Je reçois a l’instant la lettre que Votre Excellence m’a fait l’honneur de m’ecrire, ainsi que les deux gazettes de Newyork et de Philadelphjie qui m’ont été envoyées par M. le Cte de Rochambeau. J’aurai soin de faire partie pour france les quatre lettres qui étoient jointes a votre dépêche et je les adresserai sous le couvert du Ministre de la Marine a qui je les recommanderai.

Un Brieg Ameriquain parti de Cadiz le 28 8bre et arrivé a Portsmouth le 24 de ce mois rapporte que l’escadre Angloise de 32 Vaisseaux avoit pénétré dans la rade de Gibraltar par un Coup de vent de S.O. qui en avoit designé l’armée combinée; que le Vau Espagnol le San Miguel avoit été pris, qu’un autre s’étoit perdu sur la Côte, que les Batteries flottantes avoient été incendiés par les boulets rouges de la Place, que les troupes francoises qui étoient devant Gibraltar étoient déjà rendues à Cadiz et que la flotte combinée à travers de laquelle il a passé rentrois dans ce port le jour de son Départ.

Ces nouvelles ne sont point agreables, mais elles nous laissent la perspective de croire que la Cour d’Espagne va serieusement s’occuper d’agir efficacement contre l’ennemi commun, si elle fait lever le siege de Gibraltar. J’ai l’honneur d’être avec les sentimens les plus respectueux De Votre excellence Le très humble et très obeissant serviteur