George Washington Papers

To George Washington from Cormeille, Sr., 3 January 1794

From Cormeille, Sr.

New York le 3. janvier 1794
l’an 3e de la republique française une et indivisible

L’amie de la vertu à Washington

Si Galbaud était coupable voudrait-il paraître devant ses juges? cette reflection peut-elle échaper a l’homme juste. Galbaud a écrit le 23 xbre 1793. à monsieur genet, malheureusement ministre de la republique française, pour lui demande⟨r⟩ son passage pour france.1 il s’est, de suite, rendu chès monsieur hauterive, malheureusement consul de la republique française, pour y constater sa demande; il y est allé avec Son épous⟨e⟩, Son aide-de-camp, le citoyen courré et Son épouse, les citoyens dunij, leberton et tarrin toutes personnes connües et recommandables; et il S’en est suivis une dénonciation! dénonciation aussi absurde que criminélle, faite par Monsieur hauterive, chès le maire de new-york, tendante à obtenir un ordre d’arestation pour tous ces citoyens, qui cependant, n’a eu lieu que contre l’aide-de-camp, jeune homme de 20 ans, qu’il accuse d’avoir montré un pistolet, fausseté insigne, et qui en éffet n’est coupable à ses yeux que d’avoir Su Souffrir tous les maux, braver tous les danger⟨s⟩ plutôt que d’abandonner la vertu persecutée, comme l’ont fait six autres personnes attachées au général galbaud, gangnées avec de l’argent et des promesses par monsieur cambis, monsieur hauterive, et monsieur genet, ces êtres païtris de la boue infernale. depuis cette demande, de fausses dénonciations, se font journellement chès le maire, il est clair que ces monstres monstrueux, ces Sélérats illimités ont soif du sang de ces dignes citoyens, ont faim de ces coeurs sanctuaires de la vertu et de la vérité qu’ils voudraient anéantir à jamais.2

Galbaud, pour se mettre a l’abri des complots, des machinations, des trâmes ourdies dans l’antre du crime, des piéges tendus par les forfaits, a demendé a être constitu⟨er⟩ prisonnier, afin que le geolier repondit de ses actions—puis quil ni avait pas d’autre moyen pour Sa Sureté: chose inoüie! tout, jusqu’aux cachots, tout est fermé à l’innocence poursuivie par le coupable audacieux. qui peut donc arreter tous ces maux? toi. à qui l’humanité impose t-elle cette Sainte obligation? à tous les hommes mais particulierement à toi; parce que tes mains sont les plus pures et tes moïens les plus puissants. dans la position où Sont les choses, comme allié de la france tu lui dois galbaud, innocent où coupable; Sans égard à Genet, ce fauteur de tous les articles de la constitution 1re. qu’un batiment fort Secretement disposé pour cette famille, l’arrache a ses boureaux et la transporte en france: la france tiendra compte des avances et témoignera Sa reconnaisance pour cet important Service. un refus! Serait un acte de ferocité politique que ton coeur, oui, que ton coeur désavoüerait. ah! Si tes yeux pouvaient pénétrer jusques dans le galetas qu’habite cette respectable famille, ce ne serait pas en vain que tu les verrais sans vetement d’hiver, couchés sur le plancher; éxposés tantôt au vent tantôt a la pluïe, malade de misère n’ayant pour tout Secours qu’un dolars, chacun par Semaine que leur donne le comité americain. fixe un moment tes regards sur ce tableu: toi! docteurdès droits de la nature, des gens et de la Société civile. laisse, laisse agir ton coeur: ces mouvemens sont trop délicieux pour ne pas cèder a leur douce impulsion!3

Si je reclâme sans Succès auprès de toi, et que par une suite des criminelles intrigues, cette famille, que je m’occupe à consoler, Soit au pouvoir de ces êtres de fange, de vices et de crimes, je te déclare que j’aurai le courage de les Soustraires aux Suplices multipliés que leurs préparations leurs vils et infâmes ennemis; je poignarde le pere, la mere, les enfans: je suis capale de cet éffort parce quils en sont dignes. j’éxpedie par touts les voïes possibles ces mots a mon païs. je voulais te Sauver tes plus zèlés diffenseurs, plains moi, mes pouvoirs sont impuissant⟨s⟩.

j’ai cherché partout Washington, et ne l’ai point trouvé! . . . je me rends chès toi, où j’expire à tes yeux en te reprochant les crimes que j’aurai eu l’humanité de commettre.

adieu, grand homme, te bénir! ou mourir! mais en mourant je ne peux encore me deffendre de t’aimer et de t’admirer, ces Sentimens, que tu justifies, sont devenus des modes dêtre de mon coeur qui ne peut plus changer.4

Cormeille ainée
republicaine

reponce! reponce! mon adresse, Citoienne Cormeille aimée poste restante. je veux que ces malheureux ignorent ma demande.

ALS (in French), DNA: RG 59, Miscellaneous Letters.

1In this letter, Cormeille expresses her indignation at the treatment of François Thomas Galbaud du Fort, the governor general of Saint Domingue, who fled to the United States in the summer of 1793 (Millet to GW, 20 Aug. 1793, and n.8). Shortly after Galbaud’s arrival, Edmond Genet, the French minister to the United States, made an unsuccessful attempt to place Galbaud and members of his entourage under arrest for their opposition to the commissioners of Saint Domingue and their role in that island’s civil war (George Clinton to GW, 2 Sept. 1793, notes 1 and 5, and enclosures). After fleeing briefly to Canada, Galbaud wrote a letter of 23 Dec. 1793 to Genet, in which he sought permission to board the St. Honore for passage to France, where he could plead his case before a French tribunal. For an English version of this letter, see Independent Gazetteer (Philadelphia), 4 Jan. 1794.

2According to Cormeille, Galbaud also wanted passage for his wife, the former Marie Alexie Tobin de Saint-Aubin; André Conscience, his aide-de-camp; colonist Courré and his wife; colonist Duny; Jean-Marie le Breton de Mardin de Villandry, a major general in the National Guard at Port-au-Prince; and colonist Tarrin. Cormeille also criticizes the failure of Hauterive, the French consul at New York City, to assist Galbaud (see also Duny’s public letter on Galbaud’s encounter with Hauterive on 23 Dec. 1793 and a rebuttal of Duny’s account by Genet’s supporters that were printed in the Daily Advertiser [New York], 26 Dec. 1793, 1 Jan. 1794). Hauterive attempted to obtain an arrest warrant for Galbaud and his associates from the mayor of New York City, Richard Varick, but only one was issued, that for Conscience, who was accused of threatening Hauterive with a pistol. According to Cormeille, six other unnamed associates of Galbaud had abandoned their allegiance to Galbaud, having been won over by money and promises given by Admiral Joseph Cambis, Hauterive, and Genet.

3Cormeille suggests that the French nation would be very grateful if GW would approve a plan to put a ship secretly at the disposal of Galbaud. In the meantime, Galbaud’s family lives in a drafty garret, where they lack winter clothes, sleep on the floor, and survive on the dollar per week given them by an American relief committee for French refugees.

4Despite the problems mentioned in this letter, Galbaud returned to France later this year and in 1795 resumed his military career.

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