Thomas Jefferson Papers

From Thomas Jefferson to C. W. F. Dumas, 9 June 1788

To C. W. F. Dumas

Paris June 9. 1788.

Sir

I have the honor of inclosing to you a state of such articles of intelligence as I received by the last packet which may be interesting in Europe. I stated them for the publisher of an English and American gazette printed here in English once a week, which begins and deserves to be read. If you think any of these articles worth inserting in the Leyden gazette, you will be so good as to put them into the shape proper for that paper.—I have not thought it well to mention that in the fray at New York Mr. Jay, and Baron Steuben were among those wounded by the stones of the mob. Indeed the details of that affair must be still greatly abridged to bring it within the compass of the Leyden gazette.

I write you none of the news of this country, because if I did you would probably not receive my letter. I shall therefore only add assurances of the esteem & attachment with which I have the honor to be Sir Your most obedient humble servt.,

Th: Jefferson

PrC (DLC). TJ’s enclosed State of … articles of intelligence has not been found, but it included the account of the riot in New York that Dumas, who made two copies without suppressing anything, forwarded to Luzac at Leiden and to the Van Staphorsts at Amsterdam (Dumas to TJ, 20 June 1788); it was printed by Luzac in the Supplément to the Gazette de Leide of 27 June 1788, under the heading: “Extrait d’une Lettre de New-York du 30. Avril,” and, like the similar account in TJ to Carmichael, 3 June 1788, was based upon letters from America (such as Madison to TJ 22 Apr. 1788, Carrington to TJ, 24 Apr. 1788) as well as the eyewitness account of John Paradise; like the letter to Carrington, it may also have included a general state of the progress of ratification but which Luzac possibly omitted from this issue of the Supplément because in that of 17 June 1788 he had published a similar account (one that Dumas informed Jay was not “his”). TJ’s account of the riot as published by Luzac follows: “Il y a dix jours que notre Ville vit éclater dans son sein une Emeute populaire, qui eût pu devenir dangereuse, quoique n’offrant rien d’extraordinaire, ni dans sa cause ni dans ses circonstances.—Les Chirurgiens de New-York avoient eu depuis longtems la coûtume de s’instruire eux-mêmes dans leur Art et de l’enseigner à d’autres aux dépens du respect dû aux cendres des Morts: Ils enlevoient secrettement les Cadavres du Cimétière et les disséquoient dans des Leçons Anatomiques, en présence de leurs Elèves. Cette atteinte, portée à l’inviolabilité des Tombeaux, est un Acte punissable en vertu de la Loi Civile; mais jusqu’à présent il avoit été commis avec tant de dextérité et de circonspection, qu’on ne l’avoit point découvert. Malheureusement, la douleur conduisit l’un de ces jours les pas d’un Citoyen de New-York vers l’endroit, où peu auparavant son Epouse avoit été inhumée en sa présence: A sa grande surprise il apperçut des marques, que la terre avoit été remuée depuis l’enterrement. Aussi-tôt il soupçonna, que le Corps de la Défunte en avoit été enlevé: Il se rendit à l’Ecole Anatomique, trouva moyen d’être admis à la Leçon; et entrant dans la Salle le premier objet, qui s’offrit à ses yeux, ce furent les tristes restes de son Epouse, dépouillée de ses vêtemens, et à moitié disséquée. Voyant ainsi ses soupçons changés en certitude, et plus furieux encore que pénétré de douleur, il courut dans les Ruës, se plaignit à grands cris, et souleva en un clin-d’oeil tout le Petit-Peuple de New-York. Cependant les Chirurgiens, craignant les excès de la foule qui s’attroupoit, cachèrent le Cadavre; et le Peuple ne le trouva point dans la Salle de l’Ecole: Alors il alla faire des perquisitions dans les Maisons des Gens de l’Art, qu’il suspectoit davantage. Ces recherches ne furent pas plus heureuses; et le Corps disséqué avoit disparu. Peutêtre l’affaire en seroit restée-là, parce que la multitude ne sçavoit point, à qui s’en prendre comme au vrai Coupable: Mais un des Chirurgiens, moins innocent du fait ou plus craintif que les autres, alla se rendre à la Prison, plus pour y chercher un asyle contre les violences, que sa conscience lui faisoit craindre, que pour subir la vindicte des Loix: L’événement ne répondit pas à son attente. La Populace, ne doutant plus qu’il ne fût le Spoliateur du Cadavre, attaqua la Prison et voulut l’en tirer à toute force: Le Gouverneur crut devoir intervenir, pour sauver ce malheureux: Il fit mettre la Milice Bourgeoise sous les armes: Mais celle-ci, jugeant que la Populace avoit un juste motif de vengeance, refusa d’agir. Dans cette extrémité, des Citoyens d’un rang supérieur firent réflexion sur le danger, qu’il y auroit dans l’exemple d’abandonner un Accusé, quelque coupable qu’il pût être, à la punition, que voudroit lui infliger la multitude sans Forme ni Procès: Ils s’armèrent donc et investirent la Prison, où l’infortuné Chirurgien s’étoit retiré. La multitude les reçut, en leur envoyant une volée de pierres: Plusieurs d’entre eux furent grièvement blessés, dans ce nombre des Personnes de la plus haute considération. Il ne resta donc à ces Citoyens armés d’autre parti que de faire feu sur les Mutins: Il en fut couché quatre sur le carreau. Dans ces entrefaites un plus grand nombre d’Habitans notables avoient pris les armes, quelques-uns à cheval, pour rétablir le bon-ordre et rendre à la Justice son autorité. Dès qu’ils arrivèrent à l’endroit du Tumulte, le Peuple se dispersa; et c’est ainsi que se termina une affaire, dans laquelle il est difficile de se décider entre deux Partis, l’un agissant d’après l’impulsion d’une raison, qui calcule ses démarches, l’autre entrainé par le mouvement vif et subit d’un ressentiment, que dicte la Nature et qu’avouë l’Humanité.—Aujourd’hui la tranquillité est parfaitement rétablie.”

TJ’s final paragraph indicates that his letter was sent by post, a fact which may account for a subsequent publication in the Gazette de Leide which stirred TJ to write directly to Luzac and which prompted another account (see note to Dumas to TJ, 24 July 1788). The publisher was one Pissot, bookseller, whose English and American Gazette, the Général Advertiser, had recently begun publication (see TJ to Hopkinson, 6 July 1788).

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