Benjamin Franklin Papers
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To Benjamin Franklin from Madame Brillon: Two Letters, [c. January 1779]

From Madame Brillon: Two Letters

(I) and (II) AL: American Philosophical Society

[c. January, 1779]4

I.

ce mardi matin

Mille graces au bon papa, qui veut bien songer a sa fille:

je n’ai plus de fiévre, et suis mieux au total mais je dors mal encore, je n’ai guérre d’appetit, je souffre, et me sens peu de force; je vais partir pour paris ou j’irai voir mon médecin qui est mon ami, il ne me fait jamais prendre de drogues, et trouve quélquefois un régime doux qui me soulage:5 demain j’attends mon bon papa, le plaisir de le voir accroist mon bonheur en santé, et me fait oublier mes meaux quand je suis malade; si le papa me voit souvent mélancolique, il sçait que c’est la pente, l’habitude des ames bien tendre; il pourra dire, elle m’amuse moins qu’une autre fémme; mais je me flatte que mon papa ajouttera, elle m’aime plus a elle seule que toutes les fémmes ensembles: adieu, vous que mon coeur aima du premiér instant de notre connoissance; a demain, a tous les jours que votre amitie voudra bien donnér a votre fille, a votre amie:

Addressed: A Monsieur / Monsieur Franklin / A Passy

II.

ce mércredi matin

Mon aimable papa, je suis encore obligé de reméttre le plaisir d’allér déjeunér avéc vous demain pour raisons que je vous dirai ce soir; j’éspére que vous n’aurés pas la rancune de me privér de la satisfaction que j’ai toujours a passér quélques heures avéc vous parceque demain je trouve de l’impossibillité a vous allér voir; je me dédomagerai dimanche de ce que je pérdrai demain; et ce soir mon papa viendra prendre le thé avéc moi me consollér d’éstre encore un peu malade, jouér une partie d’échéc qu’il me gagnera, ecouttér quelques noëls; et s’il y est toujours sensible, l’assurance que pérsonne au monde ne l’aime plus que moi:/:

Addressed: A Monsieur / Monsieur Franklin / A Passy

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

4Mme. Brillon’s depression had begun by early 1779, triggered perhaps by the discovery of her husband’s affair with Mlle. Jupin. See our annotation to Mme. Brillon’s letter of Nov. 2. Since these undated letters describe her symptoms as if BF had no knowledge of them, we tentatively ascribe them to January.

5Her doctor-friend was Anne-Charles Lorry (1726–83), famous in his day for his use of dietetics and author of an Essai sur les Aliments (2 vols., Paris, 1754–57): Quérard, France littéraire; Larousse. She mentions him by name on Nov. 12, [1781]. APS.

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