de grands malheurs qui vous sont déja Connus M’ont obligé de venir reclammer un asile de la generosité du peuple que vous presides, et contre toute attente, aulieû d’arriver á philadelphie pour oû je M’étois embarqué d’autres malheurs qu’on risque à la mer, ont apparemment Contraints le Capitaine de faire voile á la providance oû je suis arrivé de mon depart de lisle de saint domaingue.

les Sollicitudes, les chagrins, que me casent ma famille passe dans des terres etrangeres, et des persecutions personnelles dans le pays francais, ont tellement alteré ma santé que je nai cessé d’etre malade dans cétte ville oû ma situation me fait luire un jour que je n’avais jamais vû, même, au milieu, des revolutions oû je me suis trouvé. Je ne parle point la langue, j’ai tout perdu dans l’incendie du Cap francais, argent bijoux habits et presque la vie. mon sort, et les grands actions dont mes parents qui etoient à la tete de l’armée dans le francaise puis et qui ont servi avec vous, m’ont parlé sancesse a votre sujet, Mon general, m’ont encouragé dans mes peines actuelles et me font esperer que vous prandrai part aux infortunes d’un gentilhomme qui a projetté depuis plusieurs annees de venir vous pries d’accuillir ces civilités respectueuses, et admirer un grand homme, C’est une Continuation de contrarieté qui casent que je ne suis pas deja a philadelphie. Vuilles Bien je vous prie mon general ecrire au gouverneur de cétte ville l’intérét que vous voudres prandre a moi, et de me secourir dans des Besoins que je n’avois jamais prevû.1 je lui remettres votre lettre; on m’a assuré qu’il etoit on ne peut pas plus digne d’un emploi de Bienfaisance.

j’aurai mille fois mieux aimé vous conter de vive voix Ce qui est dans ma lettre, mais j’espere Bien M’en dedommager des que je le pourrai en vous presentent Ces Sentiments respectueux avec les quels j’ai l’honneur d’etre Mon general Votre tres humble et tres obeissant Serviteur

le chevalier adhemar de Brethoux