To George Washington from Charles-Joseph Leonardy, 10 August 1793
From Charles-Joseph Leonardy
hampton [Virginia] ce 10 août 1793.
Mon Général
Ayant eût l’honneur de servir sous les Ordres de Votre Excellence, au Siége d’York toon, en qualité de sous Lieutenant des Chasseurs au Régiment de Gatinois, permettés que j’ose exposer à vos yeux l’infortune dans laqu’elle me plonge les malheurs de St Dominque où j’étois employé comme Capitaine d’une Compagnie dans ce Corps, qui a merité par la prise d’une Redoute au Siège de cette place, le changement de Son nom en celui de Royalauvergne et une Piéce de Canon que Votre Excellence a daigné lui donner et qu’il conserve comme le gage le plus précieux.1
trois Compagnies et demie ont été detachées de ce Régiment le 18 décembre 1791 et embarquée pour le Cap François, où elles sont arrivées le 7 mars 1792 et le 3 avril, malgrés tous les efforts que nous ayons puent faire pour Sauver la Colonie des mains des Esclaves revoltés, la perte des hommes par le Climat, nous a oté tous moyens de résistance et par le malheur le plus grand la Ville a eté embrasée. obligé de fuir pour échapper comme une infinité de refugiés français; je me trouve ici où nous avons tous reçu de la bienfaisance des Etats Unis de l’Amérique les Secours de l’existence.2 mais il faut l’avouer à la bonté de Votre Excellence sans un Sol, denué de toute espéce de ressource par l’éloignement de ma famille qui est en Europe. j’ai avec moi, mon Epouse et deux Enfans, je ne peux pourvoir à leur entretien. n’ayant été payé comme tous les Officiers de l’Armée, de mes appointemens depuis le Mois de février dernier. n’ayant aucune connoissance dans les Etas Unis de l’Amérique, je n’ai de titre que l’avantâge d’avoir été employé Sous Vos Ordres et la connoissance des bontés de Votre Cœur, pour oser esperer d’obtenir un emprunt de trentre Louis que je remettrai lorsque je pourrai recevoir des nouvelles de ma famille, qui m’aidera jusqu’ à ce que je Sache une décision Sur le Sort des infortunés francois, Militaires et Citoyens, comme moi refugiés.3 Je Suis avec un Profond respect Mon Général de Votre Excellence le trés humble et trés obéissant Serviteur
Léonardÿ
Capitaine au 18ieme Régiment d’infanterie Cy devant Royalauvergne
ALS, DNA: RG 59, Miscellaneous Letters. Charles-Joseph Leonardy (b. 1758) was an officer in the Gâtinais regiment, which was deployed at the French colony of Saint Domingue prior to its transport in 1781 to the United States, where it participated in the siege at Yorktown. Leonardy, a sous-lieutenant in 1781, was promoted to lieutenant in 1785 and then to captain in 1791, shortly before he returned to Saint Domingue in 1792. The civil war of 1793 forced Leonardy and thousands of other soldiers and civilians to flee the island for the United States. Leonardy later returned to Saint Domingue and spent the remainder of his military career in the West Indies and at New Orleans before returning permanently to France in 1815. In this letter, Leonardy recounted his service at Yorktown, his return to Saint Domingue in 1792, and the destruction of the port of Cap Français in 1793.
1. On the taking of Redoubt No. 9 at Yorktown, the subsequent presentation of a piece of a “Brass Ordnance” to the Gâtinais regiment “as a testimony of their Gallantry in storming the Enemy’s Redoubt” on 14 Oct. 1781, and the renaming of the Gâtinais regiment to Royal Auvergne after Yorktown, see Howard C. Rice, Jr., and Anne S. K. Brown, The American Campaigns of Rochambeau’s Army, 1780, 1781, 1782, 1783, 2 vols. (Princeton, N.J.: Princeton University Press, 1972), 1:138–42, 150.
2. On the civil war in Saint Domingue, the burning of Cap Français, and the arrival of French refugees in the United States, see Thomas Jefferson’s Memorandum to GW, 26 July, and note 9, and GW to Jefferson, 4 Aug. 1793, and note 4, and Thomas Millet to GW, 20 Aug. 1793, and note 8.
3. Leonardy asked GW for a loan of thirty Louis to help support his wife and two children, who were with him at Hampton. The docket on this letter indicates that Leonardy was “requesting a loan of 30 Guineas.” No reply from GW has been found.