To Benjamin Franklin from Ferdinand Grand, 5 January 1783
From Ferdinand Grand
LS:1 Historical Society of Pennsylvania
Paris ce 5 Janvr. 1783
Monsieur
La lettre dont vous m’avez honoré me demande mon Opinion sur celle qu’elle renfermoit de Mrs. Lecouteulx &c qui desirent scavoir si vous pouvez vous engager de leur fournir jusqu’à Deux Millions & demi pour les Achats de Piastres quils ont à faire pour M. Morris.2 Je ne puis ni ne dois avoir d’Opinion à ce sujet, mais pour fixer la vôtre, Monsieur, je dois vous éclairer sur la situation des Finances du Congrès en mes mains en conséquence & Suivant la situation actuelle de ce compte chez moi, Il resulte que mes payemens ou mes acceptations à ce Jour Sans y comprendre celles des votres dont je n’ai pas la Notte montent à L5.720 / m.3 & que le crédit n’est que de 4,548,880 l.t. 15 s. 4 d. & qu’à ce deficit d’environ 1200 / m l.t. Il faut ajouter les dépenses courantes qui, quoique peu considerables, etant repetées font un objet. Vous voyez par là, Monsieur, que le premier Quartier de L1500 / m qui echoit au premier d’Avril prochain, réduit à 900 / m l.t. à cause des L600,000 reçues & envoiées à L’Orient,4 est plus qu’absorbé & que je Serai obligé d’y Supléer de ma caisse. Il faut même que je me premunisse d’avance en conséquence, puisque dans l’Etat ci dessus je ne comprends que les traites de M. Rt. Morris avisées qui vont jusques à N 4295 & qu’il m’en a deja été presenté sous le N 602 puisqu’ etant sans avis de cette suite de Numéros je ne peux en evaluer l’objet. Si d’après cette situation il m’est permis d’avoir une Opinion elle me porteroit à me refuser à la demande de Mrs. Lecouteulx &ce. & je la fonderois Sur ce que ces Messieurs ont deja tiré de Hollande & pourront tirer encore de l’Emprunt qui y est ouvert; Sur ce qu’il me paroit que l’acceuil des traites de M. Rt. Morris doit être preferé à tout, & Sur ce qu’enfin nous pourrions ègalement lui procurer des Piastres si la suite offre le même avantage & nous laisse des fonds libres, aiant pour cela tous les moyens possibles par mes relations intimes à la Cour de Madrid— Voila, Monsieur, mes reflexions puisque vous les avez Souhaitées, je les subordonne avec plus de confiance encore aux vôtres. J’ajouterai qu’avant de faire une réponse à M M. Lecouteulx il conviendroit peut être davoir celle de M. de Vergennes sur ma lettre que vous vous proposiez de lui communiquer parceque s’il goutoit mon Idée M. Morris ne manqueroit pas de Piastres & plus convenablement que par tout autre Voye.
Je suis avec un profond Respect Monsieur Vôtre très humble & très obeissant Serviteur
Grand
Depuis cette Lettre Ecritte je recois une remise de Mrs Willink & Van Staphorst d’amstd6 de 360 / m l.t. qui figurent bien dans L’Etat de situation cydessus.
Son Excellence M. Bn. Franklin Passy.
1. In the hand of his son Henry.
2. BF’s letter is missing, but it concerned the Jan. 1 letter he received from Le Couteulx & Cie.
3. Grand is using L to indicate l.t. and m to indicate 1,000. The amount in question is 5,720,000 l.t.
4. As BF had told Morris on Dec. 23 (above), the new 6,000,000 l.t. loan from the French government was to be paid in quarterly installments with 600,000 l.t. in specie to be deducted from the first payment. This money was sent to Lorient to be carried to America by the General Washington.
5. On Oct. 7 and 25 Morris had sent Grand bills of exchange numbered 362 to 429 inclusive (worth in total 590,450 l.t. 8 s.). On Nov. 23 he sent those numbered 430 to 623 inclusive (worth in total 1,336,958 l.t. 10 s. 8d.): Morris Papers, VI, 663; VII, 114.
6. Part of the consortium of bankers handling JA’s loan in the Netherlands; see the American peace commissioners’ letter to them, Dec. 13.