Thomas Jefferson Papers

Enclosure: Observations sur le Tableau en deux parties, 9 July 1788

Enclosure
Observations sur le Tableau en deux parties

On voit par ce tableau que les 3,400,000₶ de rentes viagères sur des Têtes choisies, emploïées à payer annuellement pendant seize années, la Dette des Etats-unis, laisseroient des la huitième année, un capital excédant la dette et les interets de 26,272,507.₶ desquelles separant l’escompte pendant huit ans, il resteroit 16,432,087,₶ qui peuvent être considérées comme le bénéfice net de l’opération, au moment où les rentes seroient achetées, destinées au payement de la Dette, et les excédens vendus; ensorte que les Etats-unis ne débourseroient reellement, pour acquitter leur Dette

de trente quatre millions, que l’excédent de cette somme sur £16,432,087
  C’est à dire que pour payer 34 millions, ils ne débourseroient réellement que  17,567,913
 34,000,000

Mais ces calculs doivent être modifiés par les observations suivantes.

  • 1.° Cette opération ne peut pas être faite sans fraix. Elle exige 1.° un Emprunt de 34 millions au moins; une livraison de Contrats, et des remboursemens annuels, soit de l’Emprunt soit des interets. 2.° Un emploi du produit de l’Emprunt en viager. Pour faire cet emploi, il faut acheter le viager, choisir les Têtes, retirer les contrats, procurer les certificats de rentes. 3.° Il faut ensuite retirer les rentes, vendre les excédens du viager; et comme on ne pouroit éxécuter cette vente le meme jour, ni de la meme manière, il faut que certaines opérations soient remplacées par d’autres équivalentes. 4.° Il se pouroit même qu’il y eut des avances à faire pendant un ou deux ans, à cause du Déficit des rentes comparées aux payemens annuels de la Dette. Tout cela entraine comme l’on voit une Manutention assez compliquée. Elle demande de l’intelligence, de l’exactitude, du zèle et de la fidélité: ce qui n’est pas à trouver pour rien.
  • 2.° L’es Etats-unis, quoique réunis par une Convention fédérale propre à leur donner le plus grand credit, trouveroient difficilement des prêteurs qui leur fournissent une somme de trente quatre millions. Peut-être même que s’ils étoient Certains de la trouver, ils jugeroient plus convenables à leurs rapports politiques d’employer tout de suite cette Somme à s’acquitter envers la france, qu’à faire une Spéculation quelqu’avantageuse qu’elle put leur être.
  • 3.° Enfin quoique le produit des rentes viagères soit determiné par une probabilité très voisine de la certitude, les Etats-unis auroient sans-doute de la répugnance à entreprendre une grande Spéculation dont le resultat seroit fondé sur la vie de Cent individus. Il est sans exemple que l’événement n’ait pas repondu aux Calculs faits d’avance sur la probabilité de la vie humaine; mais il faut avoir souvent et long-tems réfléchi à cette matière, pour se livrer à ces probabilités. C’est l’histoire de la Navigation.

Ces Observations expliquent pourquoi l’on ne presente point le Tableau en deux parties, comme une Spéculation que les Etats-unis doivent faire; mais uniquement comme la baze sur la quelle reposent des propositions qui, en réduisant le bénéfice des Etats unis, rémédieroient aux divers inconvéniens de la Spéculation, telle que le Tableau en deux parties la présente.

On a donc fait un second Tableau. Celui-ci offre le développement du marché que les Etats-unis pouroient faire avec la Compagnie Royale d’assurances sur la vie, pour acquitter par son moyen la Dette énoncée dans le Compte rendu des finances de france pour l’année 1787, et dans le même nombre d’années.

  • 1.° Par ce marché la Compagnie seroit autorisée à acheter au nom et pour le Compte des Etats-unis, trois millions Cinq cent Soixante et dix mille livres de Rentes viagères. On suppose qu’elles ne couteroient pas plus de 34. millions.
  • 2.° La dite Compagnie acheteroit les dites rentes, les constitueroit sur cent têtes de jeunes filles, et en feroit la perception; le tout à ses fraix.
  • 3.° La Compagnie garantiroit la vie des Têtes, de manière que le revenu général seroit fixé sur un pied certain.
  • 4.° Elle se chargeroit de revendre les excédens de rente de la manière qu’elle jugeroit à propos, et à ses risques et perils.
  • 5.° Elle s’engageroit envers les Etats unis et envers le Gouvernement de france à acquitter la Dette des premiers dans le nombre d’années, et sommes énoncees, dans le Compte rendu des finances de france pour 1787.
  • 6.° Les Etats unis, de leur côté, seroient tenus de faire payer exactement à la Compagnie chaque année, et pendant seize ans consécutifs, les Sommes indiquées dans le Tableau cy-après, les quelles Sommes montent ensemble à 34,828,068 livres; ensorte que l’économie des Etats unis dans ce marché seroit de £11,271,932. outre l’interêt de ce qu’ils auroient à payer de moins chaque année.

Dans le cas où les rentes viagères necessaires à cette opération couteroient moins de 34 Millions de livres, les Sommes annuelles payables par les Etats unis seroient reduites dans la proportion de ce qui auroit été dépensé de moins que 34 millions; si elles coutoient plus, ces Sommes seroient augmentées aussi à proportion.

Telles sont les principales conditions de marché que les Etats unis pouroient faire avec la Compagnie Royale des assurances sur la vie. On y ajouteroit de part et d’autre toutes les autres conditions qui paroitroient necessaires, et qui découleroient de la nature même du marché. On ne s’est pas attaché à les rechercher, parcequ’elles ne sont point essentielles pour déterminer le marché. En en mettant la baze sous les yeux du congres, ainsi que le Développement de son éxécution, on Lui offre tout cequi peut le déterminer, quant au calcul. Il ne sauroit etre difficile de convenir ensuite de tout cequi importeroit à la Sureté des Contractans.

MS (DLC); see note to covering letter, above.

It is difficult to believe that one so well acquainted with American institutions as Clavière was could have been unrealistic enough to suppose that TJ would place these proposals Sous les yeux du congres, even as an object of curiosity. TJ had long known that Clavière and a group of Dutch bankers had approached the French ministry with the hope of purchasing the American debt at a heavy discount, and had transmitted information of this to Jay, urging late in 1786 that there was “no time to lose” if Congress desired to forestall such private speculations by making its own loan in Holland and liquidating the debt to France on its own terms, an object that TJ earnestly recommended just as, on an earlier occasion, he had urged Virginia to buy up its own state debt in order to forestall speculators (see TJ to Jay, 26 Sep., 12 Nov. 1786). But it is significant that when Clavière’s close friend and associate, Brissot de Warville, departed for America, TJ did not know what his real object was, though he suspected (correctly) that it related to land speculation. This ignorance of Brissot’s agency was due to the very good reason that the principals desired that it be kept secret. “His views in going to America,” wrote Parker to Andrew Craigie, “are principally to obtain a perfect knowledge of the funds and the land in the western Territory. The representations that he will make to his friends in Europe will determine them respecting the purchase of the Funds. As he is a literary man … he will pass unsuspected in America of having any design to buy the Funds. … If he should recommend them to his connections they will make large purchases, all of which he proposes to confine entirely to you and Col. [William] Duer.” Parker hoped to confine this operation “so that we shall be all united in one general interest” and he urged Craigie to introduce Brissot to “all your friends in congress” (Parker to Craigie, 2 June 1788, quoted in Eloise Ellery, Brissot de Warville, Boston, 1915, p. 433–4). Parker, too, had experienced many good offices at the hands of the American minister, but this secret speculative operation, aimed both at the American domestic debt and at the debt due France, was withheld from TJ. A few weeks earlier TJ had written urgent letters officially and privately to suggest a policy of debt management that would sustain American credit, forestall speculation, and guarantee that the government under the new Constitution would be able to begin operations with a sound credit in Europe (TJ to Madison, 3 May 1788; TJ to Jay, 4 May 1788; TJ to Washington, 2 May 1788). The policy that he recommended was, moreover, characteristically aimed at public benefit and grounded on the hope that a candid, open approach would inspire confidence: “Honest and annual publications of the paiments made will inspire confidence, while silence would conceal nothing from those interested to know” (TJ to Madison, 3 May 1788). The policy that he opposed was such a private, non-competitive, secretly-arranged negotiation as Parker favored, and the observation that “silence would conceal nothing from those interested to know” had an ironic twist in the speculation embarked upon by Clavière, Parker, Stadnitski, and Cazenove—for that speculation included among its principals William Duer and Samuel Osgood (the latter as secret partner), both members of the Board of the Treasury (Merrill Jensen, The New Nation, p. 385–6). This fact not only helps explain the need for secrecy, but puts in a clearer light the “note of moral superiority” in the report of the Commissioners of the Treasury on TJ’s letter of 26 Sep. 1786 to Jay (see note to that letter, and Malone, Jefferson, ii, 188–89). Further, it suggests that the present fanciful scheme may have been intended to occupy the attention of Congress, to prolong debate, and to serve as a screen for activities going on under the immediate eyes of Congress. If this conjectured object was in contemplation, the adventurers failed, for TJ pigeonholed the proposals and the operators went on to their own unsuccessful conclusion, brought about in large part because they came to mistrust each other; because Robert Morris and Gouverneur Morris soon entered the scene; and because the Dutch bankers had already laid the groundwork for their own ultimate success among the several competitive groups. These facts, too, put in perspective the urgent appeal that TJ again repeated after two years. In his letter to Jay of 3 Aug. 1788 TJ again returned to the “momentous object” of preventing a speculative transfer of the American domestic debt to Europe. Speculations had already begun in France, he reported, and if this debt were to be retained at home “there is not a moment to lose; and I know no means of retaining it but those I suggested to the Treasury board in my letter …” of 29 Mch. 1788. Save as an example of his consistent public purpose and as a contrast to private profit-seeking, TJ’s long effort was a failure, and the words would return to exacerbate his sensitive nature when Alexander Hamilton made a “tortured” use of the original proposal of 26 Sep. 1786 (see TJ to Washington, 17 October 1792).

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