Thomas Jefferson Papers

To Thomas Jefferson from Volney, 24 August 1796

From Volney

Lexington, Kentucky, 24 aout—1796

Monsieur

Me Voici traversant Le Kentucky, sur Mon retour des deserts de L’ouest—qui ressemblent par trop à ceux de syrie et surtout de Diarbekr. L’echantillon de sol, de climat, de colonie française, et de tribus sauvages que j’ai Vu au poste Vincennes a suffi à Mes recherches; et les Nombreuses informations que j’y ai reçu M’ont prouvé que je perdrais à pousser jusqu’au Mississipi un tems précieux qu’avec Moins de fatigue et plus d’utilité je pouvais employer en une autre contrée. J’ai donc tourné le dos à la Monotone et immense prairie qui S’etend de L’ouabache et Même de White river jusqu’au Missouri, et Maintenant je dirige Ma route sur Cincinnati, et le Detroit pour descendre par le lac Erié à Niagara puis par L’ontario à oswego, delà a albani et probablement Boston. Cette direction me prive du plaisir de Vous revoir cette année Mais je n’ai pas le dessein de quitter L’amérique encore L’an suivant, et j’aurai tout le tems de Me dedommager avec plus de satisfaction pour Vous-même puisque je pourrai Vous rendre Compte d’un pays Moins à Votre portée.

Dès Ce Moment je puis Vous assurer que Votre procès du Mississipi est gagné. Les débordemens Se font d’avril en fin de juin. On peut les distinguer en trois périodes: un premier flot de la part de L’ohio occasionné par les pluyes et la fonte des Neiges à la fin d’avril. Un second flot de la part du Mississipi proprement dit, qui arrive en Mai—un troisieme flot de la part du Missouri qui arrive en juin. Il en resulte une echelle de latitude pour la source de ces fleuves qui indique celle du Missouri plus au Nord ou plus élevée que les deux autres. Le rapport d’un Voyageur américain qui a Vecu chez les Indiens de Techas (ou plutot tejas) Me confirme dans L’idée que le Missouri descend Nordouest de hautes Montagnes reculées Vers L’océan pacifique qu’elles doivent border à la Maniere des andes du perou. Rapidité, froideur, Masse de liquide, prouvent elevation de sol, Neiges abondantes, et haute Masse de Sol. C’est à la hardiesse des chasseurs à eclaircir ce problême. Tout Me porte à croire que le passage au Nord est un chimère. Je pense qu’avant dix ans nous saurons à quoi Nous en tenir. Présentement c’est une Veritable satisfaction pour Moi de Vous assurer que Vos informations ont été exactes sur L’ouabache et Sur bien d’autres points, et que Mr. Imlay finira par être rangé dans la classe des Voyageurs romanciers. J’ai Vû ici des personnes qui L’ont connu et Savent L’apprecier.

J’ai lieu de Me feliciter de Mes délais a acheter un cheval. Au Moment convenable jen ai aquis un aux rapides d’ohio qui se trouve très bon et à bon Marché. Il a fait Ma route D’ouabache, 240 Miles en 6 jours, et fera probablement de même les 400 Miles qui Me restent jusqu’au detroit. Un Américain Vient d’amener 50 chevaux sauvages de st. antonio, New Mexico; et Va les Vendre en ce pays. Il se propose d’en importer 500 L’an prochain. Il faut lui souhaiter du succès Mais y compter peu. Maintenant Mon embarras est de faire passer Ma Valise a philadelphie. Si Vous trouvez quelque Moyen qui Mérite Votre confiance je Vous serais très obligé de l’y adresser. Je compte être rendu en dece[mbre]. Je souhaite que la Saison N’ait point alteré Votre Santé Ni celle de Votre famille. Sur Ma route je N’entends parler que de fièvres et de Dyssenterie. L’abus des fruits Verds, du lait, de la Viande bœuf, des concombres cruds y contribue pour le moins autant que l’air. Toute balance faite des bonnes terres, des bonnes eaux, et du Climat les bords du potomac et du haut james N’ont rien à envier à ceux de L’ohio. Il est vrai que je puis porter ici un prejugé de Sentiment, puisque L’ohio Ne Me rappelle pas les Mêmes souvenirs que Le james et le potomack: Le livre juif a eu raison de dire: lhomme ne vit pas Seulement de pain; je Sens qu’il vit aussi de la parole, et de l’échange des idées. On peut posséder ici de Vastes terres, de Nombreux troupeaux; Mais tout cela laisse la tête bien Vuide, le cœur bien fade, et les jours bien longs. Par calcul fait, j’ai plus Vécu à Monticello dans quelques heures que je N’ai Vecu dans ces contrées en plusieurs jours. Il est donc tout simple que je préfère des côteaux, Même Maigres à la terre d’Egypte et D’ohio. Agréez les sentimens D’estime et D’attachement avec lesquels j’ai L’honneur D’être, Votre très humble serviteur

C. Volney

RC (DLC); last page torn; addressed: “Mr Thomas jefferson Charlotte’sville Albemarle County Virginia”; endorsed by TJ as received 30 Sep. 1796 and so recorded in SJL.

Returning from a region touched on in Notes on the State of Virginia but never visited by TJ, Volney in this letter dealt with questions that he and his host had evidently discussed during the Frenchman’s visit to Monticello in June 1796. His discussions here of periods of high water on the Mississipi, the unlikelihood of an easy water passage to the Pacific via the Missouri, and TJ’s information about the Ouabache (Wabash) and other rivers took issue with assertions—including harsh criticism of TJ and his Notes—made by Gilbert Imlay in A Topographical Description of the Western Territory of North America; containing a succinct Account of its Climate, Natural History, Population, Agriculture, Manners and Customs … (London, 1792). Imlay, originally from New Jersey, had engaged in speculation in Kentucky in the mid-1780s, but left after failing to make good on land purchases. Little is known of his activities after shadowy dealings in England and France in the mid-1790s and a notorious affair with the writer Mary Wollstonecraft. On the heels of the Topographical Description, he published an epistolary novel about the western frontier, The Emigrants (London, 1793), which Volney may have had in mind when he consigned Imlay to the category of Voyageurs Romanciers. Despite the book’s guise as a series of letters written from Kentucky to an anonymous friend in England, Imlay was almost certainly not in America when he wrote the Topographical Description. Moreover, the title page depicted him as a “commissioner for laying out land in the back settlements,” when he had actually only been a deputy surveyor of Jefferson County, Kentucky, and the book’s introduction exaggerated his experience in the West by stating that he had grown to manhood on the frontier (Ralph Leslie Rusk, “The Adventures of Gilbert Imlay,” Indiana University Studies, x, No. 57 [1923], 6–25). As a promotional work centered on Kentucky, however, the Topographical Description was widely disseminated. A second edition soon appeared (London, 1793), as well as an Irish edition (Dublin, 1793), a German translation (Vienna and Berlin, 1793), and an American edition (New York, 1793) containing a second volume with material from other sources, including John Filson’s The Discovery, Settlement, and Present State of Kentucky (originally Wilmington, Del., 1784) and TJ’s Report on Public Lands (enclosed in TJ to George Washington, 8 Nov. 1791). See Evans, description begins Charles Evans, Clifford K. Shipton, and Roger P. Bristol, comps., American Bibliography: A Chronological Dictionary of all Books, Pamphlets and Periodical Publications Printed in the United States of America from … 1639 … to … 1820, Chicago and Worcester, Mass., 1903–59, 14 vols. description ends No. 25648.

While Imlay made several uncontentious references to useful information to be found in the Notes, he caustically criticized TJ’s lack of experience in the western regions: “He has written his notes on Virginia like a man of erudition, and considering that he never was in this country, he has given such an account of it as cannot be displeasing to an European. But, as in every thing which has characterized his political life, his judgment in this appears superficial, and his mind attached to the theory of its own fabrication” (Imlay, Topographical Description, description begins Gilbert Imlay, A Topographical Description of the Western Territory of North America; containing a succinct Account of its Climate, Natural History, Population, Agriculture, Manners and Customs …, London, 1792 description ends 109). Imlay claimed that the Notes were incorrect about the time of year in which the Mississippi and its tributaries experienced high water, and he made general assertions about the navigability of rivers such as the Wabash that did not substantiate the detailed information in the Notes. He also drew the conclusion that some “ridges of hills,” not “so high or so rugged as the Allegany mountain,” formed the only obstacle between the upper Missouri River and the Pacific Ocean, contrary to TJ’s statement in the Notes, reinforced by Volney in this letter, that the temperature and speed of the Missouri’s current implied a significant elevation of land near the river’s source (same, 105–7, 109–10; Notes, ed. Peden, 8–12). Imlay even more bluntly attacked TJ’s depiction of African Americans in the Notes, saying that he was “ashamed” of the Virginian’s “disgraceful prejudices” (Imlay, Topographical Description, description begins Gilbert Imlay, A Topographical Description of the Western Territory of North America; containing a succinct Account of its Climate, Natural History, Population, Agriculture, Manners and Customs …, London, 1792 description ends 185). Perhaps to validate Kentucky’s political institutions, which were derived from those of Virginia, he also found fault with TJ’s critical analysis of the mother state’s constitution and expressed regret that prominent individuals “who have acquired celebrity among the friends of freedom, should, by vainly circulating their crude sentiments, retard the progress of reason” (same, 168).

Imlay and TJ never exchanged views directly, and TJ is not known to have owned the Topographical Description. None of the notations made by TJ in his own copy of the Notes on Virginia—in the expectation, never realized in his lifetime, of thoroughly revising the work for a new edition—refers to Imlay’s book or to the information provided in this letter by Volney (see Notes, ed. Peden, xx–xxi). In the end, Imlay’s criticisms seem to have had little impact; Henri Grégoire, in De la Littérature des Nègres (Paris, 1808), referred to differences between TJ and Imlay on race and the abilities of black writers, but did not develop the issue (see Sowerby, description begins E. Millicent Sowerby, comp., Catalogue of the Library of Thomas Jefferson, Washington, D.C., 1952–59, 5 vols. description ends No. 1398).

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