Benjamin Franklin Papers
Documents filtered by: Recipient="Franklin, Benjamin" AND Period="Confederation Period" AND Period="Confederation Period" AND Correspondent="Franklin, Benjamin"
sorted by: author
Permanent link for this document:
https://founders.archives.gov/documents/Franklin/01-43-02-0235

To Benjamin Franklin from the Comtesse d’Houdetot, 16 December 1784

From the Comtesse d’Houdetot

L:6 American Philosophical Society

Paris Le 16. xbre. 1784

Jay Des Remercimens a Vous faire, Mon Cher Et Venerable Docteur Du present que Vous M’avés Envoyé;7 jay Communiqué a Mr. De St. Lambert L’ouvrage Anglais Mais Combien j’ay Eté penetrée De La Lettre qui y Est jointe, Elle m’a arraché Des L’armes D’admiration Et De Regrets pour Le grand homme qui L’a Ecritte; Voila ce que L’humanité a perdû ce qu’on a Voulû Rendre inutile pour nous même avant Sa Mort, Vous y avés perdû plus que personne, Vous Americains qui pouviés a Votre gré profiter de Ses Lumieres, Vous Eclairer de Son Genie, Bon Dieu qu’il y En a Dans ce peu De Lignes que Vous m’avés communiquées, que j’ay Regret aux Lacunes que La prudence a Surement Exigées;8 je Conserverés Cherement Ce don de Votre Amitié Et Ce Monument Des grandes Vuës Et De L’Esprit Bienfaisant Et Lumineux de Son auteur; on me fait Esperer La traduction De L’ouvrage Anglais9 Et Vous devés penser que j’ay Bonne opinion D’un homme a qui une pareille Lettre a Eté adressée; Mon Cher Et Respectable Docteur Ma Consolation Dans ce Monde ou j’ay Vecu, ou jay Vû Meslé a quelques Biens tant De Malheur Et D’opression a Eté De Donner au moins aux grands Bienfaiteurs De L’humanité, aux Genie qui l’ont Eclairée ou Servie, Mon Respec, mes hommages l’affection irresistible D’un Cœur Reconnaissant. Vous Scavés Mon Cher Docteur quelle part Vous avés dans ces Sentimens Et combien je me trouve heureuse Et honorée De La Maniere Dont Vous Voules Bien y Repondre, je Vous Envoye Les Vers qui m’ont Etés Demandés Chez Vous, Sur Le hazard Singulier qui a fait tomber un Aigle Dans Votre jardin.1 Recevés Le Compliment De Cet Aigle Et ma priere Et jettés Le tout au feu quand Vous L’aurés Lû adieu Mon Cher Docteur j’auray Bien De L’Empressement D’aller profiter Aupres de Vous Des momens trop Courts qu’il me Sera permis D’y passer.

C’est L’aigle qui parle

au Destin De Celuy qui Dirige La foudre

Par un ordre Eternel mes Destins Sont Liés

a Servir un Mortel il faut Donc me Resoudre

Et je Viens tomber a Vos Pieds

autre

Le Dieu qui Si Souvent Reduisit L’homme En poudre

a fait Voler Son Aigle Sur Vos pas

il Viens Redemander La foudre

Protecteur Des humains! ah! ne La Rendés pas

Notation: D’Houdetot.—

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

6In the hand of the comtesse’s friend and secretary Girard (XXXVI, 583n).

7Richard Price’s Observations on the Importance of the American Revolution, to which (with BF’s approval) Price had appended a confidential letter he had received from the late Turgot. The pamphlet was published in October: XLII, 408–9, 461–2; Price to BF, Oct. 2[1], above. On Dec. 13, in a letter to WTF, the comtesse had asked whether BF could procure a copy for her and the marquis de Saint-Lambert. She also reminded WTF to attend her musical soirée on Wednesday, Dec. 22. APS.

8BF had consulted Turgot’s literary executor, Du Pont de Nemours, before advising Price on publishing Turgot’s letter. Du Pont asked that two brief phrases be deleted and replaced with asterisks: XLII, 461–2.

9The comte de Mirabeau translated Price’s Observations into French, and included it in his Considérations sur l’ordre de Cincinnatus, published in December; see the annotation of BF to Richard Price, Sept. 7, and of Mirabeau to WTF, Sept. 19.

1BFB recorded on Nov. 27 that Chaumont’s gardeners had caught a young eagle and built a cage for it: BFB’s journal. The comtesse was not the only one inspired by this incident. On Jan. 9, 1785, the Jour. de Paris published an impromptu poem addressed to BF, penned by M. Leboux du Morier l’aîné, at the house of Mme de Cheminot (XLII, 119): “Ministre de la foudre, & Roi de l’atmosphère / Si cet Aigle a voulu partager ton séjour / S’il quitte Jupiter pour se rendre à ta Cour / C’est qu’il est moins que roi le maître du Tonnerre.”

Index Entries