Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from Jean Rousseau, 13 June 1783

From Jean Rousseau9

ALS and copy:1 American Philosophical Society

Londres le 13. Juin 1783.

Monsieur

Depuis la Suisse oû je demeurois, j’eus l’honneur d’envoier à Vôtre Excellence, la copie d’un manuscrit sur l’indépendance du Nord de l’Amerique: au commencement de cette mémorable levée de boucliers, j’en avois déja envoié des Copies à la Cour de France & notamment à feu Mr: Le Comte de Maurepas, Mr: Le Comte de Vergennes Mr: Necker &c.

On avoit eu Soin dans ce tems la, de leurer le public, en voulant lui persuader que cette indépendance, Seroit d’un mauvais exemple pour les autres Colonies, & Surtout pour celles de la Monarchie Espagnole. Ce manuscrit dont je ne crains pas à présent de me nommer l’Autheur, non seulement prouvoit le contraire, mais demontroit aussi, que c’etoit le vrai intérêt de toutes les Puissances qui avoient des possessions en Amerique, de favoriser l’indépendance des treize Provinces unies.

Il a plut enfin à la Divine Providence de benir vos genereux efforts; l’Empire Ameriquain est au comble de sa gloire: Dieu veuille le regarder toujours d’un œuil favorable & le faire prosperer à jamais.

Forcé de quitter Genève ma Patrie, je suis revenu à Londres, où cy devant, j’avois demeuré pendant nombre d’années. S’il plaisoit au Congrès, de ranimer par un de Ses rayons, un homme marié de Soixante ans, il feroit Sans cesse des vœux au Ciel pour la Majesté du nouvel Empire, & pour le bonheur de Vôtre Excellence en particulier.

Je suis avec respect Monsieur, De Vôtre Excellence Le très humble & très obeissant Serviteur

Jean Rousseau

mon adresse est No. 87 Cornhill.

Mon Neveu Rousseau2 chez Mess: Isaac LeMaitre & Compe. Banquiers à Paris rue Montmorency aura l’honneur de vous remettre, la présente.

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

9This is Rousseau’s first communication since the spring of 1780, when he sent the manuscript he here inquires about: XXXII, 152–3.

1In an unknown French hand, which marked it as a copy. L’Air de Lamotte wrote a notation misidentifying the writer as “Cornhill.”

2Jean-François Rousseau, son of his brother Théodore: R. A. Leigh, ed., Correspondance complète de Jean Jacques Rousseau (52 vols., Geneva, Banbury, and Oxford, 1965–98), XVIII, 82, 83n; XLV, 313–16; XLVII, 202n.

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