Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from Louis-Julien Garos, 20 January 1783

From Louis-Julien Garos4

ALS: American Philosophical Society

à fontenay Le comte Le 20. Janvier 1783.

Monseigneur

Quil me Soit permis d’implorer votre protection pour un particulier françois d’origine Résidant depuis très Long-tems à philadelphie. Je vais, Monseigneur, vous mettre Sous les yeux les faits tels quils Se Sont passés, afin que vous puissiez Juger Si ce particulier peut tirer de la position où Il Se trouve tous les avantages quil paroit S’en promettre. Voicy ce dont Il S’agit.

Le Sr. françois Geay originaire des Environs de cette ville, Servoit Il y a plus de quarante ans dans les troupes de france, Il y Etoit Encore En 1743, car au mois de Juin de la même année Il fut Blessé dangéreusement à la Bataille d’ettingen.5 Fatigué du Service, Il déserta. Il le fit même, Si Je ne me trompe avec armes Et Bagage. Il passa En hollande, L’à Il S’embarqua Et fut fixer Son Sejour à philadelphie, où Il a toujours Résidé depuis. Il S’y Est même marié. Il ne luy Reste plus icy qu’une Soeur. Tous Ses autres freres Sont morts depuis Son passage à L’amerique. Ces morts Successives ont ouvert differentes Successions aux quelles aujourdhuy comme ainé Il auroit la meilleure part. Sa Soeur S’est mise En possession de la totalité de ces Successions, quoyquelle ne veuille point, Monseigneur, l’en priver S’il y a droit. Elle veut cependant Etre assurée avant de luy En faire l’abandon, Sil Est fondé à les Reclamer ou non. C’est moy, Monseigneur, qui ay Instruit le dit Sr. Geay des Evénemens arrivés dans Sa famille. Il m’a fait passer Ses pouvoirs, pour que j’eusse à toucher pour luy les portions qui pouvoient luy Revenir.6 Je les ay demandées, mais on m’objecte quil Est inhabile à Succeder En france au moyen de Sa désertion Et de ce quil n’a pas profité des differentes amnisties quil a plû aux Roix d’accorder.

Comme je ne veux point que Mr. Geay puisse me Reprocher de n’avoir pas Repondu autant quil Etoit En moy à Sa confiance, les difficultés qui S’elevent En ce moment à Son Egard, m’ont fait prendre la liberté, Monseigneur, de vous adresser celle cy, pour Vous Supplier, En cas que vous Jugiez que la désertion du Sr. Geay le Rend Inhabile à Succéder En france, D’employer vos Bons offices auprès du gouvernement pour obtenir Son pardon, Et luy procurer les moyens de Rentrer En possession des héritages, qui, Sans Cette Raison, luy Sont Incontestablement acquis par les Loix de la nature.

Je ne vous terrai pas, Monseigneur, que Monsieur Livingston m’a fait L’honneur de Répondre à une lettre que J’avois adressée à Nos Seigneurs du congrès à ce Sujet. Il a Eû la complaisance de Menvoyer L’art. 13. du traité d’alliance fait Entre la france Et les Etats unis de L’amerique.7 Cet article a bien quelque Relation à la question que J’ay L’honneur de vous proposer, mais Il ne l’a decide pas. Il Est même En quelque Sorte contraire à la prétention de Mr. Geay, car Il y Est dit à la fin: Mais Est convenû En même tems que Son contenû n’apportera nulle atteinte aux loix promulguées En france contre les Emigrations où qui pouront Etre promulguées dans la Suite, les quelles demeureront dans toute Leur force Et vigueur.8

Deignez, Monseigneur, donner quelque attention, à ceque Je prens La liberté de vous marquer. C’est la grace que vous demande au nom du Sr. Geay, celuy qui à L’honneur d’etre avec un très profond Respect Monseigneur Votre très humble Et très obeissant Serviteur

Garos
Conseiller du Roy Elû à fontenay le comte

Notation: Garos, 20 Janvr. 1783.

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

4Garos (1739–1808) became conseiller du roi in 1767. He subsequently served as justice of the peace and in 1792 was elected to represent the Vendée at the Convention. He voted for the execution of Louis XVI: DBF; Adolphe Robert and Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français … (5 vols., Paris, 1889–91; reprinted, Geneva, 2000), III, 118.

5The Battle of Dettingen, during the War of the Austrian Succession. Geay served in a regiment of dragoons: Garos to BF, May 1, 1783 (APS).

6Garos wrote a letter to the President of Congress on April 28, 1781. He explained Geay’s situation and asked two questions: could Geay collect his inheritance by submitting a power of attorney rather than going to France, and secondly, if Geay were no longer alive, would his American-born children stand to inherit his French estate? He enclosed instructions for Geay. (Garos’ letter and a duplicate dated May 9 are at the National Archives.) Garos’ inquiry was forwarded to Livingston, who did not reply until the following April, when Anthony Benezet pressed him to intervene on Geay’s behalf. It was Benezet who sent the powers of attorney that Garos mentions here: Livingston to Garos, April 17, 1782, and to Thomas Barclay, April 19, 1782 (both at the National Archives); Benezet to BF, May 5, 1783 (APS).

7Livingston to Garos, April 17, 1782, mentioned above. Livingston wrote Garos that the 13th article of the Treaty of Amity and Commerce would answer his questions. He assured Garos that his letter of instructions would be forwarded to Geay, and promised to assist Geay in prosecuting his claim. Livingston’s letter to Thomas Barclay, cited above, asked him to assist Geay’s attorneys in France should they apply to him.

8“But it is at the same Time agreed that its Contents shall not affect the Laws made or that may be made hereafter in France against Emigrations, which shall remain in all their Force and Vigour”: XXV, 606–7.

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