To Benjamin Franklin from Karl Emanuel Graffenried, 16 January 1778
From Karl Emanuel Graffenried3
ALS: American Philosophical Society
Au Chateau de Worb près Berne en Suisse,
le 16me Janvier 1778
Monsieur
Permettes, et Excuses je vous prie ma liberté de vous adresser cette lettre, et de derober par la quelques uns des Momens si pretieux a vos Braves, libres et courageux compatriots. J’ose Home celebre et vertueux, vous demender un service, qui consiste dans l’instante priere de vouloir bien jetter un coup d’oeil favorable sur ce petit Memoire ci joint, et de m’honorer d’une Reponse a ce sujet, et de me procurer soit par votre persone soit par d’autres les Eclaircissemens que je souhaite, tres importents pour moi et ma Famille dans mes circonstences actuelles.
Possedent nombre de papiers originaux du comencement du siecle concernent les colonie Americaine comme lettres des Gouverneurs de Maryland, Caroline, et Virginie, de Mess. Penn, des concessions considerables, le diplome de Vicomte ou Landgrave de Membre de Parlement,4 ordre du soleil, armes ecartelée le tout hereditaire, doné, par les lords Proprietaires de la Nord Caroline, Je suis prêt a vous les envoyer, et a vous les remettre avec la plus grande confiance n’attendent que l’honeur de vos ordres pour cet effet. Plusieurs les Anglois m’ont asseuré que ces Actes etoient aussi curieux qu’importents pour le possesseur ou le proprietaire.
Sans doute que la part illustre, de laquelle vous recevrez mon instante et pressante priere suffit Monsieur pour vous interesser, et meriter votre indulgence, sans cela j’aurois prié Mr. Rousseau, pour un mot d’amitié de sa part auprès de vous persuadé que deux et si grands amis de l’Humanité et partisans de la vraye liberté doivent s’aimer et se conoitre, et je suis sûr que Mr. Rousseau en se rappellent le nom d’un Home qui a taché autrefois de lui etre utile pendent son sejour dans son Gouvernement,5 se seroit porté avec vivacité a me doner une marque de son souvenir et amitié, en protegeant de sa Recomendation mon affair auprès de vous. Daignes recevoir Monsieur les asseurences de la haute veneration et de la respectueuse Consideration avec lequelle j’ai l’honeur d’etre Votre tres humble et tres obeissent serviteur.
De Graffenried Baron DE Worb
Ancien Ballif de Nidau
3. The scion of a family that had made its mark in Switzerland and America. Graffenried’s grandfather Christopher, Baron Graffenried, was prominent in the settlement of North Carolina early in the century. He emigrated there from England with a group of Swiss and German religious refugees and laid out the town of New Bern. Troubles plagued them, and Graffenried acquired lands in Virginia to which he hoped to transport his colony; but in 1713 he gave up and returned to Switzerland. His son Christopher moved to Virginia and founded the American branch of the family; the Swiss branch continued through another son, the father of Karl Emanuel. DAB and the sources cited there; Archiv des Historischen Vereins des Kantons Bern, XLIII, part 2 (1955), 627.
4. A number of documents were enclosed, all of which are now in the APS. One was from Henry Duke of Beaufort, April 28, 1709, appointing the Baron his deputy and representative in the N.C. assembly and council. Another, in Karl Emanuel’s hand, came to the point of the whole inquiry. It spoke of his grandfather’s career in America and of his uncle Christopher, “Home de fort peu de Conduit qui se fit Maitre de Danse,” whose son was of doubtful legitimacy. Graffenried was asking, in other words, whether the title to the American lands had not for that reason reverted to his own line. He had been pursuing this matter for many years, as he wrote Valltravers on Aug. 19, 1778; six days later Valltravers in turn appealed to BF. APS.
5. In October, 1765, Rousseau took refuge on an island in the Lake of Bienne. The authorities in Bern were intent on expelling him and called upon Karl Emanuel, as lord of Worb and bailiff of Nidau, to do so. His sympathies were with Rousseau; he tried to procure delay, and then reluctantly carried out the orders. R.A. Leigh, ed., Correspondance complète de Jean Jacques Rousseau (40 vols., Oxford, 1965–82), XXVII, 102–3, 124–5, 131, 141–2, 147–9, 153–8, 169, 180.