Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from the Duc de Chaulnes, [1779?]

From the Duc de Chaulnes

ALS: American Philosophical Society

[1779?]5

J’ai été hier pour vous voir, vous etiés en affaire; comme je ne scavais pas a quelle heure vous seriés libre, et qu’il fallait que je fusse a paris a neuf heures, j’ai été obligé de remettre a une autre fois. L’Abbé Rochon chés qui j’avais été avant d’aller chés vous, m’a fait voir une experience electrique, qu’il m’a dit vous avoir montré, qui m’a embarrassé a expliquer d’abord mais en y reflechissant, je crois en avoir trouvé la solution; si vous etes de mon avis, je croirai que j’ai raison. Je crois même que l’experience confirmera mes conjectures (la figure est de l’autre part).

A est le vase de cuivre de l’abbé rochon sur son disque de verre et sur une table; B son petit pendule fait d’un fil de soye de D, en haut et d’un fil de lin de D en C. Presentement si l’on eleve le point D au dessus du bord du vase A il commence a y avoir au petit cylindre de cuivre C des attractions et des repulsions qui n’avaient pas lieu auparavant. Voici comme je raisonne sur ce phenomene.

Le vase A a un grand athmosphere  et le petit cilindre C est trop lourd pour pouvoir etre eloigné du vase A assés pour perdre son electricité, c’est a dire, hors de l’athmosphere; plus C est dans les conditions necessaires pour la perdre facilement, et plus il doit s’en rapprocher souvent. Ces conditions peuvent etre, que le fil de lin communique a un corps non electrisé, ou que depassant l’athmosphere de A, il lui devienne plus possible, de dissiper son electricité en aigrette; c’est ce qui me parait arriver, lorsque le fil de lin conducteur, depasse le bord du vase. Si j’ai raison, deux experiences doivent confirmer mon idée; en garnissant de cire, l’espace du fil de lin qui doit s’elever au dessus du bord A le mouvement d’oscillation doit être nul, et si l’on ajoute au fil de lin, un autre fil de lin en equerre, qui sorte de l’atmosphere de A, les oscillations doivent etre frequentes, quoique le point D ne s’eleve pas au dessus du vase. Vous voyés qu’il ne me reste precisement que la place de vous asseurer des sentimens que j’espere que vous me connaissés.

Je n’avais pas ce qu’il me fallait pour faire ces petites experiences. Vous l’avés si vous voulés les faire faire a l’abbé rochon; je compte aller un des jours de la semaine vous en demander des nouvelles.

Le Duc DE chaulnes

Addressed: A Monsieur / Monsieur francklin ministre / plenipotientiaire du Congrés / americain./. / A Pascy

Notation: Le Duc de Chartre

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

5Only a conjecture, as the experiment detailed in this letter has left no other traces and, as far as we can determine, had no historic significance. Alexis-Marie Rochon, the brilliant astronomer and optician who had invented the prismatic micrometer in 1777 and was currently garde du cabinet de physique et d’optique du roi at La Muette, did not often try his hand at electricity. In the summer of 1779, however, he and Le Roy engaged in a dispute over lightning rods, and BF was one of the judges: XXX, 277n. For his life and career see Danielle Fauque, “Alexis-Marie Rochon (1741–1817), savant astronome et opticien,” Revue d’histoire des sciences, XXXVIII (1985), 3–36; Maurice Daumas, Les Instruments scientifiques aux XVIIe et XVIIIe siècles, pp. 356–8. For assistance with this letter we are indebted to Prof. Charles Gillispie, Princeton University, and to Nahum Kipnis, Bakken Library and Museum, who repeated the experiment and reported that it works as described.

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