Thomas Jefferson Papers
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To Thomas Jefferson from Jean Decout, 1 February 1805

From Jean Decout

De Baltimore 1o. fevrier 1805

Monsieur le président

Votre constente sollicitude pour tout ce qui intéresse le bonheur de votre paÿs; la confience publique, et lamour de vos concitoyens, qui Doit nécessairement en étre la suite; la haute opinion que les étrangers ont de votre sagésse, et l’aceuil que vous avés daigné faire a la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire sur les malheureux événemens de St. domingue, sont autant de motifs qui m’autorise a vous adrésser directement quelques observations importentes sur le ravage qu’exérce la fiévre jaune pendant la saison chaude, dans la ville que jhabite.

je sens Monsieur le président, que cet objet interesse plus la police locale, que le grand ressort du gouvernement; mais ne sachant ou prendre cette police, et ignorant la langue du paÿs, j’ai crû qu’un génie tel que le votre ne dédaigneroit pas de descendre quelques échelons de la grandeur suprême pour tendre une main secourable a l’humanité souffrente: l’histoire nous offre plus d’un éxemple semblabe.

au mois de Septembre dernier je vint habiter un quartier de baltimore nommé la pointe; je trouvai ce quartier presque Désert par l’emigration de ses habitans qui vont habiter les campagnes dans la saison chaude afin d’eviter les ravages de la fiévre jaune quoi que cependant cette cruélle maladie ni ait pas éxisté cette année. j’examinai le site de la pointe ainsi que ses bords de mer, et je ne trouvai point la caûse de cette terrible maladie, parce que 1o. ce quartier est traversé par tous les vents, Et que ses bords de mer sont balaiyés deux fois par vingt quatre heures par le flux et le reflux.

ne trouvant donc, ni dans le site, ni dans les bords de mer la caûse des maladies putrides qui régnent si fréquemment a la pointe, j’ai crû devoir la chercher ailleur et j’ai dabord jété mes regards vers les caves des maisons; je fit en conséquence ouvrir la miénne, mais qu’elle fut ma surprise lors qu’en y entrant je failli tomber a la renverse par l’effet du gaz miphitique dont je fut frappé; et je ne put en faire l’inspection qu’aprés y avoir fait brûler de lacide nitrique. j’ai ensuite visité plusieurs autres caves qui toutes m’ont présenté le même phénoméne: en voicy la caûse.

les caves sont presque toutes construites au dessous le niveau de la terre, ce qui les rend naturellement le récipient et l’egout du sol superieur: or ces eaux reçües dans ces cavités, sans issuë pour en sortir, y acquiérent bien tôt une dégéneration putride d’ou se forment differents gazs malfaisant, tel que lazot, le carbonne &c. qui se volatilisent en suite Et se répendent dans lair atmosphérique; de lá, la contagion putréscente a bâse alkaline.

quatre éspéces de moyens se présentent pour remédier a ce terrible fléau: 1o. deffendre la construction des caves au dessous le niveau du sol; 2o faire ajouter aux caves déja construites, un ventilateur pour en renouveller l’air et une pompe pour en éxtraire les eaux avant qu’elles soyent corrompües 3o. faire évaporer dans les caves, chaque huit ou dix jours, une petite quantité d’acide nitrique, deux onces suffisent pour chaque fois; on jéte cet acide sur les charbons ardents, ou on le fait évaporer a feu nud, dans un vâse de verre; ce moyen est tres éfficace et peu dispendieux; 4o. comme il est constant que le feu consumme tous les gazs, les bons comme les mauvais, il suit de lá, quil doit nécessairement détruire lazot et le carbonne ainsi, en alumant du feu dans les caves, on en purifira l’air mais ce moyen n’est pas sans danger a caûse des incendies qui peuvent en étre la suite.

je vien de dire plus haute, que le feu consumme les gazs ambians, jusqu’a une certaine distence du foyer enflammé: c’est a dire a 15 ou 20 pieds cubes de sa circonference; ainsi, un poële allumé, ou une chemineé embrâsée, doivent nécessairement détruire les gazs vitaux, tels que loxigéne, l’hydrogéne &c. c’est la caûse des étourdissemens, des suffocations, et même des aphixies qu’on éprouve quelques fois dans les appartements clos, ou il éxiste un gros feu. le poële surtout consumme étonnament d’air vital, parce que la surface raboteuse du fer offre une grande quantité de pores qui sont autant de petis gouffres ou viénnent s’engloutir les gazs; c’est pour cela qu’il est nécessaire de renouvéller fréquenment lair interieur des appartemens rechauffés.

voila Monsieur le president une petite tâche dont j’ai crû devoir m’acquitter envers un peuple bon et hospitalier et un gouvernement, fait pour faire jouir l’homme de la plus grande somme de bonheur possible.

je sens que cette matiére est susceptible d’un plus grand développement, mais les bornes d’une lettre, ne me permettent pas de m’etendre davantage; vous offrant de plus grands détails si vous les jugés nécessaires.

j’ai l’honneur D’etre avec un profond respect Monsieur le president Votre tres humble Et obeïssant serviteur

Decout

médecin a la pointe

Editors’ Translation

Baltimore, 1 Feb. 1805

Mister President,

Your constant solicitude for the welfare of your country; the resulting love and trust of your fellow citizens; foreigners’ admiration for your wisdom; and your kind reception of the letter in which I had the honor of telling you about the sad events in Saint-Domingue justify my sending you some important observations about the ravages of yellow fever during the hot weather in the city where I live.

I realize, Mister President, that this issue is more relevant to the local authorities than to the larger government, but not knowing where to find these authorities and not speaking the language of the land, I thought a genius like yours would not refuse to descend a few echelons from the highest rank to lend a hand to suffering humanity. There is more than one precedent for this.

Last September I moved to a Baltimore neighborhood called the Point. I found the area almost deserted since the residents had gone to the country for the summer to avoid the ravages of yellow fever, although that cruel illness did not strike this year. I examined the site of the Point as well as the shoreline and did not find the cause of the illness, because, first, the region is wind-swept, and second, the shore is cleansed twice a day by the tide.

Not finding, either on land or on the coast, the cause of the putrid sickness that so often rules the Point, I felt obliged to seek elsewhere. My first thought was basements, so I opened mine and to my great surprise was hit by a noxious gas that almost knocked me over. I had to burn nitric acid before I could continue the inspection. Later I visited several other basements, which all exhibited the same phenomenon. Here is the cause: the basements are almost all built below ground, which makes them susceptible to runoff from the land. The water that accumulates in the cellars has no way out and soon putrefies, forming harmful, volatile gases such as nitrogen and carbon which disperse into the atmosphere, hence the putrescent alkaline contagion.

There are four ways to remedy this terrible scourge. 1. To ban underground basements. 2. In existing basements, to install ventilators to refresh the air and pumps to remove water before it is contaminated. 3. To release, every week or ten days, a small quantity of nitric acid into the cellar. Two ounces are sufficient. It can be thrown on flaming coals or evaporated in a glass jar with an open flame. This method is very efficient and inexpensive. 4. Since fire burns all gases, both harmful and beneficial ones, it follows that it also destroys nitrogen and carbon. Thus, by lighting a fire in the cellar one can purify the air, but this method is not without risk because of the blaze that can ensue.

As I said earlier, fire consumes ambient gases, up to a certain distance from the flame: approximately 15 or 20 cubic feet. Thus, a lighted stove or burning fireplace will destroy vital gases such as oxygen, hydrogen, etc. This is what causes dizziness, choking, and even asphyxia in closed rooms with large fires. Stoves, in particular, consume an enormous amount of air because the rough surface of the iron has abundant pores which act as small pockets for gas to accumulate. That is why it is necessary to refresh the air in heated rooms.

Here, Mister President, is a modest mission by which I felt I could repay my debt toward a kindly, hospitable people and a government that is designed to help citizens achieve maximum happiness.

I know this matter deserves more information, but the limits of a letter do not allow me to expand further. I can provide greater details if you deem them necessary.

With deep respect, Mister President, I have the honor of being your very humble and obedient servant.

Decout

Doctor at the Point

RC (DLC); at head of text: “Decout médecin de pre. classe de larmée française de St. domingue a Son éxélence thomas jefferson président des états unis de l’amérique”; endorsed by TJ as received 4 Feb. and so recorded in SJL.

la lettre: see Decout to TJ, 24 Aug. 1804, and TJ to Decout, 9 Sep. 1804.

nommé la pointe: the eastern section of Baltimore, commonly known as Fells Point, had particularly deep harbors. Following the Haitian Revolution, it became a haven for many refugees. The area was struck quite hard by the yellow fever epidemic of 1797 (Noah Webster, A Brief History of Epidemic and Pestilential Diseases, 2 vols. [Hartford, 1799], 1:322-5; Jedidiah Morse, The American Gazetteer, 2d ed. [Charlestown, Mass., 1804], s.v. “Baltimore”).

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