Aussitot après avoir reçu la lettre dont Vous avez bien voulu m’honorer, le 5 du courant, je me suis empressé de remplir votre Commission. Le porteur de la présente a eu malheureusement quelques affaires qui l’ont retenu ici plus longtems que je le voulois et dont il m’a témoigné ses regrets. Je compte toujours que Vous serez parfaitement satisfait de la fidélité et des services de votre Maître d’hotel, Joseph Rapin.

J’ai deux habiles cuisiniers à faire choix. Je Vous enverrai le plus habile: car l’on m’assure qu’ils sont tous deux très honnêtes gens. Mais Je desirerois que Vous vouliez bien m’informer quels gages Vous voulez lui donner; je ferois après ce que possible pour le meilleur marché. Je traite vos Interêts que Vous avez la bonté de me confier, comme les miens propres.

Je viens, Monsieur, le Président, de traduire votre Discours. J’en suis encore tout ému. J’oserai Vous dire que l’Antiquité n’offre rien d’aussi sage sur la Liberté et d’une Eloquence aussi sublime et aussi persuasive. La Postérité Vous en bénira. Vous êtes digne d’Elle. Vous vivrez éternellement dans la mémoire des hommes libres.

Daignez agréér, Monsieur le Président, mon profond Respect et permettez moi de partager la Gratitude que Vous doivent les bons citoyens de tous les Paÿs.