Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from the Abbé Dubois, 21 November 1778

From the Abbé Dubois

ALS: American Philosophical Society

à Nancy le 21 Nov. 1778. Ruë de la Boucherie

Monsieur

Permettez que je mette sous les yeux de V.E. une feuille du journal de Lorraine, où j’ai inséré un petit morceau de Poësie,5 qui a aumoins le mérite de ne vous être pas indifférent. Vous y verrez qu’aux extrémités du Royaume les François parlent de votre République ainsi qu’ils en parlent à Paris, avec la même estime et le même intérêt. Je ne croi pas qu’aucun Peuple de l’Europe, hors le Peuple ingrat dont vous vous étes séparés, ait vû sans admiration la conduite et les succès des Etats unis. Jamais aucune République ne s’est formée sous de plus beaux auspices. Les vertus, la liberté, la valeur, et, ce qui n’est encore jamais arrivé dans le Monde, les sciences et les Arts ont présidé à sa naissance: et elle aura aux yeux de la Postérité un avantage, dont pas une Nation ne sauroit se glorifier, de n’avoir point à rougir de son origine, et de pouvoir ecrire l’histoire véritable des heros et des savans qui lui ont donné l’existence. Le Nom de Franclin déja immortel dans l’Empire des Talens et de la Philosophie, y brillera parmi les plus grands noms de l’Amérique: et il apprendra aux siecles futurs qu’on peut être tout à la fois et un grand homme de Lettres, et un grand homme d’Etat. Agréez, Monsieur, l’hommage que rend ici à votre gloire et à celle de vos concitoyens, un inconnu qui vous honore et qui vous révère: et qui ose vous le dire, ne pouvant plus tenir secrets la haute Estime et le profond respect avec les quels il a l’honneur d’être De V. E. le Très humble et très obèissant serviteur

L’abbè DuBois

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

5The enclosure is missing, but the poem appeared in the Journal de Lorraine et Barrois for 1778, nos. XLI and XLII, pp. 182–6. Called Les Abeilles, the long allegorical fable tells how the famous bees of Mount Hymettus in Attica, having become too numerous, decided to establish a colony. After overcoming great hardships the colony flourished in a land which was free of the wasps, hornets, and swallows that had plagued them in their former home. When the Hymettus bees decided to impose a tax upon the colony, however, the victims could only respond with a cry of war. The young overcame the old in a fierce battle:

D’un Peuple encor nouveau redoutez la vaillance.

Tous ses soldats sont des lions

préts à périr pour sa défense

Tout Empire eut à sa naissance

des Dieux pour défenseurs ou bien des Washingtons.

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