Benjamin Franklin Papers
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To Benjamin Franklin from Jean-Baptiste Pecquet: Memorial, [c. 26 June 1783]

From Jean-Baptiste Pecquet: Memorial6

DS and transcript: National Archives

[c. June 26, 1783]7

Excellence,

Jean Bapte. Pecquet agent interprete de la Nation françoise à Lisbonne à l’honneur d’exposer à votre Excellence, qu’il a été assez heureux pour rendre, depuis le Commencement de la rupture entre les Etats unis de l’amerique et L’angleterre, des Services essentiels aux differents matelots américains que les hazards de la guerre ont amenés dans ce port, principalement, avant que la france Se fut declarée en faveur de l’amérique, et bien avant que le Congrés eût dans cette ville une personne pour pourvoir à leurs besoins.8

Le zele et le desinteressement qu’il y a mis, lui font esperer que votre Excellence ne trouvera point de disproportion entre l’importance de ces mêmes Services, et la nature des recompenses qu’il prendra la liberté de lui indiquer.

Dès l’année 1775. il retira du bord de plusieurs fregattes angloises une grande quantité de matelots américains. Le parti que les Anglois avoient pris de les garder constamment prisonniers à leurs Bords, le fit recourir à plusieurs artifices pour les delivrer. Ils lui ont toujours reussi; et jusqu’à l’epoque de la declaration de la france, il a eu le bonheur d’en Embarquer au moins quatre cent. Sur les vaisseaux negriers de sa Majesté très Chretienne, qui en differents tems avoient relaché dans ce port. Il joint ici une note de tous ces vaisseaux et du nombre a peu près de matelots dont chacun à été chargé, moins pour reclamer un remboursement qu’il n’a jamais eu l’intention de demander, que pour donner à votre Excellence une idée juste de la nature des Services qu’il a rendus au Congrés.9

Lorsque Sa Majesté très Chretienne Jugea à propos de se declarer ouvertement en faveur des états unis, l’Exposant fut nommé agent interprete de la nation françoise à Lisbonne, par un brevet du Consul general, et avec l’agrément de la Cour. C’est en cette qualité qu’il a continué à rendre ses Soins aux infortunés matelots qui se trouvoient à Bord des vaisseaux anglois qui entroient dans ce port. C’est pour lors que prevenu que le sieur Dohrman etoit chargé de pourvoir aux besoins des Américains, il lui conduisit tous ceux que sa vigilance put lui procurer, et c’est de cet instant que le dit Sieur Dohrman lui a remboursé les comptes de fraix qu’il lui a produits.

C’est aussi a cette epoque qu’il engagea Monsieur Le Chevallier de Montaigu capitaine du vaisseau de guerre anglois Le Ramilies,1 a lui delivrer Sur le reçu du Consul general de france, cinq prisonniers américains qu’il avoit à Son bord.

Malgré le Secrét que l’Exposant a toujours taché de mettre dans toutes Ses demarches, il n’a pu cependant eviter de devenir Suspect au Ministre anglois. Il avoit été plusieurs fois reconnu dans les courses nocturnes qu’il faisoit autour des vaisseaux anglois pour recueillir des matelots que sa presence engageoit à se jetter à la nage; plusieurs fois l’on avoit fait feu Sur lui. Mais ce qui le decouvrit entierement fut l’enlevement public du capitaine Benjamin Wikés,2 qu’il retira du milieu de plus de vingt anglois par lesquels il avoit été surpris à terre. Dès cet instant le Sr. Walpole3 ne menagea plus rien, il se plaignit au gouvernement, et presenta Son zele à Secourir les américains, comme une infraction à la neutralité que la cour de Portugal avoit adopteé. En consequence il lui fut ordonné de se retirer du Royaume.4 Il instruisit Monsieur Le chargé des affaires de la Cour de france, et Mr. Le Consul de cet incident.5 Tous deux de concert firent connoître la pureté de ses demarches. Bientot ce premier fut autorisé par la Cour de france à demander l’abolition du decret qui ordonnoit sa retraite; en Sorte qu’au bout de quelques mois, il eut la Satisfaction d’être rendu à sa famille, et à ses fonctions d’agent interprete de la nation françoise.

Ce desagrement n’a été que personnel à l’Exposant; les américains n’en ont point Souffert. Un fils qu’il a auprès de lui, et quelques personnes qu’il avoit preposées leur rendirent tous les Secours dont ils avoient besoin, pendant tout le tems qu’il lui fut impossible de le faire lui même. Mais une fois libre il les a secourus plus ouvertement; la liberté même qu’eut de le faire peu de tems après au nom de la france, en écartant tous les risques ne fit que redoubler son zele.

Le certificat ci-joint de son Excellence Monsieur L’ambassadeur de france, celui de son Excellence Monsieur L’ambassadeur d’Espagne, ceux de Monsr. Le Consul general de france, et du vice-consul chargé des affaires du Consulat, celui enfin de Mr. Dohrman negociant de cette ville, et agent du congrés, que l’Exposant prend la liberté d’envoyer à votre Excellence, lui Seront un Sur garant de la verité de ce qu’il vient d’avoir l’honneur de lui exposer.6 Il ose Se flater en conséquence, que votre Excellence representera Ses Services au congrés des Etats unis, et qu’elle en obtiendra une gratification proportionnée aux depenses excessives qu’il a faites, et aux peines qu’il s’est données pendant le tems des hostilités entre les Etats unis de l’amérique, et L’angleterre. Dans cet espoir il prie votre Excellence d’agréer les vœux qu’il fait au Ciel pour votre conservation, et les assurances du profond respect avec lequel il a l’honneur d’être, de votre Excellence Le très humble, et très obéissant Serviteur

Jan Baptis Pecquet

A Son Excellence Monsieur Franklin, Ministre Plenipotentiaire des Etats-unis de l’Amerique, près de Sa Majesté Très Chrétienne.

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

6One of several Frenchmen who assisted American sailors in Portugal: XXXVI, 628n. Pecquet sent this memorial to Jacques-Bernard O’Dunne, the French ambassador to the Portuguese court (XXXI, 316n; Repertorium der diplomatischen Vertreter, III, 130), who forwarded it to Vergennes along with Pecquet’s cover letter to him. Vergennes forwarded both documents to BF on July 31. BF in turn sent them to Congress with his Sept. 13 letter to Boudinot. In 1785 Congress would order the American ministers in France to compensate Pecquet for his service.

7The date of Pecquet’s cover letter to O’Dunne.

8Congress appointed Arnold Henry Dohrman as its agent in June, 1780: XXVI, 211n.

9The attached list names one ship in 1776, 13 in 1777, and seven in 1778; others were put aboard a Spanish squadron bound for South America and ships bound for Le Havre and Cadiz.

1The commander of the Ramillies from March, 1779, to January, 1781, was John Moutray: ODNB.

2Probably Benjamin Weeks or Wickes of Baltimore: Claghorn, Naval Officers, p. 330.

3The Hon. Robert Walpole (1736–1810), Horace Walpole’s cousin, who served as the British minister in Lisbon from 1772 to 1800: Repertorium der diplomatischen Vertreter, III, 169; Lewis, Walpole Correspondence, IV, 133n.

4This happened in 1780: Waldo G. Leland, ed., Guide to Materials for American History in the Libraries and Archives of Paris (2 vols., Washington, D.C., 1932–43), II, 775.

5In 1780 the French chargé d’affaires to Portugal was the abbé d’Ognac and the French consul in Lisbon was François-Philippe Brochier: Repertorium der diplomatischen Vertreter, III, 130; Anne Mézin, Les Consuls de France au siècle des lumières (1715–1792) ([Paris, 1998]), p. 698.

6He enclosed certificates of April 10 from Ambassador O’Dunne; of April 14 from Spanish Ambassador Fernán-Núñez (Repertorium der diplomatischen Vertreter, III, 438); of April 19 from French Consul General Meyronnet de Saint-Marc (XXXIX, 103); and of March 20 from French Vice-Consul d’Hermand (Repertorium der diplomatischen Vertreter, III, 140): National Archives. Dohrman’s certificate has not survived.

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