1To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [1 September 1777?] (Franklin Papers)
ALS : American Philosophical Society Madame Brillon fait dire a son aimable papa que le jour est pris pour allér au sallon et déjeunér chés monsieur Vérnet jeudi; mércredi on prendra l’heure et les arrangemens. Madame Brillon prie le bon papa de venir a 6 heures précises prendre le thé mércredi parceque monsieur Wattellét et madame le comte viénnent ce jour la disnér avéc elle. Si le papa...
2To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 25 [November] 1780 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society J’envoye sçavoir de vos nouvélles mon bon papa; lès miénnes sont meilleures mais je suis encore loin du but: je comptois vous envoyér mes nottes; des amis ont pris le tems que je vous résérvois en venant causér avéc moi; ils ne m’ont point empêchés de pensér a vous et de vous aimér, nulle puissance n’en viendroit a bout! Mais je n’ai pû vous écrire: adieu...
3To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 16 [November] 1779 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Je vous assure mon bon papa que je méttrai toute mon attention a ne pas trop donnér pour les siffléts; s’ils n’ont guérre couttés a ma bourse, ils ont couttés chérs a mon coeur et votre léttre me prouve bien plus encore que mon éxpérience et mes refléctions, que j’ai souvent payés bien chérs de mauvais sifléts: j’ai cru par éxemple que lorsque j’aimois on...
4To Benjamin Franklin from Anne-Louise Boivin d’Hardancourt Brillon de Jouy, 5 [June] 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Je suis dans un beau pays, je suis avéc un bonne maman qui m’aime tendrement, que j’aime de mesme; on me feste, on me soigne, on me chérit, on me gaste; éh bien mon bon papa mon Coeur n’est pas Content, il pense que demain ce sera mércredi, et qu’ensuitte arriverons succéssivement deux samedi et un autre mércredi qu’il faudra passer sans vous voir, point de...
5To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 22 [February] 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society J’ignore les usages d’un autre monde mon cher papa; mais je sçais que dans notre civile europe, on ne se rend léttres et portraits que lorsque l’on veut rompre ensemble: un homme de votre connoissance, un homme que vous ne pouvés vous empêcher d’aimér; hier au soir á jetté par térre et foulée aux piéds une léttre d’une fémme; un jeune homme la ramassée et...
6To Benjamin Franklin from Anne-Louise Brillon de Jouy, 16 [June] 1777 (Franklin Papers)
ALS : American Philosophical Society This letter, which we publish as the first of the many exchanged between Mme. Brillon and Franklin, is the place to discuss the correspondence as a whole. It is important as the record of one of the two deep emotional involvements of Franklin’s old age, and the one that opened contact for him with the artistic world of Paris. It is massive: one hundred and...
7To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 18 November 1780 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Il y auroit bien quelques petites choses a redire a votre logique que vous assurés si bonne mon chér papa— Quand j’étois jeune homme distes vous, et que je jouissois plus des faveurs du séxe qu’a présent, je n’avois point de goutte: Donc , on pourroit répondre a cela—quand je me suis jetté par la fenéstre je ne me suis pas cassé la jambe: Donc; vous pouriés...
8To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [on or after 23 February 1781] (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society La dame a mille choses à répondre au monsieur, mais elle craint malgré la bonté de sa cause, qu’il ne garde sa prévention contre elle, leur oppinion étant absolument contraire; le monsieur, (grand phillosophe) suit la doctrine d’Anacréon et celle d’épicure; la dame est platoniciénne: l’un veut un amour gras, pottellé, un amour de chair et d’os; gasté choyé...
9To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 20 April 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Je vais répondre a votre lettre mon bon papa avéc franchise et amitié: il auroit été doux à mon coeur et trés agréable a monsieur Brillon de pouvoir formér une liaison qui ne fit de nous qu’une mesme famille, nous aimons monsieur votre fils et nous croyons qu’il à tout ce qu’il faut pour faire un sujét distingué et rendre une femme heureuse; mais il ne peut...
10To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 26 November 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Je reçois a l’instant une lettre du grand voisin qui me paroist inquiét et qui me dit que vous l’éstes aussi mon bon papa; rassurés vous mes bons amis mon état est en verité meilleur que je n’osois l’éspérér, le régime que lorry me fait suivre, et le beau soleil qu’il m’a conseillé d’allér chercher me réussissent par merveille; mon ame toujours tendre,...
11To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 7 [December] 1780 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Vous ne serés pas étonné mon bon papa de l’humeur qui me tourmente lorsque je ne reçois pas de vos nouvélles: je suis malade depuis 69 jours, et l’amitié les preuves de l’amitié ont seules le pouvoir d’adoucir mes meaux; je vous aime, il est naturél que je désire d’éstre aimée de vous; tout ce qui augmente et confirme ce sentiment de vous a moi m’est chér,...
12To Benjamin Franklin from Madame Brillon: Letter and Poem, 8 February 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Voici mon bon papa, une folie de votre fille faitte pour vous, pour vous tout seul; il n’y á qu’a mr votre fils que je puisse vous pérméttre de la montrér: je désire que mon conte vous amuse, cela me payera du soin que j’ai pris de l’écrire en gros caractéres; adieu le meilleur des papas de ce monde possible; souvenés vous toujours que je serois bien fâchée...
13To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 20 [September] 1778 (Franklin Papers)
ALS : American Philosophical Society Mércredi vous prendrés encore le thé sans moi, samedi vous le prendrés avéc moi; si cétte idée vous cause seulement la centiéme partie du plaisir qu’elle me fait, vous devés estre bien content mon chér papa; il est un point dit on, ou l’amitié ne peut plus augmentér, je le crois, et crois en mesme temp que la miénne en est la pour vous; cependant chaques...
14To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 6 October 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society J’esperois mon bon papa recevoir de vos nouvélles ici; lorsque mon mari reçut son pacquét de léttres le coeur me battit et je dis óh surement mon ami m’aura écrit un petit mot; mon éspérançe a été déçuë; j’ai pourtant écrit a tous mes amis de passy; a vous mon chér papa de villeneuve le roy, au grand voisin de villeneuve le roy et de dijon, et ce grand...
15To Benjamin Franklin from Madame Brillon: Five Social Notes circa 1778 (Franklin Papers)
(I), (II), (III), (IV), (V) AL : American Philosophical Society Mon bon papa, j’éspére que vous viendrés prendre le thé cétte aprés disné; je ne sçaurois vous dire a qu’el point je m’énnuye de ne vous point voir, c’est aussi vrai qu’il est vrai que pérsonne dans les quatre parties du monde ne vous aime autant que moi: L’envie extrésme que j’ai toujours de passér quelques moments avéc vous mon...
16To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 9 [November] 1779 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Si je le voulois bien mon bon papa j’aurois le droit d’éstre un peu fâché contre vous; me voici sans reproches a ma troisieme épistre, et de vous pas un souvenir, pas le moindre petit mot. … Mon ésprit est de mauvaise humeur en vérité; pour mon coeur il vous aime tant qu’il vous éxcuse encore; il dit, ce papa si bon aura eu des affaires—peut éstre un peu de...
17To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [15 December 1778?] (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Si votre françois n’est pas trés pur, il est au moins trés clair! je vous donne ma parolle d’honneur de devenir votre fémme en paradis, a la condition pourtant que vous ne lorgnerés pas trop les viérges en m’attendant; je veux un mari constant, quand je le prendrai pour l’étérnité; entendés vous mon papa: je ferai part a maman ce soir de vos bonnes...
18To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [after 10 July 1780] (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society J’ai été dans un état violent, et je suis excéssivement foible; quand vous voudrés me venir voir un moment, je vous recevrés avéc grand plaisir, mais de longtems je ne pourrai vous allér chérchér:/: Mon ami ma machine est foible, le sort m’a déstiné a souffrir, je souscris a cét arrést, n’y pouvant rien changér; je n’ai rien a me reprochér je fais de...
19To Benjamin Franklin from Anne-Louise Boivin d’Hardancourt Brillon de Jouy, 13 October 1782 (Franklin Papers)
ALS : American Philosophical Society Comment estes vous mon bon papa? Jamais il ne m’en a tant coutté de m’éloigner de vous, chaques soirs il me semble que vous seriés bien aise de me voir, et chaques soirs je pense a vous; lundi 21 j’irai vous retrouver, j’espere qu’alors vous serés bien Sur vos jambes et que le thé du mercredi samedi, et celui du dimanche matin reprendront tout leur lustre....
20To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 8 May 1779 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Mon áme est plus calme mon chér papa, depuis qu’elle s’est déchargée dans la vôtre; depuis qu’elle ne craint plus que mile j + + ne se retire chéz vous, et n’y fasse votre tourment et celui de votre chér fils: plus je refléchie a sa démarche à ce sujét et a la proposition que vous a fait mr de C++, moins je conçois qu’un homme de son age, qui est peu venu...
21To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 15 February 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Vous n’estes point venu hier mon bon papa étiés vous incomodé? aviés vous affaire? ne m’aimiéz vous pas tant qu’a l’ordinaire? Je me suis téllement accoutumée a vous voir deux fois la semaine, que les jours ou vous ne venés pas me semblent rayés de mon éxistance, de cette éxistance qui ne m’est chére que par les douceurs de l’amitié; ce soir si vous n’aviés...
22To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [16 March 1778] (Franklin Papers)
ALS : American Philosophical Society Il me paroit mon chér pénitent que je me suis chargé trop [?] légérement d’une besogne un peu difficile: vous m’offrés des douttes à résoudre comme casuiste—si je sçavois la théologie, je m’en tirerois peut estre! Je citterois des choses qui ne s’entendoient pas, et auxquélles je ne comprendrois rien moi mesme: je parlerois du ciel, de l’enfér, des...
23To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 24 [February 1779?] (Franklin Papers)
ALS : American Philosophical Society J’ai été bien malade mon chér papa, et je suis encore bien souffrante et bien foible, j’ai ce qu’on appélle, maladie de nérfs: mal dont on ne peut s’empeschér de voir les efféts, et dont je crois qu’on ignore encore les causes puisqu’il n’y a aucuns remédes connus, et qu’on en est a l’éssai pour les palliatifs: on dit que ce mal provient d’une grande...
24To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 13 [June] 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Quoi, pas un mot mon aimable papa! Auriés vous oublié votre fille? Vous aurés trouvés en votre chemin de jolies dames qui vous auront distrait sans doutte? Rappellés vous donc cette amitié, cette confiance, ce sentiment si doux et si vrai que votre fille a pour vous, et voyés si depuis douse jours qu’elle vous a quitté son coeur doit estre content du vostre;...
25To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [26 April? 1778] (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Madame brillon fait dire a son chér papa, qu’il lui sera impossible d’allér mardi disnér chés madame du tartre, sa petite est trop malade pour espérer qu’elle soit tout a fait bien mardi. Monsieur Brillon a encore la goutte; si le papa veut, madame Brillon ecrira a madame dutartre pour reméttre cétte partie au mardi 5 may; ou au mércredi 6 may; madame...
26To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 14 November 1780? (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Je vous renvoye mon chér papa une copie bien propre d’un brouillon que je vous redemande; je ne vous aurois pas cru capable de manquer a votre parolle, vous aviés promis a Brillon de lui rendre la folie qu’un moment de liberté de teste, m’a inspirée pour mon amusement et pour votre distraction; vous deviés vous contentér de la relire; primo, vous en avés...
27To Benjamin Franklin from Madame Brillon et al., 24 December 1781 (Franklin Papers)
LS : American Philosophical Society Permettez, qu’une famille qui vous fut chere, se rappelle à votre souvenir dans ce premier jour de L’année, et reclame, Monseigneur , des bontés de votre Grandeur , une portion d’amitié que vous voulutes bien lui accorder; Cette famille que vous oubliez si complettement; Monseigneur , n’a rien fait qui la mette dans le cas d’etre traitée si rigoureusement de...
28To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 25 December 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Réparation authentique mon chér papa, je ne vous appellerés plus n’y monseigneur n’y mesme monsieur; mon placét a réussi avant de vous estre parvenu, nos larmes sont éssuyées, vous nous aimés, vous nous le distes, vous vous portés bien et vous estes aussi coquin que par le passé, puisque vous projéttés de me voller a Brillon et de me menér faire un tour en...
29To Benjamin Franklin from Anne-Louise Boivin d’Hardancourt Brillon de Jouy, [20 March 1782] (Franklin Papers)
L : American Philosophical Society Plaidoyer POUR Madame Brillon de Jouy francaise native de Paris, demeurant ordinairement à Passy de present à Nice Contre Monsieur Benjamin Franklin americain né à Boston ci devant académicien, phisicien, Logicien & & &ca aujourdhui Ambassadeur en france des Provinces unies de L’amerique resident à Passy. C’est avec regret que Le Sanctuaire de la Justice...
30To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 11 May 1779 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Vous avéz bien raison mon bon papa, nous ne devons faire consistér le véritable bonheur que dans la paix de l’áme; il n’est pas en notre pouvoir de changér le caractére des gents avéc lesquels nous vivons n’y d’empeschér le cours des contrarietés qui nous entourent; c’est un sage qui parle et qui tasche de consollér sa fille trop sensible en lui enseignant...