1To Benjamin Franklin from Anne-Louise Boivin d’Hardancourt Brillon de Jouy, 13 October 1782 (Franklin Papers)
ALS : American Philosophical Society Comment estes vous mon bon papa? Jamais il ne m’en a tant coutté de m’éloigner de vous, chaques soirs il me semble que vous seriés bien aise de me voir, et chaques soirs je pense a vous; lundi 21 j’irai vous retrouver, j’espere qu’alors vous serés bien Sur vos jambes et que le thé du mercredi samedi, et celui du dimanche matin reprendront tout leur lustre....
2To Benjamin Franklin from Anne-Louise Boivin d’Hardancourt Brillon de Jouy, [20 March 1782] (Franklin Papers)
L : American Philosophical Society Plaidoyer POUR Madame Brillon de Jouy francaise native de Paris, demeurant ordinairement à Passy de present à Nice Contre Monsieur Benjamin Franklin americain né à Boston ci devant académicien, phisicien, Logicien & & &ca aujourdhui Ambassadeur en france des Provinces unies de L’amerique resident à Passy. C’est avec regret que Le Sanctuaire de la Justice...
3To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 1 February 1782 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Vous aurés peut éstre déja vû mon chér papa lorsque vous recevrés cette léttre un mr de Lon a qui j’ai donné un petit mot pour lui servir de passeport auprés de vous; cet homme qui peut a ce qu’il me paroist avoir a peu prés soixante ans, accompagnoit ici Mylord cholmondeley a titre d’ami, plusieurs personnes assurent qu’il l’accompagnoit comme une éspéce de...
4To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 20 January 1782 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Le voisin m’a annonçé votre repentir et une léttre de vous mon bon papa, je l’aurai sans doutte et elle me fera plaisir, mais dussaisje vous voir tombér dans l’impénitence finale, je ne veux plus me vengér de vous qu’a force de bon procédés, je vous écrirai souvent et vous aimerai toujours téls torts que vous vous obstiniés a avoir avéc moi. Vous avés donc...
5To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 8 January 1782 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Vous aurés vû par mon plaçet mon bon papa combien votre silence nous avoit affligés, votre lettre a tout ranimé, mais si vous nous abandonnés encore nous retomberons dans la douleur, n’y le beau soleil qui ne nous abandonne pas un instant et qui chérche a nous consollér de vos rigueurs, n’y les fleurs et la vérdure qui dans tout autre cas nous égayeroit, n’y...
6To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 25 December 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Réparation authentique mon chér papa, je ne vous appellerés plus n’y monseigneur n’y mesme monsieur; mon placét a réussi avant de vous estre parvenu, nos larmes sont éssuyées, vous nous aimés, vous nous le distes, vous vous portés bien et vous estes aussi coquin que par le passé, puisque vous projéttés de me voller a Brillon et de me menér faire un tour en...
7To Benjamin Franklin from Madame Brillon et al., 24 December 1781 (Franklin Papers)
LS : American Philosophical Society Permettez, qu’une famille qui vous fut chere, se rappelle à votre souvenir dans ce premier jour de L’année, et reclame, Monseigneur , des bontés de votre Grandeur , une portion d’amitié que vous voulutes bien lui accorder; Cette famille que vous oubliez si complettement; Monseigneur , n’a rien fait qui la mette dans le cas d’etre traitée si rigoureusement de...
8To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 11 December 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Mon chér papa le voisin vous reméttra ce petit mot; sçavés vous pourqu’oi je ne vous écris qu’un petit mot bien petit c’est que je vous boude … oui monsieur papa je vous boude; comment! vous prenés des armées entiéres en amérique, vous burgoinisés Cornwallis, vous prenés Canons, vaisseaux munitions, hommes, cheveaux, &c &c vous prenés tout et de tout, et la...
9To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 26 November 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Je reçois a l’instant une lettre du grand voisin qui me paroist inquiét et qui me dit que vous l’éstes aussi mon bon papa; rassurés vous mes bons amis mon état est en verité meilleur que je n’osois l’éspérér, le régime que lorry me fait suivre, et le beau soleil qu’il m’a conseillé d’allér chercher me réussissent par merveille; mon ame toujours tendre,...
10To Benjamin Franklin from Anne-Louise Boivin d’Hardancourt Brillon de Jouy, 12 November 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society J’ai reçu a la fois trois lettres de mon grand voisin, dire qu’elles m’ont fait le plus grand plaisir est chose inutille a mon aimable papa qui connoist mon coeur comme s’il l’eut créé a son image et ressemblance, mais ce plaisir a été combattu par la peine que j’ai ressentie, en lisant que vous aviés été tous deux inquiéts sur mon compte; je suis restée a...
11To Benjamin Franklin from Madame Brillon with a Note from Jacques Brillon de Jouy, 20 October 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society J’ai reçu a mon arrivée ici mon bon papa votre léttre du 1er octobre, elle m’a fait un sensible plaisir, j’y ai retrouvé des marques de votre amitié, et une teinte de cétte gayeté et de cétte galanterie qui fais que toutes les fémmes vous aiment parceque vous les aimés toutes; votre proposition de me portér sur vos aisles si vous étiés l’ange gabriél m’a...
12To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 6 October 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society J’esperois mon bon papa recevoir de vos nouvélles ici; lorsque mon mari reçut son pacquét de léttres le coeur me battit et je dis óh surement mon ami m’aura écrit un petit mot; mon éspérançe a été déçuë; j’ai pourtant écrit a tous mes amis de passy; a vous mon chér papa de villeneuve le roy, au grand voisin de villeneuve le roy et de dijon, et ce grand...
13To Benjamin Franklin from Madame Brillon with a Note from André-Noël Pagin, 27 September 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Je ne suis encore qu’a trente lieuës de paris mon bon papa, j’habitte une maison charmante d’ou j’appérçois de mes fenéstres des prairies arrosées par une riviére et bornées de cotteaux couvérts de vignes et d’arbres fruittiérs, le vilain tems m’a empêché d’allér arpenter ce joli pays; je suis ici chés d’anciens et bons amis qui me soignent comme leur...
14To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 21 [September 1781] (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Adieu mon bon ami mon aimable papa, je pars je vous quitte pour bien longtems, mais je ne puis croire que mon áme entiére me suive, une portion voltigera sans césse autour de vous— adieu aimés moi, écrivés moi souvent que vous m’aimés, et croyés que rien n’égallera le regrét que j’ai de vous quittér, que le plaisir que j’aurai a vous revoir:/: Addressed: A...
15To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [25 July 1781] (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Je vous ai promis de vous écrire un mot, et malheureusement il faut que je tienne ma parolle au piéd de la lettre; j’aime a prométtre peu, et a tenir davantage surtout quand je cause avéc vous mon chér papa; il me semble que lorsqu’on S’aime beaucoup, l’espoir n’a rien a faire et que le coeur seul conduit la plume, hors vous sçavés qu’un coeur est toujours...
16To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 1 July 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Votre Evesque étoit un vilain—votre mendiant un assés drole de coup—vous éstes un logicien d’autant plus habil que vous rendéz avéc grace, et donnéz présque l’envie de cedér a de mauvaises raisons, appuyées sur un faux principe. Estce au docteur Franklin? Ce philosophe célébre, ce profond politique; qu’une fémme parle avéc tant d’irrévérence—oui C’est que ce...
17To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 13 [June] 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Quoi, pas un mot mon aimable papa! Auriés vous oublié votre fille? Vous aurés trouvés en votre chemin de jolies dames qui vous auront distrait sans doutte? Rappellés vous donc cette amitié, cette confiance, ce sentiment si doux et si vrai que votre fille a pour vous, et voyés si depuis douse jours qu’elle vous a quitté son coeur doit estre content du vostre;...
18To Benjamin Franklin from Anne-Louise Boivin d’Hardancourt Brillon de Jouy, 5 [June] 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Je suis dans un beau pays, je suis avéc un bonne maman qui m’aime tendrement, que j’aime de mesme; on me feste, on me soigne, on me chérit, on me gaste; éh bien mon bon papa mon Coeur n’est pas Content, il pense que demain ce sera mércredi, et qu’ensuitte arriverons succéssivement deux samedi et un autre mércredi qu’il faudra passer sans vous voir, point de...
19To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [on or after 23 February 1781] (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society La dame a mille choses à répondre au monsieur, mais elle craint malgré la bonté de sa cause, qu’il ne garde sa prévention contre elle, leur oppinion étant absolument contraire; le monsieur, (grand phillosophe) suit la doctrine d’Anacréon et celle d’épicure; la dame est platoniciénne: l’un veut un amour gras, pottellé, un amour de chair et d’os; gasté choyé...
20To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 20 April 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Je vais répondre a votre lettre mon bon papa avéc franchise et amitié: il auroit été doux à mon coeur et trés agréable a monsieur Brillon de pouvoir formér une liaison qui ne fit de nous qu’une mesme famille, nous aimons monsieur votre fils et nous croyons qu’il à tout ce qu’il faut pour faire un sujét distingué et rendre une femme heureuse; mais il ne peut...
21To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 22 [February] 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society J’ignore les usages d’un autre monde mon cher papa; mais je sçais que dans notre civile europe, on ne se rend léttres et portraits que lorsque l’on veut rompre ensemble: un homme de votre connoissance, un homme que vous ne pouvés vous empêcher d’aimér; hier au soir á jetté par térre et foulée aux piéds une léttre d’une fémme; un jeune homme la ramassée et...
22To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 15 February 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Vous n’estes point venu hier mon bon papa étiés vous incomodé? aviés vous affaire? ne m’aimiéz vous pas tant qu’a l’ordinaire? Je me suis téllement accoutumée a vous voir deux fois la semaine, que les jours ou vous ne venés pas me semblent rayés de mon éxistance, de cette éxistance qui ne m’est chére que par les douceurs de l’amitié; ce soir si vous n’aviés...
23To Benjamin Franklin from Madame Brillon: Letter and Poem, 8 February 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Voici mon bon papa, une folie de votre fille faitte pour vous, pour vous tout seul; il n’y á qu’a mr votre fils que je puisse vous pérméttre de la montrér: je désire que mon conte vous amuse, cela me payera du soin que j’ai pris de l’écrire en gros caractéres; adieu le meilleur des papas de ce monde possible; souvenés vous toujours que je serois bien fâchée...
24To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 1 January 1781 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Si j’avois une bonne teste, de bonnes jambes si j’avois enfin tout ce qui me manque, j’aurois été en bonne fille souhaittér une bonne année au meilleur des papas; mais je n’ai qu’un coeur bien tendre pour le bien aimér et une assés mauvaise plume pour lui griffonnér que cette année ainsi que l’année derniére, ainsi que toutes ces années de ma vie, je...
25To Benjamin Franklin from Madame Brillon, [30 December 1780] (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Je ne suis pas encore en état de vous donnér le thé ce soir mais quand vous voudrés me venir voir quelques moments ce sera un adoucissement a mes meaux de causer avéc le meilleur de mes amis: adieu, l’année s’écoulle et l’éspérance que ma santé sera meilleure en 81 me soutient: sans l’amitié et l’éspérance il faudroit mourir! Entouré sans césse de calamités...
26To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 7 [December] 1780 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Vous ne serés pas étonné mon bon papa de l’humeur qui me tourmente lorsque je ne reçois pas de vos nouvélles: je suis malade depuis 69 jours, et l’amitié les preuves de l’amitié ont seules le pouvoir d’adoucir mes meaux; je vous aime, il est naturél que je désire d’éstre aimée de vous; tout ce qui augmente et confirme ce sentiment de vous a moi m’est chér,...
27To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 26 [November] 1780 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Voici mon bon papa des nottes sur votre charmant dialogue, j’ai voulu prouvér que vous disiés mieux que tout autre, mesme dans une langue que vous ne sçavés qu’imparfaittement: quélques puristes pourroient nous chicanér, parceque ces éspéces d’animeaux pésent les mots a l’alembic d’une froide érudition; moi qui ne les pésent, n’y ne les comparent; animal...
28To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 25 [November] 1780 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society J’envoye sçavoir de vos nouvélles mon bon papa; lès miénnes sont meilleures mais je suis encore loin du but: je comptois vous envoyér mes nottes; des amis ont pris le tems que je vous résérvois en venant causér avéc moi; ils ne m’ont point empêchés de pensér a vous et de vous aimér, nulle puissance n’en viendroit a bout! Mais je n’ai pû vous écrire: adieu...
29To Benjamin Franklin from Madame Brillon, 18 November 1780 (Franklin Papers)
AL : American Philosophical Society Il y auroit bien quelques petites choses a redire a votre logique que vous assurés si bonne mon chér papa— Quand j’étois jeune homme distes vous, et que je jouissois plus des faveurs du séxe qu’a présent, je n’avois point de goutte: Donc , on pourroit répondre a cela—quand je me suis jetté par la fenéstre je ne me suis pas cassé la jambe: Donc; vous pouriés...
30[From Madame Brillon]: Le Sage et La Goutte, [before 14 November 1780] (Franklin Papers)
Printed by Benjamin Franklin, Passy [1784]: Yale University Library This is the first of several literary pieces exchanged between BF and Mme Brillon during the period when she was in bed with depression and he was confined with gout. The MS versions of this little fable, in the style of La Fontaine, have disappeared. When BF received the original he evidently kept it and returned a copy made...