Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from Rodolphe-Ferdinand Grand, [28 October 1784?]

From Rodolphe-Ferdinand Grand

Copy:7 National Archives

[October 28?, 1784]8

Monsieur

Mr Morris par sa Lettre du 27 May,9 me marque qu’il attendoit une future occasion pour me repondre au sujet de Fonds des Etats Unis, toutes les miennes l’ayant prevenu de mes besoins. Cette occasion s’est bien présentée, puisque J’ai reçu diverses de ses Lettres depuis, mais dans aucune il n’a été question de cet objet tout important qu’il fût, ne lui ayant point laissé ignorer qu’il ne me restoit pas de quoi faire face aux depenses courantes, et qu’il falloit en outre pour voir au payement des interest dus au Gouvernement que Mr Gojard fait monter à £ 837,599 l.t..1 Cependant et malgré un silence aussi deplacé, jugeant mieux de M. Morris que les apparences ne m’y invitoient, et par une suite de mes sentiments ainsi que de mon zèle, Je n’ai pu me refuser de continuer à payer ce qui s’est présenté, Salaires, Loan Office, [&c.],2 persuadé que Je ne resterois pas longtems en debours de mes avances qui s’élèvent aujourd’huy à pres de 50/m. [50,000] l.t. mais bien loin de s’en occuper, il paroit au contraire qu’on n’y pense plus. J’en ai une facheuse et nouvelle preuve dans une Lettre que Je viens de recevoir de Mr Morris en datte du 12 Août,3 elle n’est non plus du Surintendant des finances que s’il n’avoit jamais existé ce qui m’inquiette veritablement, non pas pour mes avances actuelles mais pour les futures, aux-quelles Je serai forcé malgré moi et malgré toute ma bonne volonté de mettre des bornes si Je ne reçois pas incessamment ces fonds.

J’ai cru devoir vous prevenir, Monsieur, de la position des choses et vous faire ces details pour ma justification dans tous les cas. Si mes sentiments souffrent d’une pareille resolution, J’aurai du moins la consolation d’avoir fait tout ce qui a été en moi, et tout ce qu’on pouvoit attendre du zéle qui m’a constamment animé. J’espére, Monsieur, que vous vous me rendez cette justice, et que vous voudrez bien agréer les sentiments respectueux avec les quels Je suis Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur

Grand

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

7In Humphreys’ letterbook, where he introduced it as “dated Paris the 28 of Augst. 1784 and enclosed to Congress in the Letter written by their Ministers Novr. 11 1784.” Humphreys had to have miscopied the date; Grand mentions having just received Morris’ letter of Aug. 12, which could never have reached Paris in so short a time. An English translation of this copy is in Giunta, Emerging Nation, II, 432.

8BF turned over two letters to JA and TJ at the beginning of November: this one and Vergennes’ of Oct. 30. JA described both in a letter to Congress written on Nov. 3: Adams Papers, XVI, 360–1. It seems likely that BF received the two letters around the same time, and that the present one was dated Oct. 28.

9Morris Papers, IX, 362.

1Achille-Joseph Gojard (b. 1740) was the premier commis of the finance department: J. F. Bosher, French Finances, 1770–1795: from Business to Bureaucracy (Cambridge, 1970), pp. 327–8. The interest on the 1781 Dutch loan was due on Nov. 5: Vergennes to BF, Oct. 30, below.

2Since August, Grand had paid a quarter’s salary to TJ and BF (14,583 l.t. 6 s. 8 d. each), and 22,000 l.t. to WTF for acting as secretary to the peace commission from Oct. 1, 1782 to Sept. 3, 1783. His accounts also record many other smaller expenses: Account XXVII (XXXII, 4); XLII, 4.

3Not found. For the provisions Morris made to enable Grand to pay the interest on the French-guaranteed loan in Holland, see Morris to BF, Sept. 30.

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