21To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 9 [November] 1779 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Si je le voulois bien mon bon papa j’aurois le droit d’éstre un peu fâché contre vous; me voici sans reproches a ma troisieme épistre, et de vous pas un souvenir, pas le moindre petit mot. … Mon ésprit est de mauvaise humeur en vérité; pour mon coeur il vous aime tant qu’il vous éxcuse encore; il dit, ce papa si bon aura eu des affaires—peut éstre un peu de...
22To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [15 December 1778?] (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Si votre françois n’est pas trés pur, il est au moins trés clair! je vous donne ma parolle d’honneur de devenir votre fémme en paradis, a la condition pourtant que vous ne lorgnerés pas trop les viérges en m’attendant; je veux un mari constant, quand je le prendrai pour l’étérnité; entendés vous mon papa: je ferai part a maman ce soir de vos bonnes...
23To Benjamin Franklin from Madame Brillon with a Note from Jacques Brillon de Jouy, 20 October 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society J’ai reçu a mon arrivée ici mon bon papa votre léttre du 1er octobre, elle m’a fait un sensible plaisir, j’y ai retrouvé des marques de votre amitié, et une teinte de cétte gayeté et de cétte galanterie qui fais que toutes les fémmes vous aiment parceque vous les aimés toutes; votre proposition de me portér sur vos aisles si vous étiés l’ange gabriél m’a...
24To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [after 10 July 1780] (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society J’ai été dans un état violent, et je suis excéssivement foible; quand vous voudrés me venir voir un moment, je vous recevrés avéc grand plaisir, mais de longtems je ne pourrai vous allér chérchér:/: Mon ami ma machine est foible, le sort m’a déstiné a souffrir, je souscris a cét arrést, n’y pouvant rien changér; je n’ai rien a me reprochér je fais de...
25To Benjamin Franklin from Anne-Louise Boivin d’Hardancourt Brillon de Jouy, 13 October 1782 (Franklin Papers)
ALS : American Philosophical Society Comment estes vous mon bon papa? Jamais il ne m’en a tant coutté de m’éloigner de vous, chaques soirs il me semble que vous seriés bien aise de me voir, et chaques soirs je pense a vous; lundi 21 j’irai vous retrouver, j’espere qu’alors vous serés bien Sur vos jambes et que le thé du mercredi samedi, et celui du dimanche matin reprendront tout leur lustre....
26To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 8 May 1779 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Mon áme est plus calme mon chér papa, depuis qu’elle s’est déchargée dans la vôtre; depuis qu’elle ne craint plus que mile j + + ne se retire chéz vous, et n’y fasse votre tourment et celui de votre chér fils: plus je refléchie a sa démarche à ce sujét et a la proposition que vous a fait mr de C++, moins je conçois qu’un homme de son age, qui est peu venu...
27To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 15 February 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Vous n’estes point venu hier mon bon papa étiés vous incomodé? aviés vous affaire? ne m’aimiéz vous pas tant qu’a l’ordinaire? Je me suis téllement accoutumée a vous voir deux fois la semaine, que les jours ou vous ne venés pas me semblent rayés de mon éxistance, de cette éxistance qui ne m’est chére que par les douceurs de l’amitié; ce soir si vous n’aviés...
28To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [16 March 1778] (Franklin Papers)
ALS : American Philosophical Society Il me paroit mon chér pénitent que je me suis chargé trop [?] légérement d’une besogne un peu difficile: vous m’offrés des douttes à résoudre comme casuiste—si je sçavois la théologie, je m’en tirerois peut estre! Je citterois des choses qui ne s’entendoient pas, et auxquélles je ne comprendrois rien moi mesme: je parlerois du ciel, de l’enfér, des...
29To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 24 [February 1779?] (Franklin Papers)
ALS : American Philosophical Society J’ai été bien malade mon chér papa, et je suis encore bien souffrante et bien foible, j’ai ce qu’on appélle, maladie de nérfs: mal dont on ne peut s’empeschér de voir les efféts, et dont je crois qu’on ignore encore les causes puisqu’il n’y a aucuns remédes connus, et qu’on en est a l’éssai pour les palliatifs: on dit que ce mal provient d’une grande...
30To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 13 [June] 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Quoi, pas un mot mon aimable papa! Auriés vous oublié votre fille? Vous aurés trouvés en votre chemin de jolies dames qui vous auront distrait sans doutte? Rappellés vous donc cette amitié, cette confiance, ce sentiment si doux et si vrai que votre fille a pour vous, et voyés si depuis douse jours qu’elle vous a quitté son coeur doit estre content du vostre;...