Vous savez, mon Venerable Protecteur! quels services j’ai rendû, quels sacrifices j’ai faits, et combien je suis de tete et de Coeur attachè aux principes, que l’heureux Usurpateur a exilès de l’ancien monde, et dont Vous etes le seul sauveur dans çelui çi— Vous savez aussi, que je ne cede a personne pour l’attachement pour Vous.

Permettez donc, qu’avant mon depart pour mon poste—je Vous presente—en trois Mots—mon Opinion sur la situation des affaires politiques d’içi.

Je l’ai trouvè—on ne peut—plus allarmante— Non seulement tous les hommes de ressources—mais tout le Monde est contre Nous— Nous sommes perdus, s’il n’est pas possible, de concentrer les deux pouvoirs, Civil et Militaire, dans une Main bien habile sous les deux rapports. (Comme par Ex. au Gouvernement de la Louisiane) et de leur donner toute l’extension, que les Circonstances aussi extraordinaires exigent imperieusement— Les Mesures ordinaires ne suffiront plus.

Quand une fois la rebellion aura reussie ici, il ne sera guerres possible d’arreter son progress—et Nous aurons le Malheur de voir les principes liberaux egalement effacès dans çette partie du Globe.

Mon experience m’a prouvè, que les hommes sont partout les mêmes—l’or et l’ambition sont aussi seduisant pour lès A—comme pour lès E., et c’est ce, qu’ils comptent de rencontrer plustot dans une Mon—que dans une Rep—

Daignez d’agreer mes profonds homages toujours aussi favorablement, qu’ils sont sinceres et pures.