J’ai eû l’honneur de répondre aux deux lettres dont Votre Excellence m’a honoré les 3 & 4 du Ct. J’ai reçu depuis celle du 5e avec l’avis de l’apparution de l’Escadre Angloise sur la Côte de Newyork, je crois qu’une partie tiendra la mer pour Croiser.

Le papier de Newyork que vous avez eû la bonté de m’envoyer annonce les dispositions de l’Angleterre pour la paix prochaine dont elle a autant besoin qu’aucune des parties belligérantes. Je ne prévois pas cependant qu’elle puisse être aussi prompte qu’on pourrois le désirer parceque le Parlement ayant donné des instructions a M. de Grenville pour traiter avec les Colonies en les qualifiant de Rébelles, La france a exigé l’indépendance pour préliminaire. Il essentiel qu’un nouveau Parlement réforme cette mesure de l’Ancien et mette M. de Grenville en état de pouvois traiter avec les Etats-unis comme de puissance a Puissance.

J’ai l’honneur d’informer Votre Excellence qu’il déserte beaucoup de soldats embarqués sur mon Escadre et on m’a assuré qu’ils parvient au service des Etats-unis. Il y a ici plusieurs francois établis qui les embauchent pour votre armée et je suis persuadé que c’est contre vos ordres. Je prie Votre Excellence de vouloir bien ordonner qu’on me renvoye ces hommes qui m’ont été donnés en remplacement de Matelots et qui me sont d’une necessité absolue. Je paierai toutes les dépenses qui seront faites a cette occasion. J’ai l’honneur d’être avec les sentimens de la plus haute consideration et de respect De Votre Excellence Le très humble et très obéissant serviteur

le Mis de Vaudreuil