L’accueil, dont vous m’avez honorés pendant votre Sejour dans cette Republique et les marqúes d’estime et d’amitie, avec lesquelles vous m’aves daigné de favoriser, m’ont animé, d’interrompre vos occupations Serieuses, et d’implorer en vous les secours d’un ami, qui je hesiterai de vous communique en qualite d’Ambassadeur, n’etant point accoutumé, de faire la cour aux gens en place, et ne Souhaitant jamais de briguer leurs faveurs.

L’etat de cette Republique, comparé avec celle des Etats Unis, m’ont fait Souhaiter depuis Quatre ans de changer d’habitation, et la persuaion d’etre dans l’impossibilite de me Soutenir dans l’amerique Sans aucun biens a empeché l’execution, quoique cet empechement n’auroit point retardé ma retraite, Sitout que le coup fatal Seroit porté a la liberté ou par le Stadhouder, ou par les Aristocrates.

A present ma fortune est un peu amelioré, et l’esperance, que celle Suffiroit en amerique et pour nourrir une Epouse et deux enfans et pour procurer aux derniers un etablissement convenable, j’ai taché de me procurer des informations—Sur les maniere et les moyens de vivre—principalement en New-hampshire et New-york. Je Souhaiterois de vivre dans la campagne— Sachant, que la vie champetre nourrit avec plus d’aisance au plus grand nombre que Le villes. On m’informe que le climat “de ces deux Provinces est plus heureux, qu’icÿ; le degrees de froid moindres, dans l’hiver, dans l’ete plus de chaleur, et en tout cas que the weather is not so variable as in Holland through the different Seasons— que 6 or 800 florins Suffiroit pour faire Subsister une famille dans les PLEASANT countrÿ parts of New-hampshire or New-York State—[”]

Sont ces Rapports vraÿs—Sont ce contrées plaisantes—fertiles? Pourrois-je Subsister avec aisance (ease, dignity and in reputation) dans le New-york—or New-hampshire—aÿant 16000 a 17000 florins?

Pourois-je esperer avec cette Somme—de pourvoir a la Subsistance de Ma Famille d’une maniere aisee—et laisser a mes enfans un patrimoine, dont ils pourroient Subsister?

Ayez la bonté d’eclaircir mes doutes—rends moi un detail, ample asses pour persuader une respectable Epouse de quitter cet Sejour dans l’esperance de vivre heureux dans un pays libre, et d’ameliorer le Sort de Ses enfants, un detail de ce qui est necessaire a Savoir pour nous determiner. je le compterai toujours pour un bienfait, Monseigneur! et en ce cas Je ne hesterai point, en partant pour ces paÿs, de vous demander des recommandations. Procuré moi, [Situ?], que vos travails ministerielles le permettent, une reponse; a cause, qu’aÿant reçu une, Selon mes desirs, aÿant persuadé mon epouse, je ferois tous mes devoirs de me defaire des mes biens immobiles—meublements—Bibliotheque—pour une partie—afin de pouvoir m’embarquer en May or Juin de 1787. Je l’attend, je desire cet moment avec impatience.1

Les choses ne prennent point icÿ une bonne tour—quoique les aveugles instruments de l’Aristocratie, et une Bourgeoisie dupé crie triomphe—et certains personnes en place—chez vous connus—croyent le pouvoir du Stadhouder assez abattu, pour oser miner Sourdement, jusqu’icÿ, l’esperance de retablir une influence juste du peuple dans le gouvernement—et ils Sont Si aveugles, de ne voir point qu’eux memes Seront les dupes. Mons. le Stadh. et Son parti Se tiennent fermes, ceux d’Hollande tachent de conserver ce qu’ils ont escroques a lui, au moyen de l’appaiser par la conservation de Son influence dans la gueldre et autres provinces, et a cet fin ils cajolent Sous main les deux premiers Membres des Etats d’Utrecht, et jouent de tems en tems de mauvais tours aux villes de Utrecht et Wyek. Nous avons bien arrangé deja tous nos affaires domestiques dans ces deux villes—mais a quoi Sert-il Si non pour endormir; parceque nous restons dans le meme peril, tandis que les griefs Provenciaux ne Sont point redressées, et que les troupes, qui nous contraignent de vieller nuits et jour, restent cantonnés dans le plat paÿs—

j’ai de raisons a craindre, que deux cours connues, asses intressés dans nos affaires, Se Sont arrangés a l’amiable—pour etre—dans un certain moment les medeateurs!!2 peut-etre qu’une proposition d’Amsterdam, pour appaiser tous ces troubles, et un certain plan d’assopiation et mediation: doivent crëer cet moment fatal—alors le pouvoir aristocrate que Seroi etablie—pour quelques ans! le Stadhouder regnera avec Ses esclaves Sur un ton moderé—les amis du peuple Seront peut-etre les victimes, Si on ne le dedaigne pas asses pour Se [servir?] d’eux, et Guillaume V ou plutost Madame Roÿale— qui a tonjours bien fait! atteindra dans plus d’années cet Sommet, que Guill. IV. etant S[tadhou]der de Gueldre avoit en vue, et auroit atteint [S’il a]voit voulu, ou, S’il avoit osé—

jecrira[is dava]ntage, Si je ne craignais d’abuser de votre tems precieux. jaurais ecris en Anglais, Si je n’avois point le malheur de m’exprimer encore plus fautif, et pour cela Seul je vous demande excuse. je me recommende, Monseigneur! et Suis avec le plus profond respect / Monseigneur / Votre plus devoué / et plus obeissant Serviteur