Ferdinand Grand to the American Peace Commissioners, 2 June 1783
Ferdinand Grand to the American Peace Commissioners
LS:7 Historical Society of Pennsylvania
Paris le 2 Juin 1783
Messieurs
Quoique la lettre que vous m’aves fait l’honneur de m’écrire le 22e du mois passé, ne me flattat pas de recevoir les Secours dont les Finances du Congrès avoient besoin; Néantmoins, l’Espérance du Succès des Soins que j’étois bien assuré que vous donneriès, Messieurs, à un objet aussi intéressant, m’a fait parvenir à Satisfaire à tous les payemens qui se sont présentés, jusqu’à ce moment; qui me fait voir avec douleur le terme fatal de cesser d’honorer les Traittes de Mr Morris, si vous ne pouvès, Messieurs, me procurer les moiens de l’éviter:
Je regrette infiniment que les miens Soient insuffisans pour Sauver un Eclat, Sur les suites duquel je n’ose pas Seulement réflechir, mais ma fortune ne me le permet pas, comme vous en jugerés, Messieurs, par la Somme des besoins, ainsi que de la nécessité de prendre un parti Sur cet objet.
L’on m’a prèsenté depuis quelques jours pour Quatre cens vingt trois mille Livres de Traittes que je dois rendre acceptées, ou non acceptées; Depuis la publication des Lettres de Monsieur Morris au Congrès Sur Sa retraitte future,8 les porteurs de Ses Traittes Sont extrémement pressés de les faire accepter: Cette Somme n’est malheureusement qu’une foible partie de celles qui existent, puisqu’il y en a encore pour Neuf cens vingt un mille Livres dont j’ai depuis assès longtems l’avis, & qui vont paroitre Sucessivement, ce qui fait près de Quatorze cens mille Livres auxquelles il faut pourvoir, sans compter les Loan Offices, & les autres Dépenses courrantes ou Imprévues.
L’Idée de laisser retourner à protes les Traittes de Monsieur Morris me paroit si revoltante, que je ne puis m’y déterminer à moins que je ne voie par la réponse que vous voudrés bien, Messieurs, me faire, qu’il ne me reste plus d’autre parti à prendre.
Je Suis avec un Respect Sincère Messieurs votre très humble & très obéissant Serviteur
Grand
Leurs Excellences Messieurs John Adams Benjamin Franklin John Jay Ministres Plénipotentiaires des Etats-Unis d’Amérique
Endorsed by Franklin: Lettre de M. Grand
7. In the hand of his son Henry.
8. The Gaz. de Leyde, in its supplement of May 13, published translations of Morris’ Jan. 24 and Feb. 26 letters to President of Congress Boudinot announcing his intention to retire on May 31 if adequate measures were not taken to fund the public debt (Morris Papers, VII, 361–71, 462–74).