Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from the Comtesse de Golowkin: Five Letters, [1780]

From the Comtesse de Golowkin: Five Letters

(I) and (II) ALS: American Philosophical Society; (III), (IV), and (V) AL: American Philosophical Society

Among Franklin’s papers at the American Philosophical Society are twenty-four letters, all undated as to year and only two with a month and a day, from Wilhelmina von Mosheim, the comtesse de Golowkin.5 Reputedly a woman of great beauty and wit, she seems to have met Franklin at the home of Madame Helvétius. As far as we can determine, the comtesse is first prompted to write Franklin out of concern for her ami, the chevalier de Chastellux, who accompanied the comte de Rochambeau to America. We assign the following group of five letters to the latter part of 1780, when the first reports of Rochambeau’s July arrival at Newport reached Europe.6 We discuss three others— brief, undated notes which probably belong to the same period—in annotation.

I.

[1780]

J’esperois passer quelques moments avec vous aujourdhui, Monsieur, chez notre aimable Amie,7 mais ma santé ne me le permets pas. Je scais que vous avés l’ame sensible, mon bon Papa, et je m’adresse avec confiance à vous pour vous prier de rassurer s’il est possible une Amie qui tremble pour les jours de son Ami; je suis intimement lièe avec le Chevalier de Chastellux, et j’ai vû dans le courier de l’Europe, qu’il avoit ètè tuè à une affaire que Mr. de Rochambeau à eue—8 rassurès moi s’il est possible, votre coeur vous diras tout ce que le mien doit èprouver— Bon soir, mon bon et cher Papa, je vous embrasse avec les sentiments les plus tendres, et les plus vrais.

La Comtesse Golofkin

II.

[1780]9

C’est avec des larmes de reconnoissance que je vous embrasse, et vous remercie, mon cher et bon Papa; vous m’avès rendû la vie—hèlas! pourvû que ce soit pour long-tems. J’aurois voulû vous aller voir aujourdhui, mes forces ne me le permettent pas— c’est le premier usage que j’en ferai.1 Conservès moi toujour un peu d’affection je ferai mon possible pour la meriter de plus en plus; et croÿès bien aux sentiments tendres et sincères que je vous ai vouès pour la vie.

Ce. DE GOLOFKIN

III.

[1780]

Je vous prie, mon cher Papa, de me dire si vous n’avès rien apris de plus touchant l’arriveè de mon Amis, je suis toujour dans les mêmes inquietudes, et incertitudes; si vous aprenès quelque chose, pansès à votre Enfant qui vous embrasse tendrement, et vous aime de même.

Addressed: A Monsieur / Monsieur Francklin / a Passy

IV.

[1780]2

J’avois le projet, mon cher Papa, de venir vous embrasser, et de vous souhaiter un petit bonjour, mais du monde que j’attends chez moi m’en empêche, et j’en ai bien du regrêt; je voulois vous demander aussi, quand vous viendrès prendre le thè chez moi, fixès un jour pour cela; aimès vous mieux que ce soit le matin, ou le soir? Moi j’aime tous les moments ou je vous vois parceque je vous aime bien, et de tout mon coeur.

Quand faudras t’il vous apporter ma lettre? Cette lettre qui contient des choses qui nous sonts personnelles et fort interressantes pour mon Ami, me tient fort à coeur; pardon mon bon et cher Papa, de toutes mes indiscrétions—mais vous êtes bon, sensible, et obligeant—voilà mon excuse.3

Addressed: A Monsieur / Monsieur Francklin / à Passy

V.

rue Roÿalle, butte st. Roch, maison de Mr. Sorin. [1780]4

Il y auras demain huit jours, mon cher Papa, que j’ai quittè Passy, et depuis ce moment, je n’ai cessé de penser à vous, avec tendresse et regrets; vous ne trouverès pas mauvais j’espere, si je cherche à me dèdommager de mon èloignement, en vous demandant de vos nouvelles. Je me flatte que cette vilaine goutte vous laisse en repos. Elle doit être contente, vous lui faites assès de sacrifices. Pour moi j’ai attrapè dans ma chambre au coin de mon feu un gros rhume après lequel j’ai couru inutilement à la Campagne; je tâcherai de m’en dèbarasser au plutôt, pour vous aller voir, si je trouvois des occasions j’irais plus souvant; en attendant ne m’oubliès pas, mon cher Papa, et si vous venès à Paris, souvenès vous de ce que vous m’avès promis. Je ne vous donne pas de nouvelles, vous les avès de la première main d’ailleurs je crois qu’il n’y en à pas. J’ai vû il y a quelques jours, un homme qui arrivoit de Bassora; Parent de J.J. Rousseau, fort instruit, parlant bien toutes les langues, il n’a que 41 ans, et c’est ètonnant combien il à voÿagè.5 J’ai pensè en le voÿant à l’habillement chinois; je lui ai comptè quatre juppons; un rose, un brun, un jaune, et un couleur de feu, et surement il y en avoit encore d’autres dessous; son bonnet n’est pas moins extraordinaire; et la moustache qu’il ne faut pas oublier.

Bonsoir, mon cher et bon Papa, voici l’heure ou je vous chantois Dieu d’amour.6 J’aimerai encore davantage ce joli air, s’il peut me rappeller dans votre souvenir; aimès moi toujour un peu, je vous aime tendrement, et vous embrasse de même.

Milles choses je vous prie à Monsieur votre petit fils—

Addressed: à Monsieur / Monsieur Le Docteur Francklin / à Passy

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

5The comtesse (d. 1823) was the daughter of the famous professor of theology at the University of Göttingen, Johann Lorenz von Mosheim. She married Alexandre-Alexandrowitch Golowkin (or Golofkin) (XXVI, 27n) about 1760 and they settled at Monnaz, near Lausanne, where their circle included physician and philosopher Samuel-Auguste-André-David Tissot, a friend of J.-J. Rousseau’s. In 1770, the comte rented a house in Paris on the rue d’Aguesseau. Widowed in August, 1781, the comtesse in 1796 married Jean-Paul-François de Noailles, duc d’Ayen (1739–1824), Lafayette’s father-in-law: M. et Mme William de Sévery, Le comte et la comtesse Golowkin et le médecin Tissot (Lausanne, 1928), pp. 12–15, 17, 107–8, 110, 165. See also Gilbert Chinard, “Benjamin Franklin and the Mysterious Madame G—,” APS Library Bulletin (1946), pp. 49–72; Comte Fédor Golovkine, La Cour et le règne de Paul 1er … (Paris, 1905), pp. 36–49. Her correspondence with BF will continue into 1784.

6See the Gaz. de Leyde of Sept. 12 (sup.) and the Courier de l’Europe, VIII (1780), 202, issue of Sept. 29. Subsequent issues provided details of the forces’ crossing and reception in America.

7Mme. Helvétius. Chastellux had been a great friend of her husband’s: C.-A. Helvétius, Correspondance générale d’Helvétius, David Smith et al., eds. (3 vols. to date, Toronto, Buffalo, and Oxford, 1991–), III, 35n.

8While the Courier de l’Europe makes no mention of the chevalier de Chastellux in its reports on the French forces, the Gaz. de Leyde of Sept. 26 records a rumor that Gen. Clinton was advancing on the blockaded forces at Newport, adding that “de tous les Officiers supérieurs le Chevalier de Chatelux est le seul, qui soit indisposé.”

9Probably written soon after (I), and in response to a letter, now missing, from BF.

1In another undated note the comtesse asks when she may call on BF without disturbing him. APS.

2The invitation to tea suggests that she wrote either before the onset of BF’s gout in mid-October or after his recovery in December.

3Two other undated notes at the APS concern letters to be forwarded to Chastellux.

4This letter was probably written in December when Jean-François-Xavier Rousseau arrived in Paris (see the following note) and when BF was recovering from the acute attack of gout.

Bernard-Joseph Saurin (1706–1781), avocat au parlement, gave up the law for a literary career when his friend and protector, Helvétius, provided him with an annual pension. He was a member of the Académie française and served as secrétaire ordinaire to the duc d’Orléans: Larousse; C.-A. Helvétius, Correspondance générale, III, 394–6; Bachaumont, Mémoires secrets, XVIII, 148.

5Jean-François-Xavier Rousseau (1738–1808), French diplomat, was born in Esfahan, where he was educated by the Jesuits. In 1756 he established himself as a jeweler at Al Basra (near the Persian Gulf), where he served as chargé d’affaires for France. Sometime after the capture of the region by Persian troops in 1776, he left, arriving in Paris in December, 1780. Louis XVI named him titulary consul at Al Basra, to which he returned in November, 1782: Nouvelle biographie. For other contemporary descriptions of Rousseau’s Persian cousin see Stanislas-Cécile-Xavier-Louis, vicomte d’Ermonville, comte de Girardin, Mémoires de Stanislas Girardin (2 vols., Paris, 1834), I, 43–6; the Journal politique ou Gazette des gazettes, second half of February, 1781, p. 42.

6Possibly a reference to a romance composed by Mme Brillon, “Viens m’aider ô dieu d’amour,” for in a later letter she promises BF that “le père pagin jouera dieu d’amour sur le violon”: Mme Brillon to BF, Oct. 13, [1782] (APS); Bruce Gustafson, “The Music of Madame Brillon …,” Notes, XLIII (1987), 525, 533–4, 541.

The piece of music may also be a pastoral song that the comtesse learned at Lausanne: Chinard, “Benjamin Franklin and the Mysterious Madame G—,” p. 69; Julien Tiersot, Chansons populaires recueillies dans les Alpes françaises (Paris, 1903), pp. 291–3.

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