Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from Jean-Pierre Bérenger, 12 November 1778

From Jean-Pierre Bérenger

ALS: American Philosophical Society

Lausanne, ce 12 9bre. 1778.

Monsieur

Pardon si je vous écris encore: il ne s’agit plus d’un sujet sur lequel votre silence m’a appris à me taire.9 Cinq jeunes gens partent pour l’Amerique où je voudrais pouvoir les suivre: je les connais à peine de nom; mais ils sont Genevois, & ce nom est toujours cher à mon coeur; ils partent avec l’agrement de leurs Parens; leurs ressources les rendent independans de tout secours pécuniaire ils sont industrieux & sages, ils peuvent être utiles & le desirent: c’est ce qu’on m’assure. Ils veulent devenir americains; ils vous adoptent donc pour Père, daignez voir en eux des enfans; vous pouvez faciliter leur passage, leur épargner des malheurs, & rendre utile leur industrie. Daignez les protéger, les diriger, c’est l’office des gens de bien, de l’homme vertueux, du soutien & du vengeur de sa Patrie, c’est le vôtre.

Un grand nombre de Genevois aspirent comme eux à retrouver en Amerique une patrie plus libre encore que la leur & qui offre un champ plus vaste à leur activité & à leurs talens. Si par exemple, une manufacture d’Horlogérie pouvait être utile à Boston ou Philadelphie, il serait très possible de la former de Genevois, j’en sens la possibilité, j’en aurais le pouvoir. Mais un tel établissement est l’ouvrage de la paix.

J’ai appris que vous aviez reçu les Histoires de Genève. Je desirerais bien qu’elle vous parut comme à Mr. de Voltaire, l’ouvrage d’un bon Citoyen,1 d’un ami des hommes, & où le stile de l’Auteur faisait oublier les fautes de l’Imprimeur.

Permettez-moi de dire encore avec l’estime & le respect que tout homme de sentiment vous doit, que je me ferai toujours un honneur d’etre Monsieur Votre très humble & très obéissant serviteur

Berenger
de la Société de Lausanne

A Mr. le Docteur Franklin

Notation: Beranger Lausanne ce 12e. 9bre. 1778

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

9His attempt to enlist BF’s help in a projected history of the United States: XXVI, 4–8; XXVII, 280–2.

1Voltaire did not commit himself, at least in his extant writings, to even such mild praise as this. He was concerned with Bérenger’s cause; see Jane Ceitac, Voltaire et l’affaire des natifs . . . (Geneva, 1956). He had thanked the author in 1772 for the first volume or volumes of the Histoire, and purported to be eager to read the rest: Theodore Besterman, ed., The Complete Works of Voltaire: Correspondence and Related Documents, Definitive Edition (50 vols., Geneva, Toronto and Oxford, 1968–76), XXXIX, 176–7. But he had also remarked to Pierre Samuel Du Pont de Nemours three years later that the man who so annoyed the Genevan authorities “se mêle de Littérature”: ibid., XLII, 216.

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