George Washington Papers
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To George Washington from Count d’Estaing, 8 June 1789

From Count d’Estaing

a Paris Ce 8 Juin 1789.

Monsieur.

Le Pere de la Patrie l’est aussi de tous ceux qui ont fait des éfforts pour lui être utile. Votre Excellence la prouvé aux Marins françois en obtenant de la société de Cincinnatus qu’ils Seroient traittés comme les Officiers de L’armée de terre.1 il m’a fallu resister au désir de ceux des deux Services qui ont été particuliérement mes Camarades. J’ai Voullu n’adresser qu’une listte pour chaque service, affin de moins importuner la Société, En S.E. le Général Knox, il m’a paru convenable que la marine fut traittée comme L’armée de terre et j’ai cru ne pas pouvoir envoyer une Listte avant L’autre—l’activité de notre marine a rendu longues les diversses decisions du Roy par lesquelles Sa Majesté d’après les grades et les preuves des services distingués, acompagnes d’actions éclatantes, et de blessures, m’a ordonné d’autoriser, enconséquence du Resolved de la Société, et succéssivement, ceux des officiers de sa Marine qu’elle en a jugé digne, a porter L’aigle Americaine.

Des marins qui font le tour du Monde avec Mr Le Comte de la Pérouse2 n’ont pu même encore prouver leurs droits, et les faires Valloir, mais il m’est impossible de me refuser d’avantage a la Juste impatience que les officiers déja décores des marques de la Société on d’en recevoir les Diplômes.

Votre Excellence a demontré a l’univers, a la postérité et particulierement a mon Coeur, que les plus grandes Affaires, dans les circonstances même les plus impératives, ne l’empèschoient jamais de S’occuper de ce qui est juste, et de ses amis. Je ne crains done pas de la suplier de s’interesser a L’expédition des Diplosmes dont Jai L’honneur de lui envoyer les listtes. Les families dont les parents ont portté avant de mourir Les marques de la société Souhaittent d’obtenir des diplosmes qui seront pour elles un tittre d’honneur consolant—les noms de Baptême n’ont pu être mis ainsi que cela m’avoit eté present avant tous les noms de famille, L’eloignement de beaucoup d’officiers la rendu impossible, mais leurs Lettres et leurs grades empècheront les méprises, et Je pense que les Diplosmes du service de terre devroient être addressés directement a Mr Le Comte de Puy segur,3 Ministre de la Guêrre, ainsi que tous les Diplosmes du Service de la Marine a Mr Le Comte de la Luzerne Ministre de ce département.4 J’ai l’honneur d’en écrire a Mr Le Comte de Moustier par qui ce paquet Vous parviendra. Mr Rutledge est arrivé depuis peu D’Italie par toulon en très bonne Santé.5 Ce Jeune homme annonce touttes les qualités qui le rendent digne de l’interêst que Votre Excellence prend alui, il merite par ses sentiments, par Sa Conduitte, et par les connoîssances qu’il acquere dans Ses voyages d’être le fils de l’honnorable Ancien Gouverneur de la Caroline: Je me trompe fort ou il Sera l’honneur de sa Patrie, et il ⟨le⟩ fera bonheur de ses parents, Jai L’honneur de Vous remercier de me l’avoir fait connoître.

L’Amerique en daignant m’honnorer dans la Géorgie du nom d’un des enfants adoptifs m’a donné le droit heureux de me rejouir avec elle.6 Le grand homme qui l’a fondée les armes a la main est devenu dans la paix le dépositaire de Sa gloire, et le chef fœdératif, qui en Présidant a Son bonheur, et a Sa puissance, va augmenter L’un et L’autre; et rendre ajamais inébranlable le grand euvre que Lui Seul arendu possible—Cette simplicité, qui est une de vos Premieres Vertus ne me pardonnera de vous dire qu’aucun mortel n’a fait autant que par ce que vous Sçavez que Je suis, S’il est possible, encore plus attaché a Votre Vous même, qu’au grand homme d’Etat, et au Heros. J’ai l’honneur d’être avec Respect Monsieur de Votre Excéllence Le tres humble et très obeissant Serviteur

Estaing

LS, DSoC.

Charles-Hector, comte d’Estaing (1729–1794), was a captain in the French army by 1748 and served in the East Indies, becoming lieutenant general by 1762. D’Estaing became governor of Saint Domingue and lieutenant general of naval forces in 1763 and vice-admiral in 1777. He participated in two ill-fated ventures with the American forces during the Revolution—the attack on Newport, R.I., in 1778 and the siege of Savannah in 1779. A member of the Assembly of Notables, d’Estaing became commander of the Versailles national guard in September 1789. His support of the Revolution came under suspicion and he was guillotined in April 1794.

1The original institution of the Society of the Cincinnati provided for the admission of French army officers who had attained the rank of colonel but not for French naval captains, the equivalent rank. See Barras to GW, 23 Jan. 1784, Lafayette to GW, 9 Mar. 1784 (letters 1, 2, 3, and 4), La Luzerne to GW, 6 May 1784. D’Estaing was one of the earliest critics of this policy. See his letter to GW, 25 Dec. 1783. In response to the complaints of French naval officers, the society, at their first general meeting in May 1784, confirmed in the amended institution of the society that “all the Admirals and Captains of the Navy, ranking as Colonels, who have co-operated with the armies of the United States, in their exertions for liberty,” would be admitted to the society (Hume, Society of the Cincinnati, description begins Edgar Erskine Hume, ed. General Washington’s Correspondence concerning the Society of the Cincinnati. Baltimore, 1941. description ends 161). GW wrote d’Estaing, reporting this decision, on 15 May 1784.

2Jean-François de Galaup La Pérouse (1741–c.1788) participated in the siege of Savannah during the Revolution. After the war he commanded a scientific and commercial expedition circumnavigating the globe. The expedition left France in 1785 and was last heard of off Botany Bay.

3Philippe-Henri, marquis de Ségur (1724–1801) was in charge of much of the preparations in France for Rochambeau’s expeditionary force during the American Revolution. In the late 1780s he served as French minister of war.

4César-Henri, comte de La Luzerne, the younger brother of Anne-César, chevalier de La Luzerne, who was appointed French minister to the United States in 1779, was French minister of marine from 1789 to 1790.

5John Rutledge, Jr. (1766–1819), was the son of John Rutledge (1739–1800) of South Carolina. Young Rutledge arrived in Paris in the summer of 1787 to make the Grand Tour. He remained in the city for the rest of the year, moving in prominent social and diplomatic circles and becoming something of a protegé of Jefferson. In April 1788 Rutledge, along with Thomas Lee Shippen, who interrupted his desultory law studies at the Inner Temple in London, embarked on a tour of Holland, Belgium, and Germany, a trip that Jefferson had planned in detail for them (see Jefferson’s Hints to Americans Travelling in Europe, enclosed in Jefferson to Rutledge and to Shippen, both 19 June 1789, in Boyd, Jefferson Papers, description begins Julian P. Boyd et al., eds. The Papers of Thomas Jefferson. 41 vols. to date. Princeton, N.J., 1950–. description ends 13:262–77). William Short, Jefferson’s secretary of legation, joined the two travelers in Italy. Rutledge returned to the United States in mid–1790. His diary account of his European adventure is in NcD.

6In 1784 Georgia conferred citizenship on d’Estaing for his services during the Revolution and a grant of 20,000 acres of land promised to him when he left Georgia after the siege of Savannah.

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