Je profite avec le plus vif empressement de l’occasion que m’offre Mr de Boucherie pour vous prier de me faire l’honneur d’accepter un exemplaire de la seconde edition de mon ouvrage— Je me flatte que vous approuverez les nouveaux apperçus que j’ai donnés dans le discours Préliminaire au sujet de la marche de l’esprit humain en apprenant la langue maternelle.

C’est en rendant la méthode plus mécanique que je l’ai réellement semplifiée & dans la 3eme Edition que l’indulgence du Public me donne lieu d’attendre, Je crois pouvoir la porter à son plus haut période de perfection ou plutôt de semplefication.

Si l’infortuné Mical n’eût pas emporté dans la tombe le secret de sa machine à prononcer Il ne faudrait pour tout professeur de langues qu’une de ses têtes parlantes & mon livre pour apprendre dans quelques semaines, avec une bonne mémoire & de l’application, la langue la plus répandue du Globe.

Mr Boucherie, porteur de la présente se propose de publier, sous peu, un Ouvrage qui me paraît promettre de grands avantages aux Etats-Unis en dévoilant aux Négocians de notre pays, Comment ils peuvent commercer dans les Indes d’une maniere lucrative sans numéraire, ou en ne nous appauvissant que le moins possible. C’est à Mr Blancard qui a peut-être eu l’avantage d’être connu de vous, que le public devra un ouvrage aussi utile. Mr Boucherie que ses talens littéraires appellaient à une tâche plus distingueé a bien voulu se charger de la rédaction de l’ouvrage qu’il doit enricher de notes. Je suis fâché qu’en Amérique ce savant ne puisse être apprécié que par ceux qui entendent le Français. Je ne prends point la liberté de vous le recommander parce qu’avec vous, Monsieur, le mérite seul est sûr de l’accueil le plus distingué & le plus flatteur.

Agréez, Je vous prie, avec votre bonté ordinaire, les vœux que je fais pour votre santé, & les assurances du profond respect & de la vive reconnaissance que Je vous dois pour la vie.