Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from [Louis-Valentin Goëzmann] de Thurn, [c. 19 November 1783]

From [Louis-Valentin Goëzmann] de Thurn2

AL: University of Pennsylvania Library

[c. November 19, 1783]3

Memoire

M. de Thurn, de la Societé Roiale de Metz, issû d’une trés ancienne famille d’Allemagne, Etablie depuis Deux siecles dans la province d’Alsace, aujourd’huy sous la domination de la france, et allie aux meilleures maisons de cette province, réclame la bienveillance et l’appui du ministre plenipotentiaire des Etats-unis de L’Amerique, pour le sucçés du projet qu’il a formé d’aller S’Etablir sous leur domination, avec le Seul Enfant qui lui reste, et d’y transporter toute sa fortune.

Il est d’un pays, où la culture de la vigne forme une des grandes occupations des gens de la Campagne; mais comme on n’y a trouvé jusqu’à present des débouchés qu’en Suisse, une tres grande quantité de vignerons, dont la subsistence est devenue si difficile dans un pays accablé d’impots, et qui manque de Commerce, se determineroient aisément à le quitter, pour adopter une patrie plus heureuse.

Il a le désir le plus ardent de Contribuer, suivant tous ses moiens, à la prosperité des Etats-unis en General, et de celle des Colonies en particulier, qui voudra l’adopter.

Mais pour rassembler ces moiens, et pouvoir offrir aux Etats-unis Sa personne et Sa fortune, il a besoin de L’Entremise et de L’appui de leur ministre plenipotentiaire.

Il ne jouit quant à present que de 4000 Liv. de pension, dont 2000 sur le trésor Roial, et 2000 sur les fonds des affaires Etrangeres, que M. Le Comte de Vergennes lui a fait accorder dernierement à son retour de Londres.

Mais il a une créance Considerable sur le domaine d’Alsace, pour raison de la quelle, et d’un traitement dont il jouissoit cy-devant sur la finance, il lui a eté promis, de la part du Roi, une indemnité.

C’est pour l’obtention de cette indemnité qui le mettroit à meme d’offrir aux Etats-unis Des services réelement utiles, en Cooperant de sa fortune à l’avancement de la Culture, de la population, et de L’industrie De la Colonie où il S’Etabliroit, qu’il réclame les secours et l’appui de leur ministre plenipotentiaire auprès de la Cour de france.

Il Espere que ce ministre s’y prêtera d’autant plus facilement, qu’il ne s’agit que de l’exécution litterale Des titres les plus respectables qui existent parmi les hommes, et des promesses Contenues dans un Bon signé de la main du Roi.

A L’Effet de quoi il a l’honneur de joindre à ce mémoire une copie Certifiée de celui Sur le quel ce Bon du Roi4 est intervenu, et qui fera voir au ministre des Etats-unis, que c’est pour avoir secondé leur Cause et leurs interets autant qu’il a Dépendu de lui, Durant le Guerre et dans un pays ennemi, que le Roi lui a fait ces promesses.

Et afin de manifester dèz à present qu’il n’est occupé que de ce qui peut Contribuer au plus Grand interêt des Etats-unis, il a l’honneur de joindre ici un memoire sur un projet de Commerce de vin,5 qui peut promettre les plus grands avantages à la Compagnie Ameriquaine qui L’Entreprendroit.

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

2Goëzmann (1729–1794), who appended de Thurn to his name, began his career as a magistrate of the Maupeou Parlement. He was forced to resign in 1774 after Beaumarchais accused him of corruption in a series of celebrated pamphlets. In late 1780 or thereabouts, the French government hired him as a spy. He operated in London under several aliases until July, 1783, though his work was criticized and he was accused of various indiscretions: DBF, under Goezmann; Richard B. Morris, The Peacemakers: the Great Powers and American Independence (New York, 1965), pp. 136–46.

3The date of Castries’ certification of de Thurn’s bon du Roi, which was enclosed with the present letter.

4The enclosure is de Thurn’s copy of a memoir presented by Sartine to the king in September, 1780. Sartine explains the need to send a spy to London to discover the intentions of the enemy fleet. He recommends de Thurn as a man who would be capable of such work and who could assume the guise of a malcontent. He proposes to pay him and his son, an officer in the Bavarian regiment, 12,000 l.t. for their joint efforts. Before agreeing to the assignment, de Thurn requests 200 louis to cover debts that he claims to have acquired in the service of the government. Below this text, de Thurn copied the certification that Castries had written on Nov. 19, 1783, confirming that the memoir was presented to the king by Sartine and that the king had approved it.

5Missing.

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