To Benjamin Franklin from the Comtesse de Golowkin, 2 February 1781
From the Comtesse de Golowkin
AL: American Philosophical Society
ce 2. Fevr. [1781]3
Je vous remercie un million de fois, mon cher et bon Papa, des nouvelles que vous m’avès donnè, elles m’onts fait d’autant plus de plaisir, que je commençois à être inquiète de ce qu’on n’en avoit pas reçu par le dernier Courier, vous êtes bien bon de vous souvenir de moi, et de me le prouver d’une manière aussi aimable; je vous assure, mon cher Papa, que je pense beaucoup à vous, qu’il me tarde bien de vous revoir, j’espere que ce seras incessemment, me permettrès vous, de vous aller demander à dejeuner? On avoit promis de me mêner, mais cela seras long, et je crois que je prendrai mon parti d’aller toute seule.
Je vois que dans tous les paÿs du monde, on rends justice à mon Ami, et c’est un grand plaisir pour moi.4 J’aurois bien voulû vous repondre en Anglois mon cher Papa, je n’ai pas osè, mais j’ai êtè fort aise que vous m’aÿès ècrit dans cette langue, que j’aime, et que je veux cultiver encore davantage.5
Nous n’avons pas de nouvelles qui puissent vous interesser; me. de Tonnère est de nouveau bien mal, son lait lui est montè dans la tête, je crains bien, que nous ne la perdions.6 Comment vas la Musique? J’ai une jolie Romance que je vous apporterai la première fois que j’irai vous voir;7 je vous renvoÿe mon cher Papa, les papiers allemands avec bien des remerciment, je les ai trouvès très-bien ècrit, j’ai esperè que vous me permeterès de garder l’Almanac que j’aime parcequ’il vient de vous. Adieu, my Dear Papa, je vous embrasse tendrement et vous aime de même—
Je suis bien sensible au souvenir de Mr. Votre petit fils, il recevras incessemment des billets pour le Spectacle de Me. de Montesson.8
Si vous avès encore quelqu’autre nouvelle interressante pour moi aurès vous la bontè de vous souvenir de moi mon cher Papa? J’aurais bien tort d’en douter après ce que vous venès de faire—
On vient de me dire que Me. de Tonnère est sans esperance.
3. In response to BF’s of the preceding day, above.
4. The chevalier de Chastellux.
5. In an undated note the comtesse asks to borrow “pour une couple d’heures un Dictionaire Anglois et françois bien entendu que vous n’en avès pas besoin, je vous en serai très-obligèe, et vous la rapporterai demain.” APS.
6. The vicomtesse de Clermont-Tonnerre, the former Mlle de Passy (XXV, 389n; XXXI, 280n), died “en son Hôtel, rue Notre-Dame des Victoires”: Jour. de Paris, Feb. 7.
7. Among BF’s papers at the APS is a four-strophe romance in Mme Golowkin’s hand. The poet compares his garden favorably to Adam’s paradise: here he enjoys abundance and freedom from marital restraint, champagne instead of water. If Adam had sipped champagne, the poet says, he would not have coveted an apple and damned us all.
8. Charlotte-Jeanne Béraud de La Haie de Riou, marquise de Montesson (1737–1806), widowed in 1769, in 1773 secretly married Louis-Philippe de Bourbon, duc d’Orléans. To amuse the duc she put on plays, her own and those by others, in the theater of her hôtel, next door to the duc’s. During the winter there were two or three performances a week to which the most distinguished people at court and in Paris sought admission: Maurice Tourneux, ed., Correspondance littéraire, philosophique et critique par Grimm, Diderot, Raynal, Meister, etc. (16 vols., Paris, 1877–82), XII, 387–8; Métra, Correspondance secrète XI, 109; Larousse.