prochain moi, je pense que le tems de lesperance cet passé, sans doute a la vie que je mene habituellement, ce n’est pas une grande privation de ne pas sortir, mais la sujettion a laquelle je suis reduitte, ne pouvant remuer sans aucun secour, et ce quil me reste de douleur quoiquelles soient bien diminuees, rend ma vie tres penible, encor si vous menvoyez Mde church je reprendrois de la vie car celle du coeur est la veritable.

jay lue avec bien de linteret votre dernier discours. jy trouve votre esprit et prudence accoutumee je ne suis pas assurée quavec toute votre habilete la louisiane ne vous donne quelquembaras, combien je désiré que tout autour de vous, et par vous, soit bien, que chaque difficulte sapplanisse et que votre vie ne soit pas trop agitee, mais, quelque gloire qui puisse etre votre partage, pardonnez a lamitie craintive dune femme le desir de vous savoir A montechéllo je voudrois hater la fin de votre presidence Cest avec une amitie bien sincere mon cher monsieur qu’on fait un pareil souhait cependant quel etat de situation florissant! payer ses dettes, augmenter son comerce. il est permi d’etre fier en rendant un tel compte, puisque vos retour de chine sont si nombreux souffrez que je vous demande du thé c’est mon dejeuner Constant il me sera agreable de vous le devoir chaque jour, que votre bon esprit ne trouve pas cette demande familiere je vous assure quelle nest que Sentimatalle—mais en grace prenez un comissionaire fidel et croyez que je vous aurai toute sorte dobligation de satisfaire ce desir.

Vos filles sont près de vous je lespere elles promettoient beaucoup et les jeunes plantes cultivées par vous ont surement bien proffittee je suis Contente de ce que vous aprouvez le mariage de Kitty je [minteresse] beacoup a son bonheur. cetoit un tems heureux que celuy ou je lavois près de moi ou je vous voyois souvent. helas quand je regarde autour de moi, que tout y est bien desert. le coeur se serre et on se demande que fais je dans cette vallée?

adieu mon cher monsieur jaimerois a recevoir quelques fois de vos nouvelles je vous recommande mon souvenir.