Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from Thérèse Aerts, August 1783

From Thérèse Aerts

ALS: American Philosophical Society

Bruxelles ce Aout 1783.

Monsieur,

La confience que vous inspire à toutes les personnes qui ont l’honneur de vous connaitre m’enhardit à recourir une seconde fois à vos bontés. Ma reconnoissance ose vous rappeller Monsieur La lettre que vous m’avez fait la grace de m’écrire en datte du 28 Aout 1782.6 Le Sentiment en est profondement gravé dans mon Coeur. Cette lettre a fait Longtêms mon espoir et ma consolation; je croÿois voir approcher le jour qui devait mettre un terme à toutes les engoises de ma scituation; helas! le sort semble L’emporter sur les demarches plaines de bonté et de commiseration que vous avez daignez faire en ma faveur. Il s’agissait de trouver les moÿens de retracer un epoux qui s’est expatrié pour aller se fixer à boston, vous aviez ut la bonté de vous addresser pour cet effet à Mr. Williams à nantes, et de le charger de correspondre avec moi. Apres huit mois d’attente Mr: Williams m’a fait l’honneur de m’écrire qu’il n’avoit jusqu’à lors rien recu touchant l’existence du nommé Smith mon epoux—7 Je suis donc sans espoir de ce coté la apres cinq années de souffrances et d’incertitudés. La derniere lettre de mon mari en datte du 24. Avril 1778. me marquait que si après une année révolue je n’apprenois point de ses nouvelle, ce seroit une preuve certaine qu’il auroit cessé de vivre. Quatre années se sont écoulées depuis la revolution de cette fatale année, sans qu’il m’ait été possible de decouvrir si mon epoux est en vie, ou si ajant cessé de vivre, les personnes qu’il avoit rendu depositaires de ses fortunes sont en même au point de remplir ses dernieres volontés. Jugez Monsieur de ma situation; abbandonnée de mon epoux étrangere à ses parens qui se vangent par le cruel delaissement du chagrin que leurs à causé un fils denaturée, je languis sans secours, et sans appuis, je vois s’éloigner chaque jour la faible, et la seule ressource sur laquelle il m’étoit permis dans ma misere de jetter les ÿeux, mon mari vivant m’avoit promis des de secours il savoit combien il m’étoient necessaires, la justice la pitie lui faisoient un devoir de m’assister depuis cinq ans je n’ai plus aûcune de ses nouvelles, s’il est mort qu’on me rende son bien il en à disposé en ma faveur, toutes les loix divines et humaines viennent à l’appuis de ma juste réclamation, mais pourquoi vous importuneraisje de mes peines; j’en ai dit asséz pour interesser l’âme du plus grand des hommes, du plus sensible du plus genereux. Comme la multiplicité de vos affaires ne peut que vous avoir fait perdre de vue les details de ma demande, je prends la liberté Monsieur d’en joindre ici la copie telle que j’ai eu l’honneur de vous l’envoier. J’ai l’honneur d’être, Monsieur, Vôtre très-humble et tresobeissante servante8

M: T. Aerts NÉE Speeckaert

P.S. Je vous prie, Monsieur, d’adresser l’honneur de vôtre reponce sous le Couver de Mr Vain Controlleur au Bureau Général des Postes des Paÿs-bas, à Bruxelles.

Notation: Aerts Mde. Bruxelles Aout 1783.—

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

6Neither her earlier letter nor BF’s response has been located.

7With the present letter (as she says below), she enclosed a copy of the three-page memoir she had sent earlier. It states that her husband, François Joseph Aerts of Brussels—who had taken the name Smith—had written from St. Pierre, Martinique, to a merchant in Brussels on April 21, 1778, saying that he was sailing for Boston aboard the privateer America, Capt. John Allen Hallet, with a cargo of goods consigned to William and Godfrey Hutchinson of Boston. If after a year there was no word from him, the merchant was to get his will, made out in favor of his wife and children, and arrange for them to claim what was due to him by the Boston firm. All this could be done through BF in Paris. Mme Aerts begged for BF’s help, as all attempts to contact her husband had failed.

WTF forwarded Mme Aerts’s first letter and memoir to JW, on the day BF answered her appeal. JW in turn forwarded her memoir to a correspondent in Boston: JW to WTF, Sept. 16, 1782 (APS); JW to Joshua Eaton, Sept. 16, 1782 (Yale University Library).

8“Smith” (c. 1750–1802) abandoned his family and settled in Pennsylvania, where he took Elizabeth Brodhead as his common-law wife around 1780 and, as “Dr. Francis Smith,” became a well-respected physician. According to a statement he wrote near the end of his life, he was born Josephus Jacobus Aerts; he was intelligent, fluent in many languages, and anti-authoritarian by nature. A six-month stint in a dungeon for an unspecified offense inspired him to change his name; in 1777 he went to America, where he was commissioned in the Continental Army on July 29, 1778. One of his sons from his first marriage, Francis Alexander Smith, emigrated to the United States in the early 1790s and settled near his father: Alfred Mathews, History of Wayne, Pike and Monroe Counties, Pennsylvania (Philadelphia, 1886), pp. 880, 1002–3; JCC, XI, 730; Anne Goodwill and Jean M. Smith, eds., The Brodhead Family: the Story of Captain Daniel Brodhead, His Wife Anne Tye and Their Descendants (8 vols. to date, Port Ewen, N.Y., 1986– ), II, 130–4; Francis Alexander Smith to Stephen Girard, Feb. 27, 1812, Stephen Girard Papers, Girard College.

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