From Benjamin Franklin to Madame Brillon, 1 October 1781
To Madame Brillon
AL: American Philosophical Society
ce 1e Octobre 81 [1781]
J’ai reçu votre petite chere Epitre, ma bonne fille, datté a Villeneuve le 27 passée. Vous parlez des bons Amis qui vous soignent bien, des belles Vues que vous avez par vos fenétres, &c. Tout cela me fait du plaisir à entendre; mais je pense continuellement des Fatigues que vous devez souffrir dans une si longue voyage; des mauvaises Auberges, mauvaises lits, mauvais Cuisines, &c. & je crains pour votre tendre & delicat Fabrique: ces Idées me font de la peine. Je suis faché que je ne suis pas l’Ange Gabriel avec des grandes Ailes; car si cela étoit, je pouvois vous epargner tous ces Inconveniens, en vous prenant comme ma Chapeau-bras, & vous plaçant en une demi-heure doucement dans votre Apartement à Nice.
Voilà une grande Vide pour moi à Passy! Point de vous Accueils amicales & riantes; point de votre Musique charmant; point de vos aimables Enfants courrants a m’embrasser! Vos bons Voisins5 tachent de remplir ce Vide autant qu’ils pouvoient, mais il s’en faut beaucoup.
Mon jeun homme est bien sensible a vos Souvenirs. Il a été malade depuis le jour de vôtre depart; d’une Jaunisse: mais il est mieux actuellement,6 & presente ses Respects.
La Duchesse de Polignac est allée;7 la Reine est allée; & ma chere Amie est allée. Voila Passy un Desert! Mais c’est de vous que je me plains principalement, qu’avec & comme le Soleil, vous allez durement nous quitter pendant l’Hyver, quand nous aurons plus de besoin de tous les deux.
Dites a tous le bon Compagnie que je les aime tous tendrement. Je ne dis pas que je vous aime: c’est une Expression, il me semble, trop foible pour marquer ce que je sens. Mes Remerciments au bon Pere Pagin pour sa petite Ligne.8 Soignez vous bien les uns les autres, afin que vous serez tous restitués à moi en bon Santé, pour me faire heureux l’année prochaine.
5. The Le Veillards.
6. WTF’s illness continued for a while. On Oct. 14 he wrote Carmichael that having been long indisposed “with the Jaundice,” he was leaving that evening to recuperate in the country (Library of Congress). He was going to the château de Chaumont, in the Loire valley: BF to Mme Brillon, Oct. 12, below.
On Sept. 24 a bill from Guiard, the apothecary (XXXII, 6n), lists three purgatives for WTF: a potion, cream of tartar, and two ounces of manna, a medicinal preparation from the European flowering ash. On the 27th the bill mentions an unspecified medicine “selon Lordonnance” and charges the same amount, 1 l.t., 10 s., as for the potion; on Oct. 1, “2 gros de Sel de Glaubert,” a soda sulfate used as a cathartic. All of these ingredients occur in various undated prescriptions found among BF’s papers at the APS and written presumably by John MacMahon, the family physician (XXV, 4n).
7. Yolande-Martine-Gabrielle de Polastron de Polignac (c. 1749–1793), the queen’s favorite. Her husband, Jules de Polignac, profited from his wife’s favor and received a hereditary duchy in 1780: Larousse. On Sept. 7, 1781, Bachaumont’s continuator reported that the duchesse “s’étant établie dans la maison de M. le Rez-de-Chaumont à Passy, pour y faire ses couches, toute la cour s’est rendue à la Muette, afin que la Reine pût avoir la facilité de voir cette favorite.” Mémoires secrets, XVIII, 27. The duchesse gave birth to a boy, Camille-Henri-Melchior, later comte de Polignac (1781–1855), their third son: Larousse.
8. Appended to her letter of Sept. 27, above.